Comment courir à l’ère de la distanciation sociale

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Courir seul : une bonne idée en ce moment. - Photo : Clique Images / Unsplash

En cette période de pandémie, certaines personnes ressentent plus d’anxiété que d’habitude, et ont besoin de courir pour l’évacuer. Si plusieurs maintiennent leur routine d’entraînement, la culpabilité n’est pas loin en ce qui a trait aux possibles conséquences d’une sortie en période de confinement.

À l’ère de la distanciation sociale, il faut être conscient que nos sentiers et nos espaces publics doivent être utilisés avec vigilance. Pour être des citoyens exemplaires, il faut faire preuve de créativité et s’adapter à la situation. Voici quelques recommandations pour courir à l’extérieur tout en étant socialement responsable.

Faire des boucles dans des lieux tranquilles

Que vous sortiez courir par choix ou parce que vous n’avez pas de tapis roulant à la maison, le concept de répétition fera sans doute partie de vos entraînements. En effet, vous devrez vous contenter de boucles si vous ne voulez pas vous aventurer trop loin de la maison.

Si vous vivez en ville, votre quartier est probablement le meilleur endroit pour courir, surtout si les autorités demandent d’éviter de vous déplacer d’un secteur à l’autre. Si vous avez la chance de vous rendre dans un quartier résidentiel très tranquille, c’est aussi possible, mais il faut exercer son jugement pour ne pas envahir les résidents.

Sortez des sentiers battus

De nombreuses villes disposent de beaux espaces naturels dotés de multiples sentiers, et vous avez peut-être l’habitude de courir dans de tels parcs urbains. Vous avez sans doute remarqué une augmentation du nombre de marcheurs et de coureurs sur ces sentiers, car plusieurs personnes en isolement ont besoin de bouger. En conséquence, le risque de contamination augmente aussi.

Si cela est permis, optez pour des sentiers un peu moins fréquentés. Quittez les parcours plats et populaires et explorez l’intérieur des parcs, où vous trouverez peut-être des sentiers qui attirent moins de gens. Par exemple, à Vancouver, le sentier piétonnier qui longe la digue et qui fait le tour du parc Stanley est fort populaire, surtout par beau temps. Toutefois, les sentiers de gravier qu’on trouve dans le parc sont complètement vides, car il est interdit d’y accéder en véhicule! Ailleurs, il peut être interdit d’utiliser les sentiers, soyez donc respectueux des consignes.

Les boucles sont également une bonne solution sur ce type de terrain. S’il n’y a qu’un ou deux kilomètres de sentiers tranquilles à votre disposition, maximisez-les en écoutant de la musique qui vous motive, en réfléchissant à un problème que vous devez résoudre ou simplement en vous rappelant vos plus beaux souvenirs de course.

Attention! Assurez-vous de choisir des sentiers sécuritaires et relativement accessibles. N’allez pas trop loin et ne testez pas vos limites en terrain inconnu ou sur des sentiers difficiles. Il est important d’éviter les blessures et le recours aux services d’urgence afin de ne pas solliciter davantage le système de santé; nos précieux travailleurs de première ligne n’ont pas besoin d’un stress supplémentaire!

Courez plus tôt ou plus tard

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Courez tôt le matin – Photo : Zac Ong / Unsplash

Dans la plupart des villes, il y a beaucoup moins de monde dehors très tôt le matin. Aussi, la plupart des débutants courent rarement tard le soir. En modifiant votre routine de manière à courir plus tôt ou plus tard dans la journée, vous aurez moins de difficulté à respecter les règles de distanciation sociale et vos sorties sur vos parcours favoris seront moins stressantes.

Faites preuve de créativité

Des coureurs rapportent que certaines zones où il était autrefois impensable de courir, en raison de la circulation automobile, sont maintenant des lieux calmes ou carrément abandonnés. Puisque l’économie tourne au ralenti, il n’y a plus de voiture dans plusieurs zones industrielles. Et surtout, l’air y est propre.

C’est le cas des grands stationnements extérieurs et intérieurs de certains centres commerciaux. On peut y monter des côtes à répétition. On peut aussi utiliser ces lieux pour des séances de « fartlek » ou pour des entraînements en vitesse.

Dans certaines villes, les campus universitaires sont isolés et complètement vides, mais les terrains restent accessibles au public, à condition que les règles de distanciation sociales soient respectées.

Les passerelles pour piétons ou les espaces publics tels que les stades, qui sont présentement vides, sont d’autres options à explorer.

Attention! En principe, ces lieux sont des propriétés privées. Veuillez prendre connaissance des avis en vigueur et respecter les employés qui surveillent les allées et venues sur le territoire.

Allez au cimetière

Les cimetières peuvent rendre plusieurs personnes mal à l’aise, en particulier dans un contexte de pandémie! Ceux qui arrivent à chasser les superstitions et l’anxiété apprécieront ces lieux calmes, sans circulation automobile et pleins d’arbres. 

Sans compter qu’en général, le terrain y est accidenté, ce qui est parfait pour l’entraînement. Ces lieux offrent une expérience intéressante, en particulier s’ils sont anciens et situés dans les grands centres urbains.  

Attention! Dans certains cas, l’accès au cimetière est réservé aux personnes qui viennent rendre hommage à un défunt. Prenez connaissance des directives affichées sur le web ou à l’entrée avant d’y aller. Il est aussi important de respecter les lieux de sépulture, les défunts et leurs familles, et de ne courir que sur les chemins ou les sentiers. Évitez de courir entre les pierres tombales. Enfin, gardez l’œil ouvert et restez loin des personnes rassemblées pour des funérailles.

Prenez la route

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Courir en région rurale : pas une mauvaise idée – Photo : Vincent Champagne

Bien sûr, ce n’est pas le temps de faire du covoiturage et ce n’est pas tout le monde qui a un véhicule, mais si vous en avez un, vous trouverez en périphérie de votre ville des parcs et des espaces verts moins fréquentés, simplement en raison de leur emplacement.

Vous pourriez aussi utiliser un service d’autopartage, à condition que l’entreprise respecte scrupuleusement les consignes sanitaires en vigueur, tout comme vous.

Attention! Il est important de rester dans votre région ou dans les limites de votre secteur.

Gardez vos exploits de quarantaine pour vous

Bien qu’il soit agréable de recevoir des « kudos » sur Strava, ce n’est pas le meilleur moment pour publier les statistiques de nos longues sorties dans les médias sociaux. Pensons aux personnes qui ne peuvent pas sortir de leur domicile. Au Royaume-Uni, en France et dans certaines régions, les allées et venues des gens sont soumises à des mesures strictes. 

Si vous pouvez sortir de votre domicile pour de longues courses dans de magnifiques endroits, il n’est pas nécessaire de le crier sur tous les toits. Jusqu’à ce que tout le monde puisse sortir sans restrictions, il est préférable de s’en tenir à des publications divertissantes ou qui peuvent aider les autres, comme un entraînement à faire à la maison.

Ne pas courir…

L’entraînement intérieur peut très bien remplacer la course. Une récente étude indique qu’un entraînement par intervalles à haute intensité de 30 à 45 minutes peut équivaloir à un entraînement de course exigeant. Les coureurs ne devraient pas s’en priver. YouTube est une source intarissable de programmes d’entraînement gratuits qui requièrent peu ou pas d’accessoires.

N’oublions pas que nous sommes tous dans le même bateau et que chacun doit participer à l’effort collectif de distanciation sociale. En guise de respect pour ceux qui souhaitent, comme nous, s’oxygéner et bouger sans subir de stress, nous pouvons faire notre part en modifiant notre routine d’entraînement.

Traduction : Valérie Bélanger

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