Ghost Train Trail Race : la revanche de Xavier Perreault

Xavier Perreault – Photo : courtoisie

Après s’être amèrement fait retirer sa deuxième place lors du Cruel Jewel 100, en mai dernier, Xavier Perreault a pris une douce revanche en terminant troisième sur la distance de 100 miles du Ghost Train Trail Race. Une performance démontrant qu’il fait partie de l’élite des coureurs.

Xavier Perreault est à la fois zen et heureux après son épreuve. « Je me sens bien, je me sens tranquille. C’était une course plutôt relax, familiale. Il n’y avait même pas de podium. Mais j’étais quand même assez fier de pouvoir me reprendre avant la fin de l’année », reconnaît celui qui avait été disqualifié lors du Cruel Jewel 100 avant d’être finalement réintégré au terme d’une saga épique. 

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Sortir de sa zone de confort 

La Ghost Train Trail Race regroupait 400 coureurs dans la campagne du New Hampshire, à la mi-octobre. Cette course se distingue par son parcours presque plat. « C’est pareil au Marathon du P’tit Train du Nord. C’est de la poussière de roche et il n’y a qu’une seule montée, une petite butte de 80 m », explique Xavier.

Pour cet adepte du dénivelé extrême qui aime s’entraîner dans les Adirondacks, il s’agissait d’une toute nouvelle expérience.

« J’aime sortir de ma zone de confort, indique-t-il. Mes sensations n’étaient pas comme d’habitude. J’avais fait 50 km et j’avais déjà les jambes sciées en deux. Quand j’empruntais la petite montée, ça me faisait du bien. Je pouvais enfin marcher même si ça ne durait pas très longtemps. En trail, tu marches un peu et tu te laisses aller dans les descentes. Ça change le mal de place. »

Il note d’ailleurs que les cinq premiers coureurs étaient plutôt des coureurs sur route. « Je suis allé voir leur profil et ils n’ont jamais fait de 100 miles en montagne. J’étais pas mal le seul coureur de trail et je suis plutôt content de mon résultat », dit-il.

Ces conditions, loin de ses terrains d’entraînement habituels, ne l’ont pas empêché de demeurer en deuxième position presque jusqu’à la fin de la course. « Le premier coureur a complété la distance en seulement 13 h 29. On n’en parle même pas! » souligne Xavier, qui a pour sa part terminé après 18 h 01 d’efforts.

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Xavier Perreault à l’entraînement – Photo : courtoisie

Courir à contresens 

L’autre particularité de la Ghost Train Trail Race est que le parcours est un simple chemin de 12 km qu’il faut parcourir aller-retour à répétition. « Il n’y a pas vraiment de signalisation, se souvient-il. Au début de la course, j’étais dans les cinq premiers. Je cherchais les drapeaux et je me demandais où je devais aller. Tout droit, on fonce! »

Pour casser la monotonie de la course, il pouvait compter sur deux amis coureurs, Stephane Scaglione et Annie-Claude Vaillancourt, qui l’ont accompagné dans son aventure. « Ils m’ont vraiment encouragé parce que, tout seul, c’est certain que j’aurais cassé mentalement et que mon temps aurait été différent », reconnaît-il.

Si un parcours répétitif lui a permis de courir avec un minimum d’équipement, soit une simple bouteille d’eau à la main, croiser des coureurs qui se déplacent à contresens a entraîné quelques irritants pendant la nuit. « Ce n’est pas très agréable de se faire tout le temps éblouir par les autres coureurs, sans compter les accompagnateurs en vélo avec leurs grosses lampes », se désole-t-il.

Tahoe Rim Trail, un 100 miles dans la douleur 

L’année qui se termine a été plutôt difficile pour Xavier Perreault. Après sa mésaventure au Cruel Jewel, il a complété le 100 miles du Tahoe Rim Trail de peine et de misère.

« J’avais une douleur à une hanche qui avait commencé après le Cruel Jewel. Je n’ai pas consulté et je pensais que ça allait être correct, mais, finalement, la douleur est revenue pendant la course. J’ai passé 1 h 30 à la station d’aide à réfléchir et à me demander si je continuais ou si j’abandonnais. Heureusement, un de mes amis est arrivé et ça a changé le reste de ma course. »

Une situation d’autant plus malheureuse qu’un podium semblait à portée de main. « Le gagnant a fait le temps que je visais. Je sais que c’est facile de dire ça, mais je crois que j’aurai été capable », affirme-t-il.

Une petite dernière 

Son aventure au Ghost Train Trail Race a réveillé son intérêt pour les courses sur route. « Quand j’ai commencé à faire des ultramarathons, je me disais : “Plus jamais je vais refaire de l’asphalte”. Je commence à prendre goût à faire des 100 miles rapides. Il y a le KEYS100 qui m’intéresse. C’est un ultra qui traverse Key West à partir de Key Largo. »

En décembre prochain, Xavier va courir sa dernière course de la saison, le Hell Gate 100, en Virginie, avant d’hiberner jusqu’au printemps.

« Courir dans la neige, ce n’est pas ce que je préfère, avoue-t-il. Je diminue de beaucoup mon volume l’hiver. Je vais chercher mon D+ avec la randonnée et je me garde un petit fond avec des sessions d’intervalle sur piste intérieure. »