Près de 200 traileurs disputent cette semaine le Golden Trail Championship (GTC) dans l’archipel des Açores, au Portugal. Cette compétition internationale, qui réunit surtout des spécialistes des moyennes distances (entre 20 et 40 km) se déroule en quatre étapes sur quatre jours à travers des sentiers ultra-techniques (113 km, 6050 m D+ cumulés). Parmi les dizaines de coureurs élites au départ, la délégation française compte de sérieux clients capables de briller, voire de jouer les premières places de ce championnat insolite, à l’image de la championne du monde Blandine L’hirondel et du meilleur Français sur ces formats de course Thibaut Baronian. Ils ont (presque) tous pris le temps de répondre aux questions de Distances+ avant le départ.
Les participants du GTC devront enchaîner quatre courses intenses, les deux premières sur l’île volcanique de Faial, de respectivement 24,1 km pour 1073 m D+ et 24,5 km pour 1158 m D+, la troisième sur l’île de Pico, de 30,8 km pour 2426 m D+ et la dernière de nouveau sur Faial, de 29,8 km pour 1345 m D+.
Les concurrents vont compétitionner pour le classement général, pour le classement de chaque course et pour les classements du meilleur sprinteur, du meilleur grimpeur et du meilleur descendeur, sur chaque course et sur l’ensemble du championnat.
Une ligne de départ de haut calibre
Parmi les concurrents masculins de gros calibre de ce championnat mondial, la grande vedette Kilian Jornet, qui trônait légitimement sur les affiches de l’événement, a déclaré forfait. En revanche, avec la présence aux Açores des Américains Jim Walmsley et Max King, du Norvégien Stian Angermund, du Suisse Rémi Bonnet, du Polonais Bartlomiej Przedwojewski, de l’Espagnol Aritz Egea ou encore du Marocain Elhousine Elazzaoui, il faut s’attendre à une énorme bataille dans les monotraces.
La liste des favorites féminines sonne également comme la promesse d’un spectacle exaltant avec la Suissesse numéro 1 mondiale Maude Mathys, la Néo-Zélandaise Ruth Croft, la grande championne suédoise de course d’orientation Tove Alexandersson, l’Américaine Rachel Drake, l’Italienne Elisa Desco, mais aussi la Britannique Holly Page et la Norvégienne Eli-Anne Dvergsdal.
Les Français se distinguent dès le prologue de 3,4 km
Si la compétition commence réellement ce jeudi 29 octobre, les participants ont pu tester leur état de forme dès mercredi lors du prologue, un contre-la-montre non obligatoire (3,4 km, 114 m D+, 109 m D-) organisé à Horta, sur l’île de Faial. Il a permis de sélectionner les 50 concurrents qui s’élanceront dans la première vague de départ (les 47 premiers et les vainqueurs respectifs des segments sprint, montée et descente de ce premier parcours).
Les Suisses Joey Hadorn, spécialiste de la course d’orientation, et Maude Mathys ont enfilé le dossard jaune de meneurs à l’issue de ce prologue très disputé. Les Français Arnaud Bonin et Iris Pessey porteront le maillot rouge de meilleurs grimpeurs. Leur compatriote Théo Détienne et l’Américaine Kimber Mattox le maillot vert de meilleurs sprinteurs. Et enfin le Norvégien Anders Kjaerevik et la Slovène Ana Cufer (spécialiste des descentes en vélo de montagne) porteront le maillot bleu de meilleurs descendeurs.
Le temps du prologue ne sera pas pris en compte au classement général. D’ailleurs, 17 athlètes n’ont pas été en mesure de prendre le départ parce qu’ils n’avaient pas encore obtenu le résultat de leur test COVID, obligatoire pour être autorisés à participer à la compétition, dont deux potentiels favoris à la victoire finale, l’orienteuse suédoise Tove Alexandersson et l’Italien Francesco Puppi, champion du monde de course en montagne longue distance 2017. Si leur test est négatif, ils n’auront pas le choix de s’élancer dans la dernière vague de départ.
Les Français heureux d’être aux Açores
La délégation des coureurs élites français est présentée ci-dessous en partant de celui ayant la meilleure cote ITRA. Cette cote ne tient pas compte des éventuelles performances de ces dernières semaines, car elle est gelée depuis le mois de mars jusqu’au 1er janvier 2021 en raison de la situation sanitaire.
Nicolas Martin (cote ITRA 901)
Nicolas estime, comme la plupart de ses collègues, avoir « une immense chance » d’être aux Açores, « de pouvoir courir sur des terrains magnifiques et des paysages grandioses », s’enthousiasme ce cadre de l’équipe de France de trail qui s’était préparé pour l’une de ses courses fétiches, le Grand Trail des Templiers. « La saison est particulière et c’est presque inespéré d’avoir la possibilité de prendre part à une telle course. Je suis heureux de retrouver les ami(e)s et de vivre de beaux moments », ajoute-t-il.
Il s’attend à des sentiers rugueux. « Greg Vollet — le patron des Golden Trail Series — a visiblement concocté une belle « boucherie », comme on dit dans le milieu. Ce sera technique, exigeant et très varié autant en termes de parcours que de paysages. Le niveau est très élevé, donc ça sera une très belle joute sportive sur chaque étape. »
Nicolas Martin a l’intention de se concentrer sur le classement général. « C’est celui qui convient le mieux à mes qualités. Je ne suis pas capable de dominer sur la montée, la descente ou le sprint. En revanche, à l’image de certains cyclistes, je me pense capable de régularité sur les quatre étapes, prévient-il. Il est probable qu’on ne voit pas mon nom à l’avant des classements, mais si je suis régulier sur les quatre journées, je me pense en mesure de finir dans le top 10 au général. »
Comme beaucoup, il manque de repères cette année et ne « connait pas du tout le niveau de forme des autres athlètes vu cette saison particulière, donc on n’en saura plus après la première étape. »
Thibaut Baronian (cote ITRA 892)
Thibaut Baronian a l’avantage de concourir régulièrement aux côtés des cadors de la spécialité dans le cadre des courses des Golden Trail Series. L’an dernier, il a terminé à la 4e place au classement général derrière Kilian Jornet, Davide Magnini et Stian Angermund. Les deux premiers ne sont pas aux Açores.
Thibaut était un peu stressé à la veille de la course parce qu’il était bloqué sur l’une des îles de l’archipel à attendre le résultat de son test COVID. Il a finalement pu prendre le départ et réaliser le 6e meilleur temps du prologue. De très bon augure pour ce coureur explosif qui aime se faire mal.
Ludovic Pommeret (cote ITRA 884)
Le vieux briscard du trail (45 ans), lui aussi habitué des grands événements internationaux, et capable de tirer son épingle du jeu sur un peu toutes les distances, même s’il performe tout particulièrement ces dernières années sur les ultras, pense qu’il va se « faire corriger ». « Il faut être réaliste sur ce format, insiste-t-il, mais je suis invité donc on y va… »
Julien Michelon (cote ITRA 856)
C’est l’un des athlètes qui a su tirer le meilleur profit des rares courses auxquelles il a participé cette année. Cet été en fait, puisqu’il a remporté l’épreuve de 61 km (4000 m D+) du Serre Che Trail en septembre après sa deuxième place au Trail de l’Ubaye (41 km, 2400 m D+) en août. Est-ce qu’il terminera cette saison particulière de la même manière sur ces « parcours qui ont l’air magiques »?
« C’est comme un peu la récompense de toute une saison, donc je ne sais pas si j’aurai la forme, mais j’ai l’envie de profiter à fond de cette expérience-là, dit-il en soulignant qu’il doit malheureusement composer avec une tendinite, mais en ayant conscience « qu’avec les conditions actuelles, être ici est vraiment une chance exceptionnelle. Mon objectif est de tout donner et de prendre un max de plaisir. »
Johann Baujard (cote ITRA 854)
« Ce championnat représente le climax de cette saison si particulière, commente le jeune espoir du trail Johann Baujard, 23 ans, quatrième des derniers championnats de France de course en montagne en septembre. Si de nombreux rendez-vous ont été annulés, cet événement rassemblera vraisemblablement le plateau le plus dense et relevé de la saison. C’est donc une chance de courir et de pouvoir me mesurer au moins une fois cette année à un tel niveau, conscientise-t-il, même si je ne vois pas l’événement comme un mondial, puisque la sélection n’est pas la même que celle qui sélectionne les athlètes des équipes nationales pour les grands championnats. »
Johann, qui a terminé deuxième du 25 km du Trail de Méribel (1700 m D+) en août, ne sait pas trop à quoi s’attendre. « Le format est inédit, la forme des participants incertaine puisqu’il y a eu peu de courses références et le parcours m’est encore inconnu. Ça paraît être “chantier”, avec du très technique. Mon objectif s’affinera au fil des jours, en fonction des sensations, du parcours, des efforts… Il m’est difficile de faire des plans sur la comète. J’y vais satisfait de ma préparation, mais dans l’inconnu sur ce que je peux en attendre. »
Théo Détienne (cote ITRA 854)
Autre espoir du trail, Théo Détienne, 21 ans, a fait fort dès le prologue du Golden Trail Championship en s’appropriant le dossard vert de meilleur sprinteur, sur un segment de 150 m et 50 m de dénivelé négatif, en se payant le luxe de surclasser Jim Walmsley. Il a couru cette courte portion en 10 secondes de moins que l’Américain.
Il avait d’ailleurs annoncé « vouloir jouer les descentes et les sprints ». « Je ne me suis entraîné que pour ça, a-t-il commenté à l’arrivée du prologue. Je suis content que ça ait marché pour le sprint aujourd’hui, ce qui me permettra de partir dans la première vague, même si je ne joue pas du tout le classement général. La descente était trop courte pour que je puisse m’exprimer, mais je pense qu’à partir de demain (jeudi), ça sera différent! »
Damien Humbert (cote ITRA 849)
Le vainqueur du Carlit Marathon (45 km, 1700 m D+) lors du Font Romeu Nature Trail début septembre dans les Pyrénées orientales est parvenu à garder la motivation cet été grâce à son objectif de se qualifier à ce Golden Trail Championship. « C’est l’aboutissement d’un rêve de courir à haut niveau qui aurait pu tomber à l’eau à cause du COVID, réalise-t-il. Mais grâce à cet événement dans un décor qui me semble paradisiaque, cette année 2020 aura finalement valu la peine d’être vécue sur le plan sportif. »
Damien a hâte de courir avec ces athlètes qu’il admire, mais assure ne pas avoir de grandes ambitions. « En arrivant un peu fatigué d’une saison que j’ai finalement bien condensée, l’objectif est de me faire plaisir et de voir jusqu’où le corps peut aller au bout de quatre jours », dit-il.
Arnaud Bonin (cote ITRA 847)
Arnaud Bonin a remporté fin août l’Ultra 01 (42 km, 1600 m D+) dans l’Ain. « Participer à cette course est une grande chance, car il y a eu très peu de courses en cette année particulière avec le gratin mondial en trail. C’est la finalité d’une saison très morcelée.
Je m’attends à un gros plateau, avec des parcours très exigeants techniquement, car c’est une île (volcanique). Et une course difficile musculairement, car il faudra enchaîner quatre grosses journées. Mon objectif principal est de faire quatre jours “pleins”, et en second d’arriver à chatouiller un top ».
Et c’est ce qu’il a réussi à faire lors du prologue puisqu’il portera le maillot rouge de meilleur grimpeur devant l’un des champions du kilomètre vertical, le Suisse Rémi Bonnet.
« Je ne pense pas vouloir défendre le dossard rouge à tout prix, a prévenu le Français à l’arrivée de l’épreuve du 3,4 km. Je préfère bien figurer au classement général et je pense qu’il est impossible de jouer sur plusieurs tableaux. Je prends les étapes une à une et on verra. »
Frédéric Tranchand (pas de cote ITRA)
Il faudra surveiller, durant ce championnat, Frédéric Tranchand, qui avait créé la surprise lors de l’édition 2020 de Sierre-Zinal, en terminant deuxième à seulement 30 secondes de Kilian Jornet et devant Davide Magnini et Rémi Bonnet. Il se trouve que cet « inconnu » est en fait l’une des références internationales en course d’orientation. Il a confirmé son énorme potentiel en gagnant avec autorité la SkyRace des Matheysins (25 km, 1930 m D+) le 18 octobre.
« Ça va être une belle expérience, a-t-il dit à Distances+. Ce championnat est avant tout super motivant pour moi, en particulier cette saison où toutes les compétitions internationales en course d’orientation (CO) ont été annulées. Chaque année, depuis une dizaine d’années, c’est le Championnat du monde de CO mon objectif qui guide mes pas au quotidien. Le GTC le remplace cette année. Je suis vraiment content d’avoir la chance de pouvoir y participer. Je vais faire de mon mieux, surtout pour voir où j’en suis par rapport aux meilleurs traileurs de la planète. Honnêtement, je ne sais pas trop quoi espérer en termes de résultat. Je vais d’abord essayer de survivre aux quatre jours de course! »
Blandine L’hirondel (cote ITRA 783)
La championne du monde de trail et nouvelle championne de France de course en montagne fait partie des athlètes susceptibles de remporter ce championnat, mais elle devra composer avec quelques bobos, une fissure ligamentaire à la cheville et une contusion costale à la suite d’une chute dont elle craignait il y a quelques jours que la douleur l’empêche de courir.
Blandine a décidé de profiter de vacances bien méritées à l’issue de sa thèse de médecine et de se rendre dans l’archipel par ses propres moyens, puisqu’elle n’a pas obtenu comme les autres élites le fameux « golden ticket » et l’invitation tout-inclus qui allait avec — seulement un dossard —. Si ses blessures ne l’handicapent pas trop, nul doute qu’elle se battra de nouveau comme une lionne pour ajouter une ligne en or à son palmarès déjà étourdissant (19 victoires depuis 2016, 11 sur ses 14 dernières courses entre 2019 et aujourd’hui).
Audrey Tanguy (cote ITRA 760)
Audrey Tanguy a elle aussi obtenu un dossard à la dernière minute, ce qui lui offre l’occasion de se « tester sur des formats bien plus courts que d’habitude, sans réelle préparation, et contre les meilleurs du monde », explique-t-elle simplement.
Ceci dit, à l’image de Ludovic Pommeret, elle s’attend « à prendre une belle correction. Du coup, l’avantage, c’est que je pars sans trop de pression. Je suis avant tout là pour profiter de la chance qui m’est offerte. Je n’ai pas de réel objectif, parce que je ne sais pas du tout ce que je peux faire sur ce type de course. Je crains de le découvrir », dit-elle en riant.
À l’issue du prologue, Audrey s’est moquée de sa course sur sa page Facebook, elle qui n’est pas du tout spécialiste des formats courts. « Je suis partie à fond et j’ai explosé au bout de 5 minutes, écrit-elle. C’est en faisant qu’on apprend. Promis, demain (jeudi, jour de la première étape), je partirai moins vite. »
Lucille Germain (cote ITRA 754)
Lucille est l’une des athlètes espoirs françaises. Elle a remporté début septembre le 26 km (1900 m D+) du Serre Che Trail.
« Avec le contexte actuel, je pense que peu de personnes se doutaient que ce championnat allait avoir lieu, dit-elle. Ça représente pour moi une récompense au vu d’une année assez compliquée avec l’annulation de nombreuses compétitions, mais également de mes contre-performances sur certaines courses durant cette saison » (NDLR : elle a terminé 2e du 22 km au X-Trail Courchevel, mais « seulement » 11e du Championnat de France de course en montagne dans le Dévoluy).
Lucille Germain est ravie de se confronter à un « plateau très relevé ». « Je suis préparée à me retrouver sur la ligne de départ, entourée de femmes inspirantes possédant déjà un beau palmarès, confie-t-elle. Je prendrai les étapes une par une, en saisissant toutes les opportunités qui s’ouvriront à moi. Mon objectif sera atteint si je réalise quatre belles courses, parce que c’est une première pour moi de réaliser plusieurs étapes. Et puis, me dire que c’est les dernières courses de la saison me donne encore plus de motivation pour terminer cette année. »
Anais Sabrié (cote ITRA 753)
Pour la championne de France de course en montagne 2019, « ce championnat est plus qu’inespéré et je sais que l’on est des privilégiés dans ce contexte, souligne-t-elle. C’est une chance énorme de pouvoir finir la saison avec cette course. Cela représente un défouloir, un moyen d’évacuer toutes les frustrations et l’énergie non dépensée en raison des nombreuses annulations. Il y aura toujours des personnes pour dire qu’avec le contexte actuel et le COVID, ce n’est pas très raisonnable (d’aller aux Açores), mais l’organisation est très stricte avec le test. On arrive tous négatifs. Sincèrement, je pense qu’il y a presque moins de risques qu’on s’infecte ici qu’en allant au supermarché ».
« La préparation s’est bien plutôt bien passée », pour Anaïs Sabrié, mais elle est dans l’inconnu parce qu’elle n’a jamais fait de courses à étapes, et qu’elle n’a pas couru plus que 30 km. C’était en 2017, lors du Championnat de France de trail court. Elle avait terminé sur la deuxième marche du podium. « Je ne sais pas comment va réagir mon corps, se demande-t-elle. J’ai revu mes objectifs après avoir pu repérer un peu le parcours : c’est très technique! Il ne va pas falloir que je perde mes nerfs et de l’énergie dans ces parties. Alors l’objectif principal c’est de donner le meilleur, de ne rien regretter, de savourer et de prendre plaisir pour la dernière course de cette “pseudo-saison” avant de couper un bon mois pour reprendre des forces. Chez-moi, ça fonctionne plutôt bien quand je sais qu’après j’ai une coupure. »
Camille Bruyas (cote ITRA 752)
Sur les six courses répertoriées par l’Association internationale de trail depuis un an, Camille en a remporté 5, dont le 45 km du Trail du Ventoux au début de l’année et le 70 km de l’Ultra-Trail de Côte d’Azur Mercantour en septembre. Mi-octobre, elle a gagné le Trail des Vallées d’aigueblanche (51 km, 3100 m D+).
Bref, il faut s’attendre à voir Camille Bruyas jouer aux avant-postes jusqu’à dimanche. « Ce championnat représente pour moi une belle semaine avec de belles rencontres et de belles découvertes », résume-t-elle simplement, ajoutant n’avoir « aucune attente particulière, juste de kiffer ».
Iris Pessey (cote ITRA 713)
Iris Pessey a participé à sept trails cet été, dont deux victoires (Megève Nature Trail et Serre Che Trail) et six podiums, notamment une deuxième place sur le kilomètre vertical de l’Ultra-Trail du Haut-Giffre. Mercredi, elle a remporté le classement de la meilleure grimpeuse lors du prologue.
« J’avais annoncé vouloir me consacrer aux montées, et c’est ce que j’ai fait, a-t-elle assumé à son arrivée. Je vais continuer sur cette stratégie sur les étapes à venir. Maintenant, il s’agira de segments plus longs et peut-être que cela va réveiller l’ambition d’autres filles. Il faudra certainement se battre pour défendre le dossard », anticipe la championne de 28 ans.
Mathilde Sagnes (cote ITRA 714)
La jeune athlète de 25 ans semble s’épanouir sur des distances marathon. Elle a gagné l’Oisans Trail Tour en juillet et s’est classée deuxième du Trail de l’Ubaye et du Trail des Passerelles du Monteynard avant une belle 4e place aux championnats de France de course en montagne.
« Cette course est pour moi presque comme un rêve qui devient réalité, commente-t-elle. Quand j’en ai entendu parler pour la première fois ce printemps, j’ai de suite accroché avec le concept, mais je n’avais alors jamais couru de telles distances. C’était donc dur de m’imaginer courir quatre jours de suite plus de 30 kilomètres. Et surtout d’arriver à obtenir ce fameux “golden ticket” qui met des pépites dans les yeux comme le ticket d’or de “Charlie et la chocolaterie”. »
Pour elle aussi, l’« objectif premier est de (se) faire plaisir. Courir avec de si grands athlètes et dans de paysages grandioses, c’est une aventure hors norme que je veux vivre à 300 %. Je vais donner tout ce que j’ai, en essayant de gérer l’effort au mieux et on verra où cela mènera. »
Myriam Guillot-Boisset (cote ITRA 708)
« Voilà enfin une course au calendrier dans cette saison sportive chamboulée », s’exclame Myriam, un sourire joyeux dans la voix, alors qu’elle vient de terminer le prologue du championnat à la 7e place du classement féminin, juste derrière Camille Bruyas, et en 4e position du classement de meilleure grimpeuse.
« Vu que je ne suis pas dans le monde du trail, j’attends de voir où je me situe, car j’ai bien envie de m’y mettre », glisse Myriam Guillot-Boisset, qui a tout de même participé à au moins huit courses depuis 2009, dont trois victoires. « Je suis habituée à être sur un podium, alors j’aimerais bien y monter, mais en temps normal c’est sur des raids (double championne du monde) et des courses à obstacles. Je ne vais pas être stressée les deux premiers jours, car je suis habituée à faire des efforts sur quatre jours d’affilée. Je suis un peu une vieille (41 ans), alors je vais faire mon diesel et être patiente », confie-t-elle en riant.
Candice Fertin (cote ITRA 633)
Candice est une athlète de 22 ans qui brille généralement sur de courtes distances. Elle s’est qualifiée grâce à sa performance sur le segment de Chamonix. Ce Golden Trail Championship est vraiment pour elle l’occasion de découvrir le monde des élites de la course en sentier.
« Je n’ai participé qu’à deux courses en 2020, deux courses locales à Chamonix, l’Argentrail et le Trail des Aiguilles rouges, alors je vois cette course comme une véritable expérience. Ce sera l’occasion pour moi de tester mes limites sur une course sur quatre étapes. J’appréhende beaucoup la gestion de la fatigue, n’ayant jamais pratiqué et enchaîné de telles distances. La récupération aussi. Je suis nouvelle sur ces formats et aussi jeune. Mes objectifs sont donc le plaisir avant tout! Et ce serait déjà un beau challenge personnel que de terminer ce championnat. »
« Mon “golden ticket” me permet de rentrer dans le monde des élites du trail. J’ai hâte de vivre et partager une semaine entière avec ces athlètes, d’apprendre de leurs expériences et m’inspirer d’eux! »
Le programme des Golden Trail Championship :
– 1ère étape (jeudi 29 octobre, 11 h heure française) : 24,1 km / 1073 m D+
– 2e étape (vendredi 30 octobre, 11 h heure française : 24,5 km / 1158 m D+
– 3e étape (samedi 31 octobre, 10 h 30 heure française) : 30,8 km / 2426 m D+
– 4e étape (dimanche 1er novembre, 11 h heure française : 29,8 km / 1345 m D+
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