Malgré la turbulence, Hélène Dumais garde le cap sur sa saison 2020, jusqu’à l’Himalaya

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Hélène Dumais en compétition - Photo : ©Visualps.ch

En ces temps d’incertitudes, alors que tout semble vouloir basculer, l’athlète bien connue Hélène Dumais fait tout pour garder son équilibre. Malgré les doutes qui planent sur la tenue ou non d’événements, elle se rappelle ce qui est à la base de tout : il faut courir pour soi. Et comme on vient de l’inviter officiellement à la « Snowman Race », une course qui se déroulera au Bhoutan en octobre prochain, sur invitation du roi, elle veut rester au meilleur de sa forme.

« On est dans des conditions très particulières, exceptionnelles, dit Hélène, au sujet de la pandémie de Covid-19. Je suis très reconnaissante de pouvoir courir en ce moment. Pour tout athlète, ça peut chambarder la saison de course qui s’en vient. C’est un très bon test pour voir quel est notre objectif premier. »

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« Moi je cours pour être toujours en santé et pour garder la forme. Cette raison-là demeure. Celui qui a un intérêt de performance doit être très triste en ce moment. Je peux comprendre », ajoute-t-elle. 

Cette sagesse est peut-être celle de l’athlète qui a déjà parcouru des sentiers et gravi des montagnes à travers le monde. Hélène a pris part à des courses que l’on qualifie souvent d’extrêmes, comme l’Infinitus (888 km), trois Survival Run (au Nicaragua, en Australie et en Colombie-Britannique) et, l’été dernier, la Swiss Peak, un tracé de quelque 360 km, qu’elle a terminé en troisième position chez les femmes. 

La poursuite des objectifs

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Hélène Dumais – Photo : ©Visualps.ch

Dans la dernière année, Hélène est revenue vivre à Montréal, après être restée un certain temps à Washington DC, avec le désir de se concentrer sur l’évolution de sa carrière d’athlète et de trouver une façon de courir avec une motivation qui dépasse la performance.

Elle demeure attirée par les défis de grande envergure et a déjà plusieurs objectifs en vue, dont un « 24 heures » de course à obstacles, le Team Championship Platinum Rig, le 6 juin, qui se fait en équipe de quatre.

Suivra la nouvelle course de 241 km du Gaspesia 100 (si l’événement est maintenu), qui doit être courue en 60 heures ou moins et qu’elle a contribué à imaginer. L’épreuve a été nommée en son honneur : les « 60 heures d’Hélène », ou « 60 HH ». 

« Je veux que les gens saisissent que c’est accessible. Ça prend un minimum d’entraînement, bien sûr. Je le vois comme un challenge qu’on va faire individuellement, mais en gang aussi. Je veux être là pour tout le monde, pour aider à ce que les coureurs puissent accomplir leur propre défi à travers ça », dit-elle. 

Puis, en juillet, Hélène devrait être de ceux qui seront en piste jusqu’à ce que le corps et la tête n’en puissent plus, au Big Wolf’s Backyard Ultra, à Rivière-du-Loup. Au terme de ce défi qui ne couronnera qu’un seul gagnant, le dernier coureur à se tenir debout, sera offert un « Golden Ticket » pour participer à la course originale de Lazarus Lake, le Big Dog’s Backyard Ultra, au Tennessee. 

« C’est quand même une nouvelle dimension du fait que tu ne peux pas aller à ton rythme, qu’il y a un certain ‘’pace’’ qui est imposé. Ça va être très ‘’challengeant’’. Est-ce qu’on arrive à dormir sur une course comme ça? Ça va être amusant », s’imagine Hélène.

Enfin, la course qui l’interpelle particulièrement est la Snowman Race, au coeur de l’Himalaya, au Bhoutan. Il s’agit d’un trajet de plus de 300 kilomètres, qui seront parcourus par vingt athlètes internationaux. Les conditions risquent d’être difficiles. 

« On va se trouver, la plupart du temps, à une altitude variant entre 4000 et 5000 mètres. Le parcours suit une piste qui s’appelle le ‘’Snowman Trek’’. Les gens qui font ça en randonnée se doivent d’être accompagnés par des guides et des porteurs ». 

Habituellement, les randonneurs parcourent ce trajet en trente jours. Le roi du Bhoutan invite les coureurs à faire la distance en cinq jours, afin d’attirer l’attention sur les changements climatiques.


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En pleine forme, le regard porté vers l’avant

De retour des États-Unis, où elle résidait auparavant, Hélène a troqué son emploi de gérante de gym pour investir dans sa carrière d’athlète. Elle se sent au mieux de sa forme et elle en profite. 

Elle a le désir de continuer à nourrir sa passion pour la course en montagne et le métier d’entraîneure. Elle souhaite aussi faire une différence dans le monde en utilisant ses forces et ses aptitudes, notamment en lançant un projet caritatif, « Run with a purpose ».

D’ici à ce que la situation d’urgence sanitaire se rétablisse, ses réflexions vont bon train. « Mieux vaut être préparée et ne pas avoir d’opportunité que d’être préparée et manquer une opportunité. Continuons à nous entraîner comme si chaque événement allait avoir lieu et, si ça change, quelque chose remplacera cet événement-là ». 

« Le plus beau cadeau que les gens peuvent me faire, c’est de développer leurs projets et de suivre leurs rêves. Chaque jour est une opportunité pour pousser plus loin et explorer en dehors de notre zone de confort. Je ne veux pas juste inspirer les gens à faire ça. Je veux le voir. »

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