DÉCEMBRE 2018 – Plus de 1200 coureurs, dont un groupe de Québécois, s’apprêtent à traverser la jungle, les champs de bananes et les côtes paradisiaques de la Martinique le week-end prochain. La 9e édition de la plus importante course de trail de cette île promet une fois de plus une aventure sans pareille à ses participants. Distances+ sera sur place pour assurer une couverture spéciale.
En courant les 144 km et les 4300 m de D+ de cette île antillaise du nord au sud, on découvre « les anses, les baies, les bois, les sous-bois, tous les petits coins auxquels on ne peut accéder ni à vélo, ni en voiture, ni en bateau, et qu’on ne peut faire qu’à pied », assure Renée Rosange Victorin, présidente du Club Manikou, qui organise cette grande course. « C’est une excellente manière de découvrir le pays. »
Vendredi, sur le coup de minuit, les coureurs s’élanceront du village de Grand’Rivière et affronteront la montagne Pelée et la forêt tropicale. Puis ils se retrouveront en plaine agricole, lorsque la chaleur du jour commencera à se faire écrasante, à travers les champs, avant de découvrir les plages au sable blanc du sud.
Les ultramarathoniens « vont voir toutes les nuances, ça va être carrément un kaléidoscope de couleurs, de sensations, de paysages variés, dit Mme Victorin. Il y a neuf communes qui sont traversées et chaque commune est authentique, est différente. »
Des courses pour tous
La TransMartinique, c’est un ensemble de quatre courses. Il y a l’épreuve reine, bien sûr, à laquelle prendront part 224 coureurs cette année. Mais aussi le Défi bleu, qui emprunte les 58 derniers kilomètres de la TransMartinique (et compte 1550 m de D+), qui se court de nuit. Le Trail des caps, long de 33 km, longe les côtes du sud avec un faible dénivelé de 500 m. La Trace des baies, enfin, fait 19 km.
L’édition 2018 de la TransMartinique sera marquée par un retour au parcours original de l’épreuve, qui avait été écourté de quelques kilomètres l’an dernier. Le passage au large de l’ouragan Maria en septembre 2017 avait causé des dommages sur la première partie du tracé, forçant l’organisation à donner le départ à partir de la commune du Prêcheur.
Mais une autre raison explique l’ajout de quelques kilomètres, soit un détour par l’usine de son principal commanditaire, Royal Denel, où a été installé un point de ravitaillement.
Des ambitions
Le Club Manikou a des plans de croissance, indique Mme Victorin, qui espère doubler le nombre de partants sur la grande épreuve, et l’augmenter significativement sur les deux autres également.
« Mais 224 coureurs, ce n’est pas rien, sachant qu’on est en fin d’année, rappelle-t-elle. On a des athlètes qui ont fait des compétitions toute l’année et certains sont blessés. »
Pour susciter l’intérêt, l’organisation a comblé une grosse lacune, qui pouvait détourner certains participants par le passé : elle offre désormais des points ITRA et elle est même devenue une course qualificative pour l’Ultra-Trail du Mont-Blanc.
La TransMartinique offrira dès cette édition six points ITRA aux finisseurs du 144 km et trois points aux finisseurs du Défi bleu.
Par le passé, le Club Manikou avançait qu’il n’offrait pas de points ITRA parce qu’il souhaitait que les participants choisissent la course pour ce qu’elle avait vraiment à offrir et pour qu’ils la courent avec le cœur, et non avec l’objectif de collecter quelques points. La demande était toutefois là.
Des athlètes à surveiller
Parmi les partants de la compétition de 144 km, un fort contingent de la France métropolitaine est en place, avec 87 inscrits. On compte aussi un Autrichien, deux Espagnols, deux Américains, un Allemand, un Suisse, un Trinidien et six Québécois.
Notons que trois de ces Québécois courent sous le drapeau français, étant originaires de l’Hexagone. Le dossard numéro 1 est allé au gagnant de l’an dernier, Mathieu Blanchard, qui revient célébrer son anniversaire sur l’île des Antilles. En décembre dernier, il avait soufflé ses 30 bougies avec plusieurs amis, dont Thomas Duhamel, qui revient sur l’épreuve encore cette année lui aussi.
Chez les femmes, l’ultramarathonienne Caroline Côté est du voyage, et elle est ambitieuse sur l’ultra de 144 km, trois semaines après avoir fait une deuxième position à l’Ultramaratón Guatemala (qu’a remporté Mathieu Blanchard).
La Montréalaise Sandrine Tirode est aussi de l’aventure, tout comme Jean-François Cauchon, gagnant cette année du 125 km de l’Ultra-Trail Harricana, du 160 km du Bromont Ultra et du 160 km de la Sinister 7. Sa soeur Élisabeth participe au Défi bleu.
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L’auteur est l’invité du Comité martiniquais du tourisme et du Club Manikou. Distances+ remercie La Clinique du coureur, qui a rendu possible ce reportage.
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