10 choses à savoir sur l’Ultra-Trail du Mont-Blanc 2019

Plus de 10 000 coureurs sont généralement au départ de l'une des sept épreuves de l'UTMB
10 000 coureurs seront au départ de l'une des sept épreuves de la 17e édition de l'UTMB - Photo : UTMB

Alors que s’ébranle en France la 17e édition de la grande fête annuelle du trail à Chamonix, dans les Alpes, voici ce qui a retenu l’attention de l’équipe de Distances+.

Un texte écrit en collaboration avec Nicolas Fréret, co-rédacteur en chef

1. Xavier Thévenard pourrait faire l’histoire

Xavier Thévenard à son arrivée, gagnant de l'UTMB 2018 - Photo : Ultra-Trail du Mont-Blanc
Xavier Thévenard à son arrivée, gagnant de l’UTMB 2018 – Photo : Ultra-Trail du Mont-Blanc

S’il remporte l’épreuve-reine de la semaine, l’UTMB (171 km, 10 000 m D+), comme il l’a déjà fait trois fois en 2013, 2015 et 2018, le Français Xavier Thévenard deviendra le coureur masculin ayant gagné le plus grand nombre d’éditions de cette course prestigieuse (chez les femmes, la Néo-zélandaise Lizzy Hawker a remporté cinq fois l’UTMB).

Deux autres athlètes ont trois victoires à l’UTMB à leur actif : l’Espagnol Kilian Jornet (2008, 2009 et 2011) et le Français François D’Haene (2012, 2014 et 2017), mais ils ne sont pas là cette année.

Xavier Thévenard est le seul athlète à avoir remporté toutes les épreuves individuelles de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, à savoir l’OCC, la TDS, la CCC et l’UTMB.

À noter : le petit frère de Thévenard, Jean-Marie, prend aussi part à l’UTMB cette année!

2. Des top coureurs à surveiller sur l’UTMB

Comme toujours, la crème des ultra-traileurs internationaux est sur la ligne de départ de l’UTMB, qui s’élancera vendredi à 18 h (heure locale, midi heure de Montréal).

L’Américain Hayden Hawks est le grand favori si l’on s’en tient au classement mondial de l’International Trail Running Association (ITRA). Il a une cote ITRA de 921 points (sur 1000). Pour comparaison, Xavier Thévenard a une cote ITRA de 903.

Le champion en titre du circuit mondial, l’Ultra-Trail World Tour, l’Espagnol Pau Capell, deuxième sur la liste des favoris (ITRA 919), a déjà fait des podiums à l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (1er de la TDS en 2016, 3e de la CCC en 2018). Il a couru l’UTMB une seule fois, en 2017, et s’était classé 6e. Cette année, il a entre autres remporté la Transgrancanaria, la Patagonia Run et la Mozart 100.

L’Américain Tim Tollefson, troisième de l’UTMB en 2016 et 2017, et qui a gagné le Lavaredo dans les Alpes italiennes au début de l’été, est de retour, après son abandon sur blessure l’an dernier.

Il faudra aussi compter sur Zach Miller, qui a longtemps tenu tête à Xavier Thévenard l’an dernier avant de littéralement exploser et d’être évacué en hélicoptère. Vainqueur de la CCC en 2015, il a terminé l’UTMB en 6e et 9e position en 2016 et 2017. Il fait partie de la cohorte de coureurs des États-Unis qui prennent le départ de l’UTMB chaque année pour devenir le premier Américain de l’histoire à gagner cette épreuve mythique. C’est peut-être la bonne année!

On surveillera aussi attentivement les courses du Chinois Min Qi, deuxième de la CCC 2018, et du Polonais Marcin Świerc qui avait créé la surprise l’an dernier en remportant la TDS. Il a gagné l’Ultra-Trail Australia au printemps.


Notre dossier spécial sur l’Ultra-Trail du Mont-Blanc


3. Aucun des plus forts n’est là

L'une des images de marque de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc cette année - Photo : Ultra-Trail du Mont-Blanc
L’une des images de marque de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc cette année – Photo : Yosuke Kashiwakura – Ultra-Trail du Mont-Blanc

Selon le palmarès des coureurs de l’ITRA, les six meilleurs coureurs au monde ne participent pas à l’UTMB cette fois.

L’Américain Jim Walmsley, double vainqueur et détenteur du record de la Western States, qui était très ambitieux les deux dernières années, a fait l’impasse sur Chamonix. En 2017, il avait terminé 5e et l’an dernier, comme de nombreux autres coureurs élites, il s’était écrasé en cours de route.

Le méga champion Kilian Jornet n’est pas non plus de la partie cette année. On le retrouve plutôt sur des formats courts, comme Sierre-Zinal, qu’il a défoncée il y a tout juste une semaine en un temps record, et la Pike Peaks Marathon, qu’il vient de remporter il y a trois jours.

Le géant François D’Haene, qui vient de s’adjuger le 144 km et 11 400 m de dénivelé de « L’Échappée Belle » la semaine dernière en Isère (près de Grenoble), en battant le record de l’épreuve de 3 h 30, sera à l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, mais seulement pour encourager les amis et tenir un kiosque d’autographes.

4. Les gagnantes des deux dernières éditions de l’UTMB sur la ligne de départ

Courtney Dauwalter lors de l'Ultra-Trail Madeira - Photo : Instagram Courtney Dauwalter
Courtney Dauwalter lors de l’Ultra-Trail Madeira – Photo : Instagram Courtney Dauwalter

Chez les femmes, les gagnantes des éditions 2017 et 2018, l’Espagnole Nuria Picas et l’Italienne Francesca Canepa, sont de retour. L’une d’elle parviendra-t-elle à renouveler leur exploit?

Face à elles, il y aura Courtney Dauwalter, la meilleure coureuse au monde du moment si on se fie à sa cote ITRA de 808 et au fait qu’elle gagne toutes les courses auxquelles elle prend part. L’Américaine a remporté notamment la Western States en 2018 ainsi que le MIUT et le Tarawera Ultramarathon cette année. Elle part grande favorite.

La Chinoise Miao Yao, qui a remporté la CCC l’an dernier, fait également figure de favorite, tout comme la Suédoise Mimmi Kotka, que plusieurs donnaient gagnante l’an dernier, mais qui avait abandonné après 30 km en raison d’une blessure.

5. Le meilleur coureur du Québec est sur la CCC

Mathieu Blanchard en entraînement dans les Alpes - Photo : courtoisie
Mathieu Blanchard en entraînement dans les Alpes – Photo : courtoisie

Bien qu’il court toujours sous la nationalité française, dans l’attente de sa citoyenneté canadienne, le Montréalais d’adoption Mathieu Blanchard – qui, du reste, vit de plus en plus en nomade un peu partout sur la planète en raison de son statut d’athlète élite – court la CCC cette année (101 km, 6100 m D+).

Selon sa cote ITRA de 852, il part 22e favoris chez les hommes. L’athlète de l’année Distances+ 2017 et 2018 s’est blessé au dos en début de saison lors d’un ultra en Guadeloupe et a, depuis, repris du mieux. Il a pris le temps de se poser à Chamonix depuis quelques semaines et a fait plusieurs sorties en altitude pour s’acclimater.

Celui qui avait fait une excellente 13e position l’an dernier sur l’UTMB a choisi un format plus court cette fois, car sa grosse course objectif de la saison est la Diagonale des fous, à laquelle il participera comme une vingtaine d’autres Québécois en octobre.

Outre Mathieu, on retrouve environ cinq Québécois sur la compétition, dont la très rapide Mylène Sansoucy, qui vient de finir deuxième au Trans Vallée X il y a dix jours, et qui sera au départ du 65 km de l’Ultra-Trail Harricana du Canada en fin de semaine prochaine.

6. Qui surveiller sur la CCC?

Sur le parcours dans les Alpes - Photo : Ultra-Trail du Mont-Blanc
Sur le parcours dans les Alpes – Photo : Ultra-Trail du Mont-Blanc

La CCC est un peu dans l’ombre de l’UTMB, puisqu’elle part le même jour (vendredi) depuis Courmayeur, en Italie, de l’autre côté du mont Blanc par rapport à Chamonix. Elle offre toutefois un beau plateau d’élites.

Chez les hommes, le triple champion du monde de trail espagnol Luis Alberto Hernando est présent, de même que le champion italien Marco de Gasperi (4e de la CCC en 2018) et l’Espagnol Cristofer Clemente (2e de la Penyagolosa en 2019).

Le Français Michel Lanne (1er de la TDS en 2017 et 1er de la CCC en 2016), qui a aussi remporté la Maxi-Race à Annecy plus tôt cette année, est du départ, tout comme son compatriote Benoit Girondel, double vainqueur de la Diagonale des Fous.

Chez les femmes, la Canadienne Ailsa McDonald, qui a terminé deuxième lors du Championnat canadien d’ultra-trail au Québec Méga Trail de juin dernier, fait figure de deuxième favorite, derrière la Néerlandaise Ragna Debats.

La Suédoise Emily Forsberg, qui avait pris une pause pour donner naissance à son enfant, est inscrite.

7. La TDS offre une nouvelle formule, plus longue

Le départ de la TDS a été donné mercredi depuis Courmayeur, en Italie - Photo : UTMB
Le départ de la TDS a été donné mercredi depuis Courmayeur, en Italie – Photo : UTMB

La fameuse TDS (« Sur les Traces des ducs de Savoie ») offre une formule renouvelée cette année, allongée de près de 23 km, afin de passer par des jolis hameaux qu’elle effleurait au passage autrefois, mais aussi pour intégrer dans le parcours la belle région du Beaufortain.

La compétition fait maintenant 145 km et 9600 m D+, ce qui en fait peut-être, dorénavant, la course la plus difficile de la compétition en raison de son ratio km/D+.

Le départ de la TDS a été donné ce mercredi matin, depuis Courmayeur, mais dans la direction opposée des autres courses. Plutôt que de partir vers l’est – et la Suisse – elle revient en France par l’Ouest après avoir exploré les montagnes italiennes.

Parmi les favoris, quelques vedettes du trail, tel que le vainqueur 2016 de l’UTMB Ludovic Pommeret, le Sud-africain Ryan Sandes (gagnant de la Western States en 2017) et l’Espagnol Jordi Gamito (3e de l’UTMB en 2018).

Chez les femmes, la Française Audrey Tanguy, qui a remporté la TDS l’an dernier, tente sa chance sur le nouveau parcours. L’Américaine Hillary Allen, que les Québécois connaissent en raison de sa participation à l’Ultra-Trail Harricana l’an dernier, est aussi sur place.

Quelques Québécois participent à la course, dont Marie-Line Chamberlain, que Distances+ a interviewé quelques jours avant son départ pour la France.

8. La PTL est en cours depuis lundi

La « Petite Trotte à Léon » est la première épreuve de toute une semaine de compétition, et la plus longue. Un peu dans l’ombre des autres formats, elle s’est élancée lundi depuis le centre de Chamonix.

La PTL, qui fait 300 km et 25 000 m D+, est plus un raid qu’une course. Il s’agit d’une compétition en équipe de deux ou trois « indissociables » (si un membre de l’équipe abandonne, c’est toute l’équipe qui est mise à l’arrêt), sans balise et souvent hors sentier. Les « coureurs » ont 152 heures et demie pour compléter le parcours qui, contrairement aux autres épreuves, changent chaque année.

Aucun Québécois ne participe à la PTL cette année.

9. OCC

La « petite » course de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, avec ses 55 km et ses 3500 m D+, s’élance jeudi depuis Orsières, en Suisse.

La cinquième meilleure coureuse au monde du moment, la Néo-Zélandaise Ruth Croft est de retour sur le même parcours qu’elle a remporté l’an dernier. Croft a aussi gagné le Marathon du Mont-Blanc deux fois de suite l’an dernier et cette saison et elle vient de faire une quatrième position à la Sierre-Zinal.

Le Norvégien Stian Angermund-Vik, champion de skyrunning, et le Français Nicolas Martin, vainqueur de l’OCC en 2014, sont aussi du départ.

10. Voici les Québécois à suivre

L'UTMB offre des paysages que l'on ne retrouve définitivement pas au Québec! - Photo : Ultra-Trail du Mont-Blanc
L’UTMB offre des paysages que l’on ne retrouve définitivement pas au Québec! – Photo : Ultra-Trail du Mont-Blanc

Environ 35 Québécois participent cette année à l’une ou l’autre des épreuves de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc. Si l’on retrouve moins d’élites que par le passé, c’est en partie parce que le contingent des meilleurs coureurs d’ici se rend à l’île de la Réunion en octobre pour participer au Grand Raid.

Distances+ a fait la liste des coureurs inscrits, sur cette page. Parmi eux, nous avons consacré hier un article au Saguenéen Stephan Perron. Des articles sont à venir sur Josianne Mailloux et sur Mathieu Blanchard.

Notons la participation de l’athlète chevronné Alister Gardner, qui participe à l’OCC avec son amie Hélène Michaux, du couple Jean-Bernard Douville et Karine Nadeau, de Sophie Duhaime, de Yannick Dailleau et de Christian Bouchard, dont Distances+ a déjà parlé par le passé.