Un trail ou un ultra-trail est caractérisé, en partie du moins, par le dénivelé à parcourir. Pour les coureurs qui habitent dans une grandes ville, il est parfois compliqué de trouver des endroits où s’entraîner à monter et à descendre. Distances+ vous suggère des lieux où se préparer aux courses avec du dénivelé dans les dix plus grandes villes de France, qui apparaissent ci-dessous en fonction de leur densité de population (de la plus peuplée à la moins peuplée).
Tous ces lieux ont été suggérés par des collaborateurs de Distances+ ou des athlètes expérimentés de renom.
PARIS
La capitale concentre un grand nombre de traileurs malgré son urbanisation. Quelques lieux sont accessibles assez rapidement pour pratiquer le trail en Ile-de-France, mais pour travailler et cumuler un important dénivelé dans la ville intra-muros, il n’y a pas de solution miracle, il faudra enchaîner les différentes côtes à disposition.
Le quartier Montmartre est le terrain de jeu le plus propice à Paris, assure le journaliste francilien Yohan Malliard. Outre les marches menant au Sacré-Coeur, le coin regorge d’escaliers et de côtes en pavé.
La montagne Sainte-Geneviève, qui est en fait une petit colline près du Panthéon, Rive gauche, propose quelques courtes montées raides. Culminant à 33 m au-dessus de la Seine, elle n’a rien d’impressionnant, mais les répétitions devraient tout de même vous aider à progresser en montée en y mettant de la bonne volonté.
Les adeptes des espaces verts ou ceux qui n’ont pas envie de faire uniquement des allers-retours en montée-descente, privilégieront le parc des Buttes-Chaumont, le plus grand de Paris, au nord-est de la ville. L’ancienne carrière de gypse offre quelques pentes, surtout lorsqu’on sort des chemins. Il est possible de prolonger le plaisir en se dirigeant vers le cimetière de Belleville, deuxième point le plus haut de Paris, situé à quelques encablures.
Et puis, si ce n’est pas strictement dans Paris, le parc de Saint-Cloud, au pied du pont de Sèvres, se révèle un beau terrain de jeu, avec de nombreuses petites trails cassantes. Le côte du Fer à cheval, entre autres grimpettes, permet de faire de belles séances de fractionné en montée, avec juste le temps qu’il faut pour récupérer en descente. À découvrir en long en large et en travers!
MARSEILLE
Les habitants de la cité phocéenne ne sont pas les moins bien lotis pour accumuler du dénivelé. Baptiste Balay, collaborateur pour Distances+, suggère trois principaux lieux pour vos entraînements.
Du parc Pastré à la croix de Marseilleveyre, il existe différents itinéraires, via des sentiers balisés. En plus d’offrir un dénivelé honorable, entre 400 et 450 m D+ en près de 4 km, le massif de Marseilleveyre présente des passages techniques voire d’escalades par moment selon l’itinéraire choisi.
En partance du parc des Bruyères, la montée jusqu’au mont Saint-Cyr permet d’être rapidement dans le vif du sujet avec 500 m D+ en moins de 5 km. Il y a la possibilité de faire de jolies boucles avec des paysages de toute beauté une fois au sommet tout en accumulant le D+. Culminant à 610 m d’altitude, on est loin de la haute montagne, mais les quelques passages en crête ne vous laisseront pas insensibles.
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Le quartier Roucas-Blanc, enfin, en bordure de mer, regorge de ruelles et d’escaliers faisant constamment osciller les coureurs entre montée et descente. Un terrain de jeu propice aux variations de rythmes ou au travail de relance. Il est possible d’allonger l’effort en côte en montant jusqu’à la basilique Notre-Dame de la Garde.
LYON
Ville mère du concept d’urban trail, Lyon est sans doute l’une des cités les mieux loties en matière de dénivelé. C’est le local Baptiste Chassagne, athlète du Team Matryx, 4e de la SaintéLyon (76 km, 2000 m D+) en 2019, vainqueur de la Saintéxpress (46 km, 1160 m D+) en 2018 ou encore 2e du 35 km (1140 m D+) du Lyon Urban Trail la même année, qui a indiqué à Distances+ quelques lieux pour travailler le dénivelé.
En partant des quais et en se dirigeant vers la Croix-Rousse, les plus friands de dénivelé positif devraient trouver un terrain à leur convenance, et ce, quel que soit l’itinéraire emprunté. Il en va de même pour la montée vers la Fourvière depuis les quais. Baptiste précise avoir une préférence pour la montée du Gourguillon et celle de Saint-Barthélémy en terminant par les jardins de la Fourvière.
Ceux qui souhaitent s’éloigner du cœur de la ville aux deux collines peuvent se diriger vers les monts d’Or, en périphérie, accessibles rapidement en courant ou à vélo. Le petit massif au nord-ouest de Lyon est connu dans la région pour son mont Thou Express. Une course y est organisée au mois de novembre avec une montée de 3 km pour 400 m de dénivelé positif.
Pour les plus courageux ou les amateurs de la SaintéLyon, il y a la possibilité de se rendre aux monts du Lyonnais, mais ces derniers sont un peu plus éloignés de la ville et nécessitent de prendre à minima le vélo.
STRASBOURG
Située au cœur de la vallée du Rhin, entre les Vosges, à l’Ouest, et la Forêt-Noire, côté allemand, la capitale européenne est relativement plate. Nicolas Fried, fondateur d’Alsace en courant, souligne la présence de petites buttes et d’escaliers dans le parc de la Citadelle. Cette ancienne forteresse militaire, conçue par Vauban, a l’avantage de se trouver au cœur de la ville. Le lieu contentera les personnes ayant peu de temps pour s’entraîner.
Plus éloignée, la colline de Hausbergen, à une dizaine de kilomètres de Strasbourg, est plus longue et plus pentue. Le terrain est davantage à la convenance des traileurs en raison de son cadre naturel, en bordure des champs. Le point culminant à 187 m permet d’effectuer des séances de côte plus conséquentes. D’autres monts entourent la commune d’Oberhausbergen. Une course est organisée chaque année sur ces collines.
À quelques dizaines de minutes de route, les premiers reliefs vosgiens et contreforts du massif de la Forêt-Noire restent une autre alternative. Ces terrains de jeu peuvent notamment être utilisés lors de la phase finale de la préparation d’une course.
NICE
La Côte d’Azur est une région appréciée des coureurs en sentier avec notamment l’Ultra-Trail Côte d’Azur Mercantour (UTCAM, 180 km, 11 770 m D+), le Trail des Balcons d’Azur (103 km, 4210 m D+) ou encore le Nice Côte d’Azur by UTMB qui sera lancé en 2022.
Nice est un beau terrain de jeu pour s’exercer à l’effort en montée, selon Paul Mathou, vainqueur du 45 km (3370 m D+) de l’UTCAM en 2020 et 4e de l’OCC (55 km, 3480 m D+) en 2019. Il a proposé plusieurs alternatives à Distances+.
Le château de Nice et le parc de la Colline du Château devraient être satisfaisants pour ceux qui souhaitent rester dans Nice intra-muros. Le parc a l’avantage d’être dans un espace vert et donc de retrouver des conditions rappelant davantage le trail. Pour récupérer après l’effort, la Colline du Château garantit une vue splendide sur la mer Méditerranée.
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Situé un peu plus à l’est de la ville, le mont Boron et son parc permettent de cumuler les efforts en montée. Quelques sentiers balisés permettent d’accéder au sommet à 191 m au-dessus du niveau de la mer. Là encore, ce lieu contentera les coureurs désireux de rester dans la ville.
À une dizaine de kilomètres du centre-ville, le plateau de la Justice, sur les hauteurs d’Èze, est un lieu prisé des traileurs d’après Paul Mathou. Lors d’une course vers ce plateau, il est possible de faire de belles boucles en nature et de pousser l’ascension jusqu’au sommet du col d’Èze, à plus de 500 m d’altitude.
Plus au nord de la ville, le mont Chauve d’Aspremont, est un autre lieu de rendez-vous des traileurs selon l’ancien niçois. Le massif culmine tout de même à 853 m d’altitude, ce qui permet de pouvoir cumuler aisément le dénivelé.
BORDEAUX
Plus plate que Paris, Lyon et Nice, la ville de Bordeaux possède un atout majeur pour les coureurs : le parc des Coteaux, à cheval sur les communes de Bassens, Lormont, Cenon et Floirac, et étendu sur plus de 100 hectares. C’est le lieu le plus prisé des amateurs de trail habitant Bordeaux et les alentours.
Ce parc a été suggéré par l’ultra-traileur Geoffrey Lonca, collaborateur de Distances+, qui a établi le temps de référence entre Bordeaux et Royan le long de l’estuaire de la Gironde à l’été 2020. L’espace possède plusieurs sentiers balisés et une dizaine de belvédères qui offrent des montées différentes. Le parc à terme devrait être agrandi et atteindre les 400 hectares.
TOULOUSE
Le spot préféré des Toulousains, d’après notre collaboratrice Maria Semerjian, pour faire du dénivelé est la zone verte de Pech David, une colline qui culmine à 130 m au-dessus de la Garonne et de la ville. C’est parfait pour faire du travail de côte varié dans le « petit bois » à côté de l’hôpital Rangueil.
Et si vous voulez des côtes plus longues, les 800 m du « chemin de la découverte » à Pouvourville sont incontournables. Le Sicoval, la communauté d’agglomérations locale, a réalisé un gros travail de balisage de l’ensemble des chemins qui se ramifient à partir de la Zone. C’est un terrain de jeu adéquat pour les sorties longues dominicales, vous pouvez accumuler 1000 m de D+ sur 30 km de sentiers.
Les adeptes du bitume urbain grimperont avec plaisir à l’observatoire astronomique de Jolimont en plein centre ville. Plusieurs rues en étoile et plus ou moins raides y accèdent.
L’avantage de Toulouse, c’est aussi sa proximité avec les Pyrénées : une heure de voiture plus tard, le traileur toulousain peut s’attaquer aux premiers sommets culminants à 2000 m comme le Fourcat ou le Cagire. Indispensable pour préparer spécifiquement les rendez-vous de l’été.
LILLE
La cité nordiste ne possède pas énormément d’atout pour faire du dénivelé. La détentrice du record mondial de dénivelé positif en 24 heures, Élise Delannoy, qui a fait ses études à Lille et a longtemps habité Arras, attire tout de même l’attention sur quelques chemins autour de la Citadelle. Il faudra néanmoins répéter un certain nombre de fois les quelques côtes pour accumuler beaucoup de dénivelé positif.
Celle qui a terminé 7e femme de l’édition 2021 de l’UTMB précise que ceux qui souhaitent trouver davantage de pente doivent s’éloigner de Lille. Elle conseille le terril de Loos-en-Gohelle, le mont Noir à Saint-Jans-Cappel ou encore le mont Saint-Aubert à Tournai, en Belgique. Tous concentrent plus de pourcentages, mais se situent à une trentaine de kilomètres de la capitale des Flandres. La championne nordiste assure ceci dit que la distance est gérable en courant pour des ultra-traileurs.
NANTES
Lorsqu’il n’y a pas trop d’affluence, les escaliers du Jardin extraordinaire seront un bon terrain de jeu pour travailler le dénivelé, la fréquence ou encore le renforcement musculaire. Avec 177 marches, il y a de quoi faire avant d’arriver en haut. Il est possible de prolonger l’entraînement en arpentant les rues menant au parc des Oblates, situé à quelques mètres du Jardin extraordinaire.
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Érik Clavery, champion du monde de trail en 2011, a suggéré à Distances+ les coteaux de Loire du côté de Thouaré-sur-Loire. À une dizaine kilomètres du cœur de la ville, le lieu reste rapidement accessible en courant. Une fois arrivé au pied de la colline, il ne reste plus qu’à la monter autant de fois que souhaité.
Le détenteur du record du GR10 affectionne également Abbaretz, au nord de Nantes, et Château-Thébaud, plus au sud, pour varier les terrains. Néanmoins, ces deux villes sont plus éloignées et nécessitent de s’y rendre à vélo ou en voiture.
MONTPELLIER
Situé non loin de plusieurs massifs, Montpellier intra-muros est très plat. Denis Clerc, alias Zinzin Reporter, a indiqué à Distances+ qu’il était possible de trouver quelques monotraces avec un peu de dénivelé au niveau du parc du Domaine de Méric, du bois de Montmaur ou encore du bois de Clapiers.
Pour ceux qui recherchent des pentes un peu plus sévères, il y a les lacs du Crès où, d’après Denis, il est possible de faire 200 m D+ en une heure. Sinon, il y a également les vignes situées derrière le centre d’entraînement du club de football de Montpellier qui permettent de trouver des pourcentages un peu plus élevés.
Mais le lieu le plus fréquenté par les traileurs de la région est le Pic Saint-Loup. Situé à une vingtaine de kilomètres du centre-ville, son sommet culmine à plus de 600 m d’altitude et la montée comporte quelques traces techniques. Dans le même style, mais plus à l’ouest en direction de Sète, il y a le massif de la Gardiole qui propose quelques pentes permettant d’accumuler du dénivelé positif.