La première édition « normale » de l’Ultra-Trail des Chic-Chocs

Ultra-Trail des Chic-Chocs
Sur le parcours de l'Ultra-Trail des Chic-Chocs - Photo : Ultra-Trail des Chic-Chocs

Après une première édition en demi-teinte à cause de la neige en 2019 et une année blanche en raison de la pandémie en 2020, l’Ultra-Trail des Chic-Chocs va tenir sa deuxième édition ce week-end dans des conditions quasiment normales dans le parc national de la Gaspésie. En plus du 113 km (5700 m D+), qui franchit neuf sommets à plus de 900 m d’altitude, du 43 km (2070 m D+), du 23 km (1220 m D+) et du 10 km (264 m D+), les organisateurs vont inaugurer une épreuve de 61 km (3178 m D+).

« On est contents d’offrir cette année le parcours initial [de la Grande Traversée Tel-Loc] », s’enthousiasme Audrée Archambault, coordinatrice de l’Ultra-Trail des Chic-Chocs. Et cette fois, la neige ne perturbera pas l’événement, car elle a fondu très tôt.

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En revanche, les pluies et orages s’abattent depuis plusieurs jours sur le parc national de la Gaspésie. « Quand il pleut, les ruisseaux sont en crue et on peut rapidement se retrouver les pieds dans l’eau sur les sentiers ou avoir un terrain très glissant » prévient Audrée, bien que la météo s’annonce « optimale » pour samedi. L’organisation vante l’épreuve reine comme l’un des parcours les plus difficiles en Amérique du Nord. Il passe notamment deux fois (aller-retour) par le célèbre mont Albert.

Un événement « aseptisé »?

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Sur le parcours de l’Ultra-Trail des Chic-Chocs – Photo : Ultra-Trail des Chic-Chocs

Contrairement au Gaspesia 100, les organisateurs de l’Ultra-Trail des Chic-Chocs n’ont pas subi l’incertitude de tenir leur événement. « Nous, étant donné qu’on tombait en zone verte, c’était plus facile à prévoir, explique Audrée. On a tout de même mis en place un protocole sanitaire pour parer à toute éventualité. Il est d’ailleurs beaucoup plus sévère que ce qu’on nous impose, mais on voulait s’assurer d’avoir l’approbation de la Santé publique régionale de la Haute-Gaspésie. » Par exemple, les départs se feront deux par deux toutes les 15 secondes, alors que des vagues d’une cinquantaine de personnes sont désormais autorisées au Québec.

Ce protocole aura pour principale conséquence de, peut-être, donner une impression d’un événement « aseptisé », reconnaît Audrée, mais l’essentiel pour l’organisation était de pouvoir proposer quelque chose cette année. « Pour le reste, on est chanceux, on est un événement en plein air donc c’est quand même relativement simple, on n’est pas obligés d’avoir de multiples mesures. Dans la forêt et la nature, le danger au niveau de la Covid est quasiment inexistant », estime Audrée Archambault. 


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Pour autant, il est demandé aux coureurs de respecter au maximum la distanciation de deux mètres et de prévenir le concurrent qui précède lors d’un dépassement. De même, le masque est obligatoire dans le village et sur les zones de ravitaillement.

Autre équipement obligatoire pour tous les coureurs : une clochette. « Il faut comprendre que le parc national de la Gaspésie a été en partie créé pour la protection du caribou montagnard qui est menacé d’extinction. Il n’en reste que 40 dans le parc, raconte Audrée Archambault. La raison pour laquelle la clochette est demandée, c’est pour s’assurer qu’on les effraie et qu’ils ne s’approchent pas. C’est une mesure de prévention pour protéger aussi bien les coureurs que les caribous. »

Une nouvelle distance intermédiaire

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Sur le 10 km de l’Ultra-Trail des Chic-Chocs en 2019 – Photo : Ultra-Trail des Chic-Chocs

L’Ultra-Trail des Chic-Chocs va donc proposer pour la première fois le « vrai » parcours de son événement. En 2019, l’organisation avait dû proposer une boucle à répéter plusieurs fois à cause de la neige qui avait rendu certains endroits impraticables et inaccessibles.


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De plus, les organisateurs ont dessiné un 61 km pour compléter l’offre de courses. « On voulait proposer une course intermédiaire entre le marathon et l’ultra-endurance, explique la coordinatrice de l’événement. Les Chic-Chocs ne pardonnent pas, donc ça peut permettre à certains de se tester avant de se lancer sur le grand parcours. »

La Grande Traversée Tel-Loc a elle été rallongée. « On a fait le choix de la prolonger de 10 km pour faire vraiment un grand ultra en endurance et puis on a toujours l’idée d’avoir un jour le 160 km », annonce-t-elle.

Un beau plateau de coureurs locaux

guillaume barry
Guillaume Barry a remporté l’Ultra-Trail Harricana du Canada 2019 – Photo : Sébastien Durocher / UTHC

L’annulation des courses internationales et les nombreuses restrictions pour voyager ont découragé ou empêché plus d’un coureur de se rendre sur des courses internationales depuis le début de la saison. Certains coureurs ont donc fait le choix de se rabattre sur des courses plus locales, à l’image de Guillaume Barry qui devait participer au Val d’Aran by UTMB dans les Pyrénées espagnoles, du 9 au 11 juillet. 

« Ayant un restaurant à Québec et vu le début de reprise post-pandémie, il est impossible pour moi d’avoir 15 jours de confinement à mon retour, confie-t-il à Distances+. J’ai pris cette décision début juin. Les restrictions à l’entrée au Canada étaient encore trop contraignantes avec mon travail (trois jours de confinement à l’hôtel, quatorzaine stricte obligatoire, amendes de 5000 $ en cas de non-respect des restrictions, NDLR) ».

Guillaume Barry sera donc au départ du 113 km et sera assurément l’un des prétendants à la victoire. « C’est un ultra qui semble difficile et technique, je le prends comme un test pour voir comment je me sens, dit-il. J’ai bien hâte de parcourir ces beaux sentiers. Je ne connais pas les Chic-Chocs hormis le mont Albert. Ça sera un beau défi à terminer avant de m’essayer sur le 100 miles du Québec Méga Trail en août. »


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Le vainqueur du 125 km (4020 m D+) de l’Ultra-Trail Harricana du Canada (UTHC) 2019 aura tout de même fort à faire face à Mike Néron, 4e du 125 km de l’UTHC l’année dernière, et de Yannick Bernard 10e de cette même course.

Chez les femmes Anne Bouchard, qui connaît bien la Gaspésie, qui a déjà participé au Gaspesia 100 en juin (2e du 100 km par étapes) et qui s’élancera en août sur l’intégralité du GRA1, la partie québécoise (et même gaspésienne) du Sentier international des Appalaches, fait office de favorite, mais Marie-Line Chamberlain, vainqueure de l’Ultra-Trail des Chic-Chocs 2019 et 2e du Bromont Ultra (158 km, 6090 m D+) en 2018, aura son mot à dire.

Sur le 61 km, une belle lutte s’annonce entre Olivier Collin, vainqueur du 65 km (1870 m D+) de l’UTHC et du 50 km (2300 m D+) du QMT en 2019, et Rémi Leroux, vainqueur du 55 km (2400 m D+) du Bromont Ultra en 2019.

À noter également la présence de Marline Côté chez les femmes sur ce 61 km. La directrice des Événements Harricana aura simplement pour objectif « de finir la course ». « Je n’ai pas couru plus d’une quarantaine de kilomètres depuis 2019, a-t-elle prévenu. C’est surtout pour voir la gang que je vais là-bas. Ça va faire plaisir de tous se revoir. »

Sur les autres distances on retrouvera, entre autres, Martin Dagenais qui prendra part au 43 km, le jeune Alexis Lussier sur le 23 km, ou encore Dave Lévesque, deuxième du 23 km lors de la première édition de l’Ultra-Trail des Chic-Chocs.