9 points à savoir sur l’UTMB 2021 avant la course

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Des coureurs dans les Alpes participant à l'Ultra-Trail du Mont-Blanc - Photo : UTMB

Après un an d’absence en raison de la pandémie, c’est aujourd’hui, vendredi 27 août, le retour du plus célèbre ultra-trail au monde, l’UTMB. À quelques heures du départ à Chamonix de cette course qui se déroule tout autour du Mont-Blanc à travers les Alpes françaises, italiennes et suisses (170 km, 10 000 m D+) voici ce qui retient l’attention de l’équipe de Distances+.

François D’Haene a gagné l’UTMB chaque fois qu’il y a participé

Le champion français, 35 ans, prendra le départ de l’UTMB pour la quatrième fois sur le coup de 17 h, heure française. Lors de ses trois premières participations, en 2012, 2014 et 2017, il est monté sur la première marche du podium. La dernière fois que l’athlète beaufortain a fait ce tour du Mont-Blanc, en 2017, il avait gagné devant un autre triple vainqueur, Kilian Jornet.

C’est la première fois, ceci dit, qu’il essaie d’enchaîner deux ultras en moins de deux mois. En juillet, il a survolé la mythique Hardrock 100, au Colorado, en battant même le record de Kilian Jornet, encore lui.

Deviendra-t-il le seul et unique quadruple vainqueur masculin de l’UTMB? (Chez les femmes, la Britannique Lizzy Hawker a remporté l’épreuve cinq fois.)


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La course la plus palpitante sera celle des femmes

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L’impératrice américaine Courtnew Dauwalter – Photo : UTMB

La course féminine est très relevée cette année avec une forte densité de coureuses capables de l’emporter.

L’Américaine Courtney Dauwalter, 36 ans, remet son titre en jeu. En 2019, elle avait remporté la course en 24 h 34. Elle a peu brillé depuis, contrainte à plusieurs abandons.

Plusieurs de ses compatriotes américaines peuvent espérer embêter cette immense championne au large sourire et au short de basket — qui a également remporté la Western States, l’Ultra-Trail de l’île de Madère, l’Ultra-Trail du Mont-Fuji ou encore le 100 miles du Tarawera Ultramarathon. Nommons Katie Schide (2e de la CCC 2018, 6e de l’UTMB 2019), Brittany Peterson (vainqueure du Black Canyon Ultra et 2e de la Western States 2019) ou encore Kaytlyn Gerbin (victorieuse de la Transgrancanaria 2020).

Mais les principales adversaires seront certainement la Britannique Beth Pascall, qui a gagné cette année la Western States, et la championne du monde de trail 2018, Ragna Debats, 3e de la Western States et victorieuse de la CCC 2019.

Courtney Dauwalter devra aussi se méfier des athlètes chinoises qui sont de plus en plus à l’aise dans les Alpes. Fuzhao Xiang serait la mieux armée pour tenter de rivaliser. Elle compte 20 victoires en 40 courses, et 33 podiums. Elle a notamment remporté le Panda Trail by UTMB 2020 en Chine, et terminé 2e de la Transgrancanaria. Elle avait fini 20e de l’UTMB en 2018 et 11e en 2019.

Parmi les championnes qui feront le déplacement à Chamonix pour tenter quelque chose, notons l’Espagnole Azara Garcia (2e de la CCC 2019), la Suédoise Mimmi Kotka, qui a déjà gagné la CCC et la TDS, mais qui ne s’est encore jamais illustrée sur l’épreuve reine de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc ni même sur une épreuve aussi longue, et la Canadienne Ailsa MacDonald (6e de la CCC 2019, 2e du Québec Méga Trail 110 km 2019 et première du 100 miles du Tarawera Ultramarathon 2020).

Les Françaises sont aussi là pour jouer serré, avec de sérieuses chances de jouer les premiers rôles. On pense à la double tenante du titre de la TDS Audrey Tanguy, ainsi qu’à Camille Bruyas (3e de la CCC 2019, victoire sur la Mascareignes 2016 à La Réunion, au Trail de Bourbon 2017 et 5e place à la Diagonale des fous 2018).

Xavier Thévenard a-t-il retrouvé la santé et la forme?

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Xavier Thévenard = Photo : UTMB

Le champion jurassien sera au départ, fort de trois victoires en cinq participations sur cet UTMB qu’il considère comme le troisième jour de fête dans l’année après Noël et le Nouvel An.

Xavier Thévenard avait annoncé il y a quelques semaines qu’il a la maladie de Lyme depuis une piqûre de tique du printemps 2020. À la suite de sa tentative de record du GR20, il a éprouvé de grandes difficultés à récupérer et à recouvrer un niveau de performance qui lui convenait. Les courses auxquelles il a participé n’ont pas été concluantes, à l’image de son abandon au Lavaredo au début de l’été. Il assure sur ses réseaux sociaux qu’il va mieux désormais. Et si c’était l’une des surprises du week-end? Il peut lui aussi prétendre au titre de premier quadruple vainqueur de l’UTMB si la santé est là.

Pau Capell ne passera pas sous les 20 heures

Du moins pas cette année. Le champion espagnol, qui a remporté le dernier UTMB en 2019 en 20 h 19, a annoncé qu’il ne prendrait pas le départ de la course. Il a été opéré au genou cet été.

Pau Capell avoue être obsédé par l’objectif de battre le record du parcours officiel sur l’UTMB. L’an dernier, il avait déjà tenté, en vain, de passer sous la barre symbolique des 20 heures de course, tout seul, en off, alors que l’événement avait été annulé en raison de la situation sanitaire. Il avait manqué l’objectif par plus d’une heure et 17 minutes.


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On spécule encore sur la possibilité que Jim Walmsley devienne le premier Américain à gagner l’UTMB

C’est l’une des questions récurrentes à Chamonix. Jim Walmsley peut-il devenir le premier Américain à remporter l’UTMB? Plus globalement, c’est un débat qui court depuis près de 20 ans : on se demande si un Américain va enfin mettre son nom au sommet du palmarès. Ça n’est jamais arrivé chez les hommes. Les femmes américaines, pour leur part, se sont déjà illustrées six fois : Krissy Moehl (2 fois), Nikki Kimball, Rory Bosio (2 fois) et Courtney Dauwalter.

En cette 18e édition et pour la troisième fois en trois participations, on se demande si Jim Walmsley, l’un des meilleurs coureurs de la planète, sera cet Américain. Il avait pris la 5e place en 2017 et avait abandonné l’année suivante.

« Après deux échecs difficiles à digérer et une pandémie mondiale, mon impatience de boucler la boucle est plus grande que jamais », a déclaré le grand coureur américain, devenu ami avec François D’Haene. D’ailleurs Walmsley a été le pacer de luxe du Français lors de sa victoire à la Hardrock 100 en juillet.

Désormais expérimenté, Jim ne devrait pas partir à toute allure comme il sait le faire, mais plutôt tenir compagnie à D’Haene, au moins jusqu’au lever du jour samedi, après la descente du Grand col Ferret vers La Fouly, puis Champex-Lac en Suisse. Les deux hommes resteront-ils ensemble pour offrir une nouvelle image de l’amitié franco-américaine, ou le gars de Flagstaff tentera-t-il de semer le grand vigneron sur son terrain? À moins que les Alpes se dérobent une nouvelle fois sous les pieds de l’un des ultra-traileurs les plus rapides de l’histoire.

Les autres Américains ne seront pas en reste, à l’image du plus régulier de tous, Tim Tollefson, 3e de l’UTMB en 2016 et 2017.

Un torrent de prétendants aux places d’honneur

Si François D’Haene et Jim Walmsley semblent les grands favoris, la liste des coureurs capables de créer la surprise ou de jouer les places d’honneur est longue comme le bras.

Le premier d’entre eux est, peut-être, le solide russe Dmitry Mityaev, l’un des hommes en forme du moment. Il a gagné tout récemment le 70 km du Montreux Trail Festival après sa 3e place au 90 km du Marathon du Mont-Blanc. Il avait terminé 2e de la TDS en 2019.

L’Espagnol Pablo Villa sera l’un des autres hommes forts de cette liste de départ, lui qui est tenant du titre du nouveau parcours rallongé de la TDS (145 km, 9100 m D+).

Parmi les nombreux coureurs élites français, il faudra surveiller Germain Grangier, l’ancien vainqueur de l’UTMB Ludovic Pommeret, le vainqueur de la Diagonale des fous 2019 et chamoniard Grégoire Curmer, le vainqueur de la Transgrancanaria Aurélien Dunand-Pallaz ou encore Nathan Jovet, encore Ugo Ferrari et Vincent Viet. Mathieu Blanchard (le Français sera sous le drapeau canadien), qui devrait s’élancer prudemment, pourrait aussi créer la surprise. Il s’entraîne depuis des mois avec ce bel objectif en tête.

Même s’ils se retrouvent parfois noyés dans cette liste interminable de favoris potentiels, on peut aussi mentionner des coureurs comme les Suisses Jean-Philippe Tschumi et Diego Pazos, les Américains Jason Schlarb et Timothy Freriks, l’Espagnol Jordi Gamito, le Roumain Robert Hajnal (2e de l’UTMB 2018) ou encore l’Allemand Hannes Namberger, qui a impressionné lors de sa victoire au Lavaredo cette année.

Les athlètes chinois devaient venir en force, mais sont finalement absent

Les coureurs élites chinois devaient être nombreux au départ. Les quatre ultra-traileurs Jiaju Zhao, Yanqiao Yun, Guomin Deng et Min Qi (2e de la CCC 2018) étaient parmi les 10 premiers favoris au regard de leur indice de performance. S’ils sont relativement peu connus parce qu’ils participent, pour la plupart, essentiellement à des courses en Asie, comme les Américains, ils rêvent d’un premier succès sur ce qui demeure l’ultra-trail de référence sur la planète. Malheureusement, ils n’ont pas pu quitter leur pays en raison des conditions sanitaires.

À noter que Jing Liang, qui a perdu la vie dans la terrible tragédie lors d’un ultra en montagne en Chine, aurait dû lui aussi prendre le départ. C’était d’ailleurs le plus performant des athlètes chinois sur le papier.

Kit grand froid obligatoire

Les prévisions météo en date du jeudi 26 août laissent augurer une édition plutôt ensoleillée, sèche, mais fraîche avec le renforcement de la bise alpine. Pour les coureurs qui passeront une deuxième nuit en montagne entre samedi et dimanche, le froid pourrait même être au rendez-vous.

L’organisation a d’ailleurs fait savoir aux participants de l’UTMB que le « kit grand froid » était rendu obligatoire, à savoir des « lunettes de protection », qui conviennent au mauvais temps, une troisième couche chaude type polaire, des « chaussures de trail robustes et fermées », l’organisation mentionnant que les « chaussures minimalistes ou ultralégères sont exclues ».

« Pass sanitaire » obligatoire sur l’UTMB

Les organisateurs ont imposé le « pass sanitaire » aux 10 000 coureurs de 92 nationalités qui sont répartis sur les sept courses de l’UTMB.

Les bénévoles, les journalistes, les partenaires, les prestataires et les invités doivent tous présenter un passeport sanitaire valide pour accéder à l’événement.