Un défi de course à pied transatlantique entre la France et le Québec

Solida’run Transatlantique

Pont
Photo : Pixabay

Relier la France et le Québec est tout un défi en ces temps de pandémie. De part et d’autre, les frontières sont fermées. Et les conditions d’entrée sur le territoire canadien sont extrêmement contraignantes pour celles et ceux qui sont autorisés à faire le voyage depuis l’Europe. De cette situation difficile est née la Solida’run Transatlantique, une course solidaire en binôme visant à parcourir symboliquement 5502 km (environ 138 marathons), la distance entre Paris et Montréal, les 17 et 18 avril. À « créer un pont » entre la Belle Province et l’Hexagone.

Alizée, Émilie et Virginie, trois Françaises vivant à Montréal, et leur ami Frédéric, un Franco-Espagnol qui réside en région parisienne, cherchaient un défi pour se bouger les fesses et se mettre du baume au cœur. L’idée de construire un pont virtuel entre la France et le Québec leur a semblé tout indiquée. Ils en ont fait un projet humanitaire en collectant des fonds pour Handicap International, au profit notamment de son programme d’éducation inclusive.


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La particularité de la course est qu’elle doit se courir en binôme « franco-québécois », autrement avec un coureur en France et un autre au Québec, chacun devant parcourir la même distance.

En raison de ces restrictions sanitaires, Émilie Glaud, qui vit à Montréal depuis 2017, ne peut pas rentrer en France pour rendre visite à sa famille pour l’instant. La jeune femme, actuellement en congé maternité, avait besoin d’un objectif pour ne pas se laisser atteindre moralement par « l’incertitude et l’isolement ». Elle s’est donc engagée avec engouement dans ce projet motivant. « On peut vivre par procuration à distance et virtuellement une expérience collective », assure-t-elle. Au tout début, l’idée est partie d’une discussion avec son ami Frédéric Casales. Ils réfléchissaient à la possibilité de se défier tous les deux, même en étant chacun d’un bord et de l’autre de l’Atlantique. « On s’est dit pourquoi ne pas faire une course ensemble? Moi, je fais un semi-marathon au Québec et toi tu en fais un en France », raconte-t-elle.

Contents de leur idée, ils en ont parlé autour d’eux. « Ça avait de l’écho pour les gens qui couraient et qui étaient en manque d’objectifs, de challenges, de famille, de relation… » explique la fondatrice de cette Solida’run Transatlantique. Les Franco-Québécoises Virginie Chambost et Alizée Lampire se sont ainsi greffées au duo pour organiser un défi susceptible d’être rassembleur.

Recréer du lien 

Émilie Glaud
Émilie Glaud – Photo : courtoisie

Le concept a pris forme rapidement. Deux distances sont proposées, soit un semi-marathon (demi-marathon au Québec), soit un marathon (42 km), chaque membre d’un binôme courant une moitié de la distance choisie.

Les organisateurs ont, durant un temps, envisagé d’obliger le binôme à courir au même moment, avant de faire marche arrière. Mais « avec les six heures de décalage horaire et la météo, très capricieuse en avril au Québec, on s’est dit qu’on allait plutôt l’ouvrir en flextime sur le week-end du 17 et 18 avril, a indiqué Émilie à Distances+. La seule contrainte qu’on a fixée, c’est que la distance choisie soit parcourue d’une seule traite. »

Pour être le plus inclusif possible, les organisateurs ont également mis en place une course enfant, de 500 m, toujours en binôme franco-québécois.


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Au moment d’écrire ses lignes, l’événement avait déjà attiré plus de 150 participants, dont une majorité de Français. Les inscriptions se terminent ce vendredi 16 avril. Les fondateurs de ce défi aident les personnes qui n’ont pas de binôme à en trouver un si elles le souhaitent.

L’objectif de redonner du lien, notamment entre des personnes habitant de chaque côté de l’Atlantique, semble être atteint. Émilie Glaud certifie que des frères, des cousines ou d’autres membres d’une même famille, et même des amis, séparés par la pandémie, se sont inscrits à cette course.

Un événement solidaire 

Virignie Chambost
Virginie Chambost – Photo : courtoisie

Comme nombre de défis et de courses en 2020, la Solida’run Transatlantique comporte une dimension solidaire. « Dès qu’on a pensé l’ouvrir au plus grand nombre, on a voulu y associer une bonne cause et une association qui fasse du sens pour nous », a souligné Émilie Glaud. Pour cette édition, c’est Handicap International qui a été choisi par les quatre organisateurs « parce qu’elle vise des publics vulnérables et les programmes d’éducations inclusives ont fait écho chez nous, dit-elle. En mai 2011, avec Frédéric, on avait couru le 10 km Handicap International au bois de Boulogne, donc c’était un joli clin d’œil de soutenir à nouveau cette association. »


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Les organisateurs se sont fixé un but symbolique : récolter 5502 $ comme les 5502 km qui séparent Paris et Montréal. Au moment d’écrire ses lignes, 55 % de l’objectif avait été atteint. En plus des 69 binômes déjà inscrits, une douzaine de personnes ont choisi de faire un don sans courir.

Espoir d’une future course « physique »

Alizée Lampire
Alizée Lampire – Photo : courtoisie

Les organisateurs envisagent déjà de faire de leur défi un événement qui s’inscrit dans le temps. La seconde édition pourrait se dérouler dès septembre si jamais la collecte de dons ne correspond pas aux espérances. Selon Émilie Glaud, une édition à la fin de l’été pourrait attirer plus de participants, car « l’été, on a plus d’envie et de possibilités pour s’entraîner ».

Mais dans l’idéal, après la pandémie, la Solida’run Transatlantique se déroulera comme une course normale, en physique, avec un départ en France et un au Québec. Même si « pour le moment, on n’a pas encore pensé et réfléchit à la logistique » concède la Montréalaise.

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