Guadeloupe : Caroline Côté veut « survivre » à l’épreuve de 154 km

caroline cote
Caroline Côté - Photo : Vincent Champagne

DISTANCES+ EN GUADELOUPE — Les coureurs Pierre-Michel Arcand, Mathieu Blanchard, Anne Champagne, Caroline Côté, Johan Trimaille et Annie-Claude Vaillancourt ont quitté l’hiver québécois l’espace de quelques jours pour participer à l’Ultra Trace de Guadeloupe, anciennement nommé Traces du Nord Basse-Terre (TNBT). Distances+ a sondé leurs ambitions, leurs impressions et leurs appréhensions quelques jours avant le départ.

Vous les retrouvez dans six articles. Voici celles de Caroline Côté :

Caroline est de retour en Guadeloupe après sa victoire sur le 83 km l’an dernier, avec le record de l’épreuve à la clé. Elle va tenter cette fois le long format, de 154 km pour 6400 m de dénivelé, même si elle dit ne pas avoir pu s’entraîner, en raison du lancement de son livre Dépasser ses limites, le récit de six de ses aventures.

Elle sait ce qui l’attend — elle qui a aussi brillé sur la TransMartinique en 2018 — et craint donc un peu le choc thermique. « Ça va être hardcore », pense-t-elle, elle qui réalise régulièrement des expéditions dans le grand froid. D’ailleurs, elle compte profiter de son voyage en Guadeloupe pour prendre le temps de planifier l’itinéraire de sa future expédition en Alaska avec son acolyte Vincent Colliard, qui l’assistera comme au Grand Raid des Pyrénées, qu’elle a remporté l’été dernier (le Tour des cirques). Elle va aussi en Guadeloupe pour faire du surf.

L’Ultra Trace de Guadeloupe devrait être l’une de ses seules courses en 2020, puisqu’elle part début juin pour deux mois et demi sur un glacier. Elle estime qu’il lui sera difficile de s’entraîner en course à pied.

« Un 150 km en Guadeloupe, c’est un peu comme partir à la guerre, prévient Caroline Côté. La nuit dans la jungle c’est assez intéressant ce qu’on peut y vivre comme sensation. Je risque d’y laisser ma peau. »

Mais sa plus grande crainte, c’est sa gestion du sommeil. « C’est ce qui avait failli finir ma course l’année dernière. »

Son objectif sonne comme un avertissement à tous ceux qui tenteront leur chance pour la première fois. Il tient en un mot : « survivre ».

Boueux, glissant et harassant 

Le parcours de 154 km suit des « traces », c’est à dire des sentiers à peine défrichés, pleins de racines, qui permettent de traverser à pied la montagne ou la forêt tropicale.

Sans qu’il ne s’agisse d’une course d’orientation, certaines portions requièrent une vigilance de tous les instants pour ne pas chuter et un mental d’acier pour accepter de beaucoup marcher et de progresser au ralenti (Mathieu Blanchard a avancé à un peu plus de 5 km/h l’année de sa victoire).

D’autant que de nombreuses sections sont boueuses et glissantes. Et ce sera tout particulièrement le cas cette année, puisqu’il a beaucoup plu ces derniers jours dans cette région de la Basse-Terre, située au nord-ouest de la principale île de l’archipel de la Guadeloupe.

Vue sur la mer des Caraïbes 

Le 154 km, qui forme une boucle, ne s’éternise pas seulement dans la luxuriante forêt tropicale, même si les « raideurs », comme on les appelle ici, risquent d’y passer des heures et des heures, il longe aussi le littoral caribéen et quelques belles plages sur l’équivalent d’un demi-marathon entre les villes de Deshaies et de Sainte-Rose. La traversée de champs de canne à sucre, avec laquelle est fabriqué le rhum local, est également au programme.

Les coureurs devront aussi composer avec les brumes de sable, venues du Sahara, qui dégradent la qualité de l’air des Antilles présentement.

Le départ du 154 km sera donné ce vendredi soir à 18 h 30, heure de Pointe-à-Pitre, (17 h 30, heure de Montréal et 23 h 30 heure de Paris).

Le 83 km s’élancera pour sa part à 7 h samedi matin (6 h au Québec et midi en France métropolitaine).

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