Nathaniel Couture fonce sur la Western States après l’annulation de la Hardrock

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Nathaniel Couture lors de sa participation comme coureur accompagnateur de Bernie Doucet à la Western States en 2015 – Photo : John Berchtold

Il avait miraculeusement été sélectionné pour la Western States et pour la Hardrock cette année, mais l’annulation de cette dernière a brouillé les plans du Néo-Brunswickois Nathaniel Couture. À trois jours du départ de la Western States, à laquelle participent aussi deux Québécois, il a confié son état d’esprit à Distances+.

« Je me surtout entraîné pour la Hardrock », confie Nathaniel. « Avoir su plus tôt, je me serais entraîné en conséquence. Je serais arrivé en avance dans la région pour m’exposer à la chaleur et j’aurais couru davantage, un peu comme je me serais préparé pour un marathon », explique celui qui arrivera finalement au Colorado trois jours seulement avant l’événement avec sa famille. 

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Cela faisait six ans que Nathaniel tentait sa chance pour la Hardrock et sept ans pour la Western States, l’une des plus vieilles course en sentier au monde et l’une des plus prestigieuses de l’Ultra-Trail World Tour.

Précisons que les deux courses, qui se déroulent à trois semaines d’intervalle seulement, sont très différentes. La Hardrock est une course avec plus de 10 000 mètres de dénivelé positif et l’équivalent en dénivelé négatif, dans le coeur de la chaîne des montagnes des Rocheuses du Colorado, reconnue pour être extrêmement difficile et l’un des les plus longues à réaliser. 

De son côté, la Western States traverse les montagnes du Sierra Nevada à partir de Squaw Valley jusqu’à Auburn, en Californie, sur un parcours connu pour être davantage roulant, avec des températures souvent très chaudes et un dénivelé positif de 5500 mètres et près de 7000 mètres en descente.

Nathaniel avait été pigé cette année pour les deux événements, un phénomène extrêmement rare. La Hardrock a cependant été annulée, le 10 juin dernier, en raison de l’accumulation de neige trop abondante dans les sentiers, ce qui compromet la qualité de la course et la sécurité de l’événement.

Des objectifs révisés

Après l’annulation de la Hardrock, Nathaniel a donc dû réviser ses objectifs. « Comme toujours, mon premier but est de finir. Si je la réalise en dessous de 24 heures, ce sera quand même un bon succès, mais si possible, je vise en dessous de 20 heures. Là, je serais vraiment vraiment content », dit Nathaniel, qui a l’habitude des longues distances.

Il a en effet gagné le 53 km du Gaspesia 100 en 2017 et le 106 km du même événement, ex aequo avec Florent Bouguin, en 2018. 

En outre, Nathaniel Couture connaît déjà relativement bien le circuit, pour avoir accompagné son ami Bernie Doucet sur les 60 derniers kilomètres, en 2015. « Je sais que c’est plus descendant dans la deuxième moitié. Je vais donc commencer plus relax et y aller raisonnablement agressif dans l’autre moitié. »

Nathaniel n’aura pas de pacer pour la Western States. Son accompagnateur, il l’avait prévu pour la Hardrock et il n’a pas eu le temps de modifier ses plans depuis l’annulation de celle-ci. « J’aurais pu faire application pour avoir un pacer local mais je n’ai pas pris le temps d’y réfléchir sérieusement », dit-il. Quoiqu’il en soit, sa femme et ses deux enfants de six et huit ans devraient l’attendre au ravito de Fortshill, à environ la moitié de la course.

Comme Nathaniel avait planifié ses vacances pour rester dans le sud-ouest américain entre les deux événements, il en profitera après la Western States pour visiter Denver, se promener au Colorado et probablement aussi explorer Silverton et les sentiers de la Hardrock, à laquelle il pourra participer en 2020, si tout va bien.

Une course « en équipe » pour Nicolas Guayasamin

Javelina Jundred
Nicolas Guayasamin lors de la Javelina Jundred – Photo : courtoisie

Outre Nathaniel, les Québécois Cédric Chavanne, 42 ans, et Nicolas Guayasamin, 35 ans, participeront eux aussi à la mythique Western States Endurance Run.

Nicolas Guayasamin, de Terrebonne, part de son côté avec toute une équipe pour sa participation à cette épreuve historique. Accompagné de ses deux traditionnels comparses de course Xavier Perreault et Annie-Claude Vaillancourt qui lui serviront de pacer, de même que de sa copine et d’un ami de l’Oregon qui composeront son équipe de soutien, il vise un temps de 26 heures pour compléter les 160 km de course.

« Nous sommes trois bons amis. On court souvent ensemble et on se pace les uns les autres dans les courses », explique-t-il à Distances+, fébrilela veille de son départ pour les États-Unis. Annie-Claude et Xavier pourront alterner pour courir une partie de la course avec lui à partir du 100e kilomètre, où les accompagnateurs sont permis.

Ça, c’est si tout va bien pour lui. « Si ça va mal, ils pourront m’accompagner à partir du 80e kilomètre, où les pacers sont autorisés à partir de 15 heures de course, ce qui serait plutôt lent comme rythme de course », indique celui qui se remet d’une blessure au tendon d’Achille depuis le mois de mars.

Grâce à sa conjointe Annie Doucet et à son fils, tient-il absolument à souligner, il a réussi à cumuler une moyenne de 100 kilomètres d’entraînement par semaine et quelques weekends chocs ces derniers temps. « C’est rassurant. J’ai pu augmenter le volume de façon progressive pour ne pas me blesser de nouveau », dit-il.

Nicolas a réussi à se qualifier pour la Western States en participant à la Javelina Jundred de même qu’à la Tahoe Rim Trail 100-Mile Endurance Run, auxquelles il avait aussi participé avec ses amis Xavier et Annie-Claude.

Cédric Chavanne pigé dès la première année

Le Rimouskois et Français d’origine Cédric Chavanne se prépare quant à lui à réaliser son quatrième défi de 100 miles, ce samedi. Bien qu’il se sente en pleine forme, il doit composer avec ce qui semble être une fasciite plantaire depuis sa participation au Gaspesia 100 il y a moins de deux semaines, où il a couru 53 kilomètres sur le parcours de 160 km à relais.

« Je voulais pousser un peu. Ça a vraiment bien été, mais le lendemain, j’avais mal dans le pied droit. J’ai attendu quelques jours, mais c’est revenu quand même. Je prends des anti-inflammatoires et on verra comment ça va samedi », explique l’enseignant-chercheur en océanographie à l’Université du Québec à Rimouski, qui est quand même confiant de terminer l’épreuve au moins dans les 30 heures, sinon en-deçà de 24 heures.

Il a d’ailleurs pu se familiariser avec la dernière moitié du parcours ce printemps, alors qu’il était dans la région pour une conférence scientifique à San Diego. « Ça m’a permis de voir de jour la section que je vais faire de nuit. C’est une course qui a l’air plus facile que celles auxquelles j’ai participé jusqu’à maintenant, sauf peut-être pour la chaleur. C’est plus roulant, il y a moins de dénivelé. Je vais essayer de faire le mieux que je peux », dit-il.

Sa mère et son beau-père composeront son équipe de soutien tout au long de l’épreuve, au cours de laquelle il ne pourra cependant pas compter sur un pacer pour l’accompagner pour la dernière partie du parcours.

Cédric avait réussi à se qualifier pour la Western States en complétant la Diagonale des fous l’automne dernier, où il a été le plus rapide des athlètes du Québec, avec un temps de 38 h 12. C’était la première fois qu’il participait à la loterie.

De nombreux élites internationaux attendus

Nathaniel, Nicolas et Cédric partageront la ligne de départ avec des athlètes de haut niveau, tels que Courtney Dauwalter, Lucy Bartholomew, Paul Giblin, Jeff Browning, Clare Gallagher, Francesca Canepa et Gediminas Grinius, pour ne nommer que ceux-ci.

Seulement 369 coureurs parmi plus de 5860 participants à la loterie ont obtenu le droit de participer à cette course de 160 km (100 miles), l’une des plus vieilles compétitions de trail au monde. De ce nombre, 104 coureurs élites n’ont pas à passer par la loterie pour obtenir une place.

Le départ de la Western States est donné à Squaw Valley, près du vieux site des Jeux olympiques d’hiver, et se termine plus loin à Auburn. Le parcours traverse l’état par de vieux sentiers, les mêmes qu’ont empruntés autrefois les chercheurs d’or lors de la conquête de l’Ouest américain.

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