MISE À JOUR, dimanche 13 juin 2021 – Il l’a fait! Jérémy Desdouets a parcouru les 2087 km et 25 658 m D+, selon sa trace Open Runner, en 27 jours 11 heures et 35 minutes. Il est arrivé dans le port de Saint-Nazaire, qui marque la fin du GR34, ce vendredi 11 juin à 19 h 40.
Sa cagnotte au profit de la SNSM a récolté 2321€.
C’est quasiment fait! Jérémy Desdouets est reparti ce vendredi matin à 5 h pour courir ce qui, sauf mésaventure, devrait être la dernière étape de son incroyable aventure sur l’intégralité du sentier des douaniers le long des côtes bretonnes. L’athlète breton, qui a pris le temps de répondre aux questions de Distances+ avant de s’élancer pour sa dernière journée sur ce chemin bordant la mer, s’est dit « assez confiant » de terminer son périple aujourd’hui (vendredi 11 juin). Il lui aura fallu seulement 27 jours et quelques heures pour parcourir les 2090 km et plus de 25 000 m D+ du GR34. Il est le premier à réaliser cet exploit.
Jérémy Desdouets s’était élancé le 15 mai dernier du Mont-Saint-Michel avec l’objectif de rallier Saint-Nazaire en moins de 30 jours.
S’il a connu des passages un peu difficiles physiquement et mentalement, Jérémy dit n’avoir jamais eu de « jours sans ». Il est parvenu à courir entre 60 et 90 km quotidiennement, ce qu’il s’était fixé comme objectif au départ. Sa moyenne de kilomètres parcourus par jour devrait avoisiner les 80 km au final.
« L’enchaînement, l’état des jambes jour après jour m’a quand même pas mal surpris, a confié le Morbihannais, assurément bien préparé. Je m’attendais peut-être parfois à avoir une vitesse de base un peu plus élevée, mais pas à être aussi bien. »
À environ 100 km du but, Jérémy Desdouets, humble et prudent, n’a pas voulu se projeter sur sa « victoire », sur sa réussite à être allé jusqu’au bout, tant que ce n’est pas fait. « Je suis encore assez concentré sur l’objectif, a-t-il expliqué. 115 km, à l’échelle de l’ensemble (2090 km), ça peut ne pas paraître grand-chose, mais ça reste quand même un gros morceau. Il ne faudrait pas que je me fasse une cheville maintenant ou baisser complètement de rythme. »
Cependant, il s’attend à ce que les tout derniers kilomètres soient riches en émotion. Il a d’ailleurs déjà eu des moments où il s’est projeté sur cette arrivée, une pensée qui a suffi à faire monter l’émotion à plusieurs reprises.
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Une aventure sous le signe du partage
Ce qui aura marqué le traileur, c’est avant tout l’aspect humain et le partage autour de son projet. « Les gens qui me suivent se sont vachement approprié l’aventure, a-t-il constaté. Je ne me rendais pas compte que ça pouvait être aussi inspirant pour pas mal de monde. »
De nombreuses personnes ont en effet fait le déplacement sur les bords du sentier des douaniers pour l’encourager ou partager quelques foulées avec lui. Durant les 15 minutes d’entretien avec Distances+, jeudi soir, Jérémy a d’ailleurs interrompu ses réponses par deux fois pour remercier des gens venus le soutenir et « un sacré comité » était en vue au moment de raccrocher son téléphone.
Il avait d’emblée souhaité intégrer cette notion de partage à son aventure, notamment en courant au profit de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer). La cagnotte qu’il a créée avait récolté au moment d’écrire ces lignes près de 2000 €. C’est aussi dans cet esprit de partage que Jérémy a multiplié les « stories » sur ses réseaux sociaux pour donner son ressenti du moment ou raconter une anecdote vécue.
Parmi ses trois souvenirs les plus marquants, aucun n’est lié à un moment de course. Il évoque le super accueil reçu au camping d’Odé Vras, à Plounévez-Lochrist et celui reçu à la villa Léonie, qui porte le même nom que sa fille. Mais aussi et surtout sont arrivée à la pointe Saint-Mathieu, dans le Finistère. Tout un club de course avait fait le déplacement et l’a accueilli au son de la bombarde et de la cornemuse. « L’arrivée à cet endroit a été forte en émotion », se souvient-il.
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Un record fait pour être battu
En se lançant dans cette aventure, Jérémy Desdouets souhaitait être à l’origine d’un projet que d’autres s’approprieront. Il n’a pas encore terminé son périple qu’il espère que d’autres coureurs tenteront de battre son record et surtout qu’ils y parviendront.
« Je pense que ça sera améliorable, mais ça ne sera vraiment pas facile, prévient-il. Ceux qui se lanceront dans une aventure comme celle-là devront relever le défi logistique, qui est énorme. Et sur le plan physique, à la fin, je vais arriver sur une moyenne aux alentours des 80 km donc il ne faudra pas traîner. »
Pourtant, la première semaine de son défi, il a souffert des conditions météorologiques qui étaient loin d’être optimales. Il a dû affronter le vent, souvent de face apparemment, la pluie et parfois la grêle.
« On savait que les conditions allaient s’améliorer, se remémore-t-il. Ça passait rapidement de la pluie au soleil et ça révélait encore plus la beauté des paysages. Le vent a vraiment été problématique sur une journée où j’avais prévu de courir 85 km et finalement je n’en ai fait que 65. » Mais, dit-il, « ce sont les aléas d’une aventure ».
Si tout va bien, Jérémy Desdouets arrivera avant la nuit à la porte 17 des Chantiers de l’Atlantique dans le port de Nantes-Saint-Nazaire.