Alors que le nombre de cas de Covid-19 est reparti à la hausse au Québec, l’organisateur du Bromont Ultra (BU), qui doit se tenir les 10 et 11 octobre prochain, entend maintenir son événement. Toutefois, il lance un message à tous les inscrits provenant des régions passées au code « orange » : ne vous rendez pas à Bromont.
« Empêcher les gens de venir, ce n’est pas possible, mais on veut dissuader les participants et les bénévoles de ces zones là de se déplacer », lance Gilles Poulin, à deux semaines de cet événement majeur dans le calendrier de compétitions de trail québécois.
Au moment d’écrire ces lignes, les régions du Grand Montréal (Communauté métropolitaine de Montréal), de l’Outaouais, de Chaudière-Appalaches, de Laval et une grande partie de la région de la Capitale-Nationale ont été mises en « zone orange » par le gouvernement québécois.
Afin de limiter la propagation du coronavirus, ces zones sont soumises à toutes sortes de restrictions, notamment en ce qui concerne les restaurants, les bars et les commerces. Les déplacements interrégionaux sont fortement déconseillés.
Selon Gilles Poulin, les participants provenant de ces régions représentent entre 25 % et 40 % des inscriptions. La politique de remboursement ou de report s’appliquera, tel que prévu.
« Si, une journée ou deux avant la course, les zones retombent en jaune, alors ça change la donne, explique M. Poulin. Ils pourront venir », ajoute-t-il, en insistant sur son message : « Nous, on dit : ˝soyez responsables˝. »
Si l’Estrie passe au code orange, le Bromont Ultra sera annulé, fait par ailleurs savoir Gilles Poulin.
Un événement sécuritaire, promet le Bromont Ultra
« Nous, on écoute la Fédération québécoise d’athlétisme, qui, elle, écoute le ministère, qui, lui, écoute la Santé publique. Ce n’est pas moi qui invente les règles : on leur a présenté notre plan, tout est conforme, explique M. Poulin.
« On n’a pas le droit d’avoir plus de 250 personnes par endroit. On a calculé et jamais on n’approche 250 personnes en même temps dans un même lieu. Tous les départs sont faits par vagues, il y a une heure entre chaque départ et 30 secondes entre chaque vague. »
Rappelons que les plus petites distances ont déjà été annulées et confiées à l’univers virtuel. Les participants du 2 km, du 6 km, du 12 km, ainsi que toutes les épreuves en équipes devront compléter leur course chez eux, où qu’ils soient.
Les courses de 25 km, de 55 km, de 80 km et de 160 km sont donc toujours prévues, avec tout un arsenal de mesures sanitaires. En plus des règles de base (lavage des mains, masques, distanciation sociale), les différents sites du BU seront interdits au public.
« On a un événement à 100 % dehors! Même pour ramasser les dossards, c’est en ˝drive thru˝, on n’a rien en dedans, explique encore M. Poulin. On ne fait pas de party cette année. »
Les coureurs veulent que l’événement ait lieu, assure l’organisateur, qui en sera à sa 7e édition placée sous le thème de la philanthropie. « Un gars a écrit sur Facebook : ˝svp, je vous en supplie, faîtes que ça arrive! S’il faut que je mette huit masques, je vais le faire!˝ »
L’inscription au Bromont Ultra est plus chère que d’autres courses, car une partie du montant est en fait un don, obligatoire, versé à divers organismes. Plus de 150 000 $ ont été amassés cette année. « C’est ce qui nous permet de se lever le matin et de se dire que ça vaut la peine », affirme Gilles Poulin.
Tous les événements de trail québécois ont été annulés cette saison en raison de la pandémie, à l’exception de l’Ultra-Trail Harricana, qui a pu tenir trois de ses courses début septembre, et du Béluga Ultra Trail, qui a tenu son édition inaugurale une semaine après.
Le Big Wolf’s Backyard Ultra, le Trail du Grand-duc et l’événement « Défie le sentier Soucy », prévus cet automne, ont été annulés face à la recrudescence des cas de Covid.
Le Défi des couleurs Simard et le Québec Méga Trail doivent tenir une édition conjointe le week-end du 10-11 octobre. Ils sont prévus au mont Sainte-Anne, en zone orange.
Le Québec Méga Trail a indiqué sur sa page Facebook vendredi soir qu’une décision officielle serait annoncée mercredi prochain, le 30 septembre, « dépendamment de l’évolution de la situation ». Mais l’organisation prévient d’ores et déjà que si les mesures sanitaires actuelles ne changent pas, cela « rendrait très difficile voire impossible » la tenue du QMT 50.
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