Odyle Monteils : Défier les années et les barrières horaires

À chacun sa Diagonale

Odyle Monteils
La doyenne du Grand Raid 2023, Odyle Monteils - Photo : La Sportiva

La Diagonale des fous, vue par la doyenne du Grand Raid 2023, Odyle Monteils

À l’orée de ses 79 ans, du haut des podiums dans la catégorie M9, la Montalbanaise Odyle Monteils est toujours férue de sport et de compétition. La doyenne de cette Diagonale des fous 2023, c’est elle ! Elle participera cette semaine à sa cinquième traversée de l’île de La Réunion.

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La première remonte à 2006. Elle s’en souvient très bien. « Je m’étais inscrite à cet ultra un peu sur un coup de tête et j’avais adoré la course, l’île, les Réunionnais, la récompense dans ma catégorie d’âge… » Si bien qu’elle n’aura qu’une envie dans la foulée de ce grand moment de vie : revenir !

Il lui a fallu attendre 12 ans pour retourner sur l’île intense. Malheureusement, ses trois tentatives suivantes se sont moins bien terminée. En 2018, elle s’est endormie sur une base de vie et n’a pas entendu son réveil pour repartir avant la barrière horaire. Ce sont les commissaires de course qui l’ont réveillée et l’ont mise hors course. En 2021, elle a fait une chute spectaculaire en voulant doubler, et a fini dans un fossé plein de boue. Elle a pu se relever et rejoindre le point de contrôle suivant, mais le médecin de la course a stoppé net ses ambitions, d’un verdict est sans appel : direction les urgences ! « Ce coup d’arrêt est l’un de mes souvenirs les plus déchirants à La Réunion », raconte-t-elle. Pas traumatisée pour autant par cette chute et ses quatre vertèbres fracturées, Odyle a rempilé l’an dernier, en 2022. Cette fois-ci, elle s’est retrouvée bloquée dans les embouteillages, perdant 10 ou 15 minutes à chaque difficulté. Dans l’impossibilité de dépasser sans se mettre en danger, elle a été rattrapée par les barrières horaires, se souvient-elle.

Cette 31e édition du Grand Raid, « je pense que ce sera ma dernière Diagonale et j’aimerais vraiment finir en beauté », confie Odyle Monteils à Distances+. Pour aller au bout de son rêve, elle s’est préparée méthodiquement et a mis en place une organisation de haut niveau : entraînement quotidien (footings, séances de marches, une heure chaque jour en salle de sport, sorties en montagne), stage de trail à la Toussuire, une station de la vallée de Maurienne en Savoie. Elle s’est même inscrite au club d’athlétisme de Montauban, « pour travailler de façon plus structurée et développer toutes les bases », explique-t-elle, déterminée. Et parce qu’Odyle ne fait pas les choses à moitié, elle a souscrit à un pack d’assistance personnalisée proposé par une entreprise privée pour se faire chouchouter pendant la course. Elle aura ainsi à sa disposition durant son 100 miles médecins, kinés et bien sûr un ravitaillement aux petits oignons. Elle estime que ce sera une aide précieuse pour lui permettre de rallier  le stade de La Redoute à Saint-Denis.

Physiquement, Odyle Monteils se sent prête. Mentalement, la pression et l’excitation montent doucement à mesure que le jour J approche, car autour d’elle, on ne lui parle que de ça : son départ, sa course, son aventure ! Mais la doyenne des raideurs 2023 a l’habitude de ce bouillonnement, parce qu’elle adore accrocher un dossard. « Si je ne faisais pas de compétition, j’aurais arrêté de courir depuis un bon moment, mais je suis tombée dans cet état d’esprit dès mes débuts et j’ai toujours cette envie qui me pousse à continuer ».

Marathon des Sables au Maroc, Ultra-trail Harricana du Canada au Québec, Ultra-Trail d’Angkor au Cambodge, TransMartinique… Odyle a baroudé depuis 2010. Pour elle, « courir un ultra, c’est aller au bout de ses limites, au bout de soi, c’est se prouver de quoi on est capable. Et la Diagonale, c’est vraiment une course mythique, une des plus difficiles au monde, tout le monde la connaît. Alors, la finir, ce serait vraiment un bel aboutissement ! » conclue-t-elle à quelques jours de son départ de Saint-Pierre, au sud-ouest de l’île de La Réunion.


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👉 Écoutez l’émission hors série La Bande à D+ dans le vif de la 30e édition de La Diagonale des fous


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