Transgrancanaria : Pau Capell comme à la maison, plein d’élites à surveiller

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Les élites de la Transgrancanaria 2020 - Photo : Vincent Champagne

DISTANCES+ À LA GRAN CANARIA – L’Espagnol Paul Capell a beau être le grand favori, alors que s’élance ce soir la Transgrancanaria (128 km, 7500 m D+), il n’est pas le seul coureur en forme sur le départ, et la compétition s’annonce comme un beau spectacle. Chez les femmes aussi, le contingent est relevé. Distances+ a rencontré quelques athlètes à la veille de la course.

À Maspalomas, tout au sud de l’île de la Gran Canaria, dans le centre de convention où les coureurs récupèrent leur dossard, Pau Capell est la vedette incontestable. Il ne peut pas faire trois pas sans qu’un coureur vienne lui demander un autoportrait en sa compagnie. Le jeune homme se prête au jeu avec le sourire.

Le champion en titre de l’Ultra-Trail World Tour attire l’attention, auréolé de ses succès récents, dont sa première position à l’Ultra-Trail du Mont-Blanc en août dernier. Mais le Catalan de 28 ans est aussi une sorte de « poster boy » de la Transgrancanaria : il l’a remportée trois fois, les trois dernières années.

C’est dire que pour sa quatrième participation au format « classique » de 128 km, il est attendu de pied ferme.

Pablo Villa, de retour pour un podium

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Pablo Villa – Photo : Vincent Champagne

L’Espagnol Pablo Villa en est à sa première saison en tant qu’athlète professionnel, à titre de membre de l’équipe international Adidas. Il est de retour à la Transgrancanaria, pour sa première course de la saison, fort de sa 2e place l’an dernier et de sa victoire sur l’épreuve de 65 km en 2018.

L’athlète de 31 ans estime ne pas être au sommet de sa forme en ce début d’année, mais il sait ce dont il est capable. « Si on est réaliste, c’est clair que le favori, c’est Pau Capell, et ce qui serait ˝normal ˝, ce serait qu’il gagne », dit Pablo.

Mais « impossible is nothing », ajoute-t-il, en citant le slogan de son commanditaire. « Il faut courir, il n’y a pas d’autre option! Je me sens bien, je sais à quel rythme je peux courir. Si ça donne premier, tant mieux, mais si c’est deuxième, ou troisième, ou quatrième, je serai content. »

Pablo Villa a remporté la TDS de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc en août dernier (145 km – 9100 m D+). Il est champion d’Espagne 2018 et deux fois champion du monde de trail en équipe avec l’Espagne. Il sera au départ de l’UTMB en août prochain.

Les Américains en chasseurs

Les Américains Jared Hazen et Dylan Bowman sont ici pour tenter de courir vite. En 2019, Hazen a terminé deuxième à la Western States, derrière Jim Walmsley, en prenant le deuxième meilleur temps de course de cette compétition mythique. Il a terminé cinquième à la Hong Kong 100 en janvier.

Dylan Bowman est un habitué du circuit mondial, où il fait généralement de belles courses. En 2019, il a remporté la Tarawera Ultramarathon et l’Ultra-Trail du mont Fuji.

L’an dernier, l’un des meilleurs spécialistes américains, Hayden Hawks, avait imposé un gros rythme dès le départ, mais il n’était pas parvenu à distancer Pau Capell. Au contraire même, c’est lui qui a fini par explosé en vol, abandonnant à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée tandis que l’Espagnol déroulait sa foulée en toute quiétude.

Les autres hommes à surveiller

Le Chinois You Peiquan, qui a remporté la Hong Kong 100 il y a quelques semaines, est sur place. Lui aussi est un athlète capable de tenir une allure très rapide pendant longtemps.

Il faudra également surveiller l’ancien champion de l’UTWT Gediminas Grinius. Le Lituanien, toujours performant et aux premières places à l’arrivée sur les longues distances, a gagné ses deux premières courses préparatoires de la saison, dont l’épreuve de 56 km du HK100.

Quant au Suisse Diego Pazos, qui a notamment signé une prestigieuse 2e place derrière François D’Haene au MIUT l’an dernier, il revient à la compétition après sa désillusion à la Diagonale des fous. Le champion au noeud papillon avait de très grandes ambitions, mais il a suivi un mauvais chemin avec une ribambelle d’autres favoris. Il est parvenu à remonter dans le top 10 au prix d’une importante dépense d’énergie, mais sans pouvoir rivaliser avec ceux qui, devant, avait suivi le bon sentier. Il a sans doute, dans un coin de sa tête, une petite revanche à prendre.

Le Roumain Robert Hajnal, deuxième de l’UTMB en 2018, ou encore l’Italien Luca Manfredi, deuxième de l’Adamello Ultra Trail (165 km, 11 400 m D+) 2019, seront aussi de sérieux clients au podium.

Les 10 meilleures cotes ITRA masculines

  • 924 Pau Capell – Espagne
  • 919 Jared Hazen – États-Unis
  • 900 Dylan Bowman – États-Unis
  • 891 Pablo Villa Gonzalez – Espagne
  • 890 Peiquan You – Chine
  • 869 Carl Johan Sörman – Suède
  • 867 Gediminas Grinius – Lithuanie
  • 866 Luca Manfredi Negri – Italie
  • 864 Santos Gabriel Rueda – Argentine
  • 862 Lambert Santelli – France

Azara Garcia De Los Salmones

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Azara Garcia – Photo : Vincent Champagne

L’Espagnole Azara Garcia a remporté la Transgrancanaria en 2017. Son palmarès est un peu vertigineux. En 2018, elle a remporté 11 des 15 courses auxquelles elle a pris part. Avec une cote ITRA de 785, identique à celle de la grande championne Mimmi Kotka, qui est aussi sur place, elle part parmi les favorites.

« Je m’attends à ce que ce soit une course très difficile », tempère-t-elle toutefois. « ll va falloir se battre. »

Il y a quelques semaines, elle s’est blessée, mais elle dit que tout est rentré dans l’ordre.

Mimmi Kotka va puiser dans son énergie profonde

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Mimmi Kotka – Photo : Vincent Champagne

La Suédoise Mimmi Kotka, 38 ans, a connu une saison 2019 difficile, en raison de différents symptômes liés au surentraînement. La Transgrancanaria, à laquelle elle va participer pour la première fois, représente pour elle l’occasion « de retrouver mon chemin dans l’ultra », dit-elle à la veille du départ. 

« C’est une course qui faisait partie de ma liste », raconte Mimmi, qui est ici en étant consciente des difficultés qui l’attendent : la chaleur et la longueur de la course. Même si elle a pris part à plusieurs courses de plus de 100 km (et qu’elle en a remporté quelques-unes), elle sait qu’il faut courir longtemps, ce qui ne semble pas être sa préférence.

« J’espère être capable de trouver ma réserve d’énergie profonde, celle que j’ai un peu perdue, dit-elle. En entraînement, on ne va jamais aussi loin que pendant un ultra. On ne sait jamais jusqu’au jour de la course. »

« Il faut approcher ce type de course avec sa propre perspective et être humble par rapport à ce que notre corps est capable de nous donner, ajoute-t-elle. Ça ne se passe jamais comme prévu. »

Kaci Lickteig

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Kaci Lickteig – Photo : Vincent Champagne

L’Américaine Kaci Lickteig, 33 ans, n’est jamais allée sur une île de toute sa vie, dit-elle. Du coup, elle est très excitée de voir la plage et l’océan. Mais des ultras, par contre, elle en a vus.

Elle a notamment remporté la Western States en 2016 (3e en 2019) et deux fois la Javelina Jundred (2019 et 2014).

« Je suis excitée et nerveuse tout à la fois, confie-t-elle. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre, si ce n’est qu’à de la chaleur et des roches, mais aussi à des paysages magnifiques. »

« Mon plan, c’est de rester positive tout au long de la course, ajoute-t-elle. Si ça se passe mal dans ma tête, j’essaie de changer mon état d’esprit pour que ce soit agréable. »

Les autres femmes à surveiller

La Chinoise Fuzhao Xiang, la Française Audrey Tanguy (championne de la TDS 2019) et la Suissesse Andrea Huser (2e en 2018) sont sur place, tout comme l’Américaine Kaytlyn Gerbin, qui a terminé deuxième l’an dernier. 

La Brésilienne Fernanda Maciel, qui complétait le podium 2019, est aussi sur les rangs, aux côtés de la Française Nathalie Mauclair et de l’Italienne Lisa Borzani.

Le départ de la Transgrancanaria est donné vendredi soir à partir de la plage de Las Canteras, à Las Palmas, au nord de l’île de la Grande Canarie. Plus de 128 km plus tard, les coureurs traverseront l’arche d’arrivée à Maspalomas, tout au sud de l’île. La compétition se gagne en 12 h 30 – 13 h, environ, chez les hommes, et en 16h – 17 h chez les femmes.

Les 10 meilleures cotes ITRA féminines

  • 785 Azara Garcia De Los Salmones Marcana – Espagne
  • 785 Mimmi Kotka – Suède
  • 776 Fuzhao Xiang – Chine
  • 767 Kaci Lickteig – États-Unis
  • 760 Audrey Tanguy – France
  • 745 Andrea Huser – Suisse
  • 744 Kaytlyn Gerbin – États-Unis
  • 712 Nathalie Mauclair – France
  • 691 Lisa Borzani – Italie
  • 689 Fernanda Maciel – Brésil

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