Avant de devenir une course mondialement réputée, le tour du mont Blanc (TMB) est avant tout un sentier très prisé des randonneurs entre la France, l’Italie et la Suisse. De Chamonix à Courmayeur, de part et d’autre du massif, le spectacle exceptionnel des Alpes est l’un des plus beaux décors de la planète.
Le TMB, qui fait partie des « Sentiers de grande randonnée », est considéré comme un parcours de moyenne montagne, sans grande difficulté technique et sur lequel il est plutôt facile de progresser. Il ne faut malgré tout pas sous-estimer le niveau de préparation physique requis, surtout si l’on décide de corser son périple en prenant les variantes par les crêtes.
Il y a bien des façons de faire le tour du massif du Mont-Blanc : le sentier traditionnel, qui rejoint systématiquement la vallée, et les variantes qui passent par les hauteurs. Il est évidemment possible de mélanger les itinéraires selon les envies, mais aussi, et surtout selon ses capacités physiques. Voici une description de ce qui attend les randonneurs, qui mettent typiquement entre six et dix jours pour compléter la boucle.
Le départ
Le parcours traditionnel commence près de Chamonix, en Haute-Savoie, la capitale des sports de montagne en France. Le tour se fait généralement dans le sens antihoraire au départ de la commune des Houches, puis passe par le village des Contamines. Le segment de Chamonix aux Houches, qui présente peu d’intérêt, peut se faire en autobus, mais les purs et durs compléteront le tout sur leurs deux pieds.
Au début, le sentier donne l’impression de partir vers des montagnes très accessibles, aux teintes verdoyantes et au relief clément, ce qui paraît paradoxal lorsqu’on sait que le mont Blanc se cache juste derrière soi.
Une variante du sentier par les hauteurs offre une vue spectaculaire sur le mont Joly, à la frontière entre la Savoie et la Haute-Savoie. Sur les hauteurs des Contamines se trouve le magnifique refuge de Tré-la-Tête qui accueille les randonneurs depuis le début du siècle dernier, période des grandes conquêtes alpines.
Les sentiers se rejoignent ensuite dans la vallée pour entamer l’ascension du col du Bonhomme en passant par le refuge de la Balme, en direction des Chapieux.
La variante passe par le col des Fours dans un décor très minéral parsemé d’ardoises. Le petit détour par le lac de Mya vaut vraiment la peine et permettra aux randonneurs de se rafraîchir lors des grandes chaleurs estivales.
Après être redescendu par les Mottets, l’ascension du col de la Seigne se fait sur un sentier de motoquad qui peut paraître long, mais l’arrivée en haut du col permet de profiter de la vue sur les nombreuses aiguilles qui composent le massif du mont Blanc. Le passage du col marque aussi l’entrée dans la région italienne du Val d’Aoste. Devant se dessine alors la face sud du massif, beaucoup plus rocailleuse et abrupte que le nord.
La partie italienne
Une longue section très roulante s’étale jusqu’à Courmayeur, ville considérée comme l’alter ego de Chamonix et depuis laquelle la face sud du mont Blanc est observable. Les deux villes accueillent d’ailleurs depuis 1965 les points d’entrée et de sortie du tunnel routier du mont Blanc, long de 11,6 km.
Après Courmayeur, le parcours monte droit au refuge de Bertone, à partir duquel démarre à nouveau un sentier alternatif par les crêtes. Ce dernier offre des points de vue spectaculaires sur le massif, à 360 degrés. Les deux sentiers se rejoignent au niveau du refuge Bonatti, puis s’ouvrent sur une section très roulante qui permet de garder les yeux rivés sur les glaciers et les faces rocailleuses impressionnantes qui bordent le massif.
La partie suisse
En passant le grand col Ferret, on bascule du côté suisse pour descendre vers La Fouly. Une alternative plus rapide, mais plus abrupte et plus périlleuse, fait passer le chemin à travers un névé [neige éternelle] encore plus proche des hautes aiguilles du massif du mont Blanc.
Depuis La Fouly, une longue section roulante à travers les bois mène à Champex-Lac. La différence de paysage du côté suisse est frappante : beaucoup de verdure et de magnifiques chalets en bois bordent les sentiers et donnent une atmosphère paisible, avant d’attaquer la longue ascension vers le lieu dit « fenêtre d’Arpette », pour les plus téméraires.
Il faut parfois utiliser ses bras pour se hisser jusqu’à la « fenêtre », mais les efforts sont récompensés par une vue époustouflante sur un glacier, qui semblait auparavant s’étaler jusque dans la vallée qui mène à Trient. Là encore, le sentier traditionnel du TMB offre une voie plus praticable à travers la forêt et les pâturages.
Retour du côté français
Le TMB suit ensuite la vallée par Vallorcine, Tré-le-Champ et Argentière pour rejoindre enfin Chamonix. Là encore, les variantes ne manquent pas. Depuis Trient, les grimpeurs peuvent rejoindre la tête de la Balme puis l’aiguillette des Posettes, où passe également le Marathon du Mont-Blanc, d’où le sentier offre une vue spectaculaire de toute part. On peut également observer le Mont-Blanc en basculant de l’autre côté de Tré-le-Champ en montant vers le lac Blanc, sur un parcours très rocailleux, mais aussi très fréquenté.
La descente vers Chamonix peut alors se faire soit par Planpraz, soit par le Brévent pour les plus courageux où, là encore, une petite halte par le lac du Brévent s’impose par temps chauds.
Si le TMB est réputé pour être un parcours touristique, roulant et sans grande difficulté, ce n’est qu’une simple question de choix, car le sentier offre de multiples alternatives beaucoup plus sportives et majestueuses.
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