Trois façons d’ajouter un défi mental à ses entraînements

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Olivier Roy-Baillargeon lors de la compétition Valley to Peak, en Colombie-Britannique - Photo : Clint Trahan

Quand on parle de mettre un peu de piquant dans son entraînement, les idées qui viennent spontanément en tête ont tendance à être axées sur le physique. On recherche de nouvelles manières de faire des intervalles, de bouger plus efficacement ou d’améliorer son endurance. Mais qu’en est-il de l’endurance psychologique? Voici trois façons de sortir de votre zone de confort pour mettre à la fois votre corps et votre cerveau à l’épreuve.

Tirer profit des obstacles quotidiens

Pour repousser les limites de la performance et de l’endurance, il importe d’aller au-delà de l’aspect physique de l’entraînement. En fait, certaines études démontrent que l’abandon et l’épuisement physique ne sont pas nécessairement liés. C’est ce qui expliquerait qu’on trouve toujours un peu d’énergie pour le sprint final à la fin d’une course, ou qu’après une pause de quelques minutes, un coureur qui semblait au bout du rouleau puisse être prêt à repartir.

L’objectif est donc d’entraîner le cerveau à lutter contre l’envie irrésistible de ralentir ou d’arrêter quand le niveau d’effort perçu devient trop élevé. Pour recréer une telle situation, il peut être intéressant d’utiliser les défis de la vie quotidienne à son avantage. Si, par exemple, vous vivez une semaine particulièrement difficile au travail, que votre petit dernier ne fait toujours pas ses nuits et que la seule idée d’aller courir vous épuise, le moment est idéal pour vous entraîner à repousser vos limites mentales. Plutôt que de vous concentrer sur la performance, essayez tout simplement de vous rendre au bout de votre entraînement en sachant d’avance qu’il sera plus exigeant que d’habitude.

Vous pourriez également choisir volontairement un moment qui cadre moins bien dans votre horaire pour faire votre entraînement. Si vous avez l’habitude de courir le matin, alors que vous êtes frais et dispos, mettez-vous au défi de faire un entraînement occasionnel le soir, après votre journée de travail. Vous solliciterez ainsi davantage votre mental, qui sera plus résistant le jour d’une compétition.

Courir à jeun

Il n’est pas rare pour les coureurs de longues distances d’atteindre un point pendant une course où il leur devient pratiquement impossible d’ingérer davantage de sucre ou de glucides. Afin d’habituer le corps à brûler les réserves de gras et ainsi demeurer dans un meilleur état physique général lorsqu’une telle situation se présente, on peut introduire progressivement une routine matinale d’entraînement avant d’avoir déjeuné. 

Si, à première vue, on peut avoir l’impression qu’il est nécessaire de manger avant d’aller courir pour s’assurer d’avoir de l’énergie, le corps est en réalité parfaitement capable de soutenir un effort même si une nuit entière s’est écoulée depuis la fin du dernier repas.

Au début, l’effort semblera plus difficile. Il est donc essentiel de débuter avec une sortie très courte et d’augmenter progressivement la durée de l’entraînement. En plus d’habituer votre corps à cette nouvelle routine, cela vous permettra de vous faire à l’idée. 

Vous vous retrouverez ainsi devant un nouveau défi qui entraînera votre résistance physique et mentale en prévision de futures épreuves sportives. 

Jouer avec l’environnement

Pour susciter l’envie d’abandonner un effort physique, il n’y a rien de tel qu’une combinaison de facteurs environnants désagréables : un torrent de pluie, une surface glissante et une pente interminable, par exemple. On peut donc supposer qu’en s’entraînant volontairement dans de telles conditions, un coureur se forge une carapace de résistance aux éléments.

Pour vous mettre au défi, remplacez l’asphalte ou la piste par une surface offrant moins d’adhérence, comme du gazon, de la neige ou même du sable, et faites votre entraînement comme prévu. Vous devrez ainsi vraisemblablement fournir plus d’effort pour obtenir les mêmes temps et faire preuve d’une bonne dose de détermination. Les surfaces instables sont également idéales pour travailler les muscles stabilisateurs et incitent à améliorer l’efficacité de la foulée, en plus de réduire l’impact que les surfaces plus dures imposent au corps.

Il peut aussi être intéressant de varier l’inclinaison du parcours pour ajouter un peu de piquant dans l’entraînement. Par exemple, en optant pour des intervalles dans une montée sablonneuse, vous éprouverez des sensations très différentes et devrez composer avec des temps plus lents.

Enfin, pour générer encore un peu plus d’inconfort physique et mental, on peut toujours compter sur dame Nature. Comme ses caprices n’épargnent pas les jours de compétitions, mieux vaut être préparé. Que vous vous retrouviez face à de la chaleur accablante, à un froid mordant ou à de la pluie torrentielle, toutes les occasions sont bonnes pour oser sortir de votre zone de confort et travailler votre mental. La clé ici est dans la préparation : hydratation suffisante, vêtements adéquats, partenaire d’entraînement motivé, etc. Assurez-vous d’y aller progressivement et vous en ressortirez plus résistant autant physiquement que mentalement.

Un texte écrit en collaboration avec Audrey Vaillancourt


Olivier Roy-Baillargeon est coureur sur route spécialiste du marathon et du 50 km et entraîneur avec Unis pour le sport. Il s’est récemment joint à l’équipe de La Clinique du Coureur, en plus d’être cofondateur du groupe CUTE, acronyme dérivé de « Coureurs Utilitaires Transpirant l’Espresso ».

Ce texte a été publié dans le cadre d’un partenariat avec Unis pour le sport.

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