On a l’habitude de dire que l’hiver « s’abat » sur le pays, comme s’il était lourd, comme si la neige était du plomb et le froid de l’acier. Or, les coureurs savent que l’hiver est chaud. Sous les manteaux, la peau s’humidifie en raison de l’effort. Il faut enlever une couche et s’aérer un peu. Respirant le grand air vif, les poumons remplies d’un froid qui tonifie, les sportifs éveillent leurs sens lorsqu’ils se mettent en mouvement. La tête devient claire. Aucun brume. L’effort hivernal est une récompense en soi. Notre collaborateur photographe Cyrille Quintard a saisi les subtilités de cet effort sur différents trails des neiges français, entre le jour et la nuit, alors que notre collaboratrice Isabelle Bernier s’est laissé inspirée par la beauté brute de ces clichés impressionnants.
Photos : Cyrille Quintard
Textes : Isabelle Bernier
Photo de la une : À flanc de montagne, au fond de la vallée de Briançon, la lumière se fait haute. Elle accompagne celui qui court avec son ombre. Au Serre Chevalier Snow Trail.
Descendre sur la neige, comme s’il s’agissait d’une incursion sur une planète recouverte d’un voile blanc, pendant le Serre Chevalier Snow Trail
Les arbres se dressent dans cet espace sauvage pour laisser passer les athlètes qui viennent à leur rencontre.
Le ciel doré s’éparpille sur la montagne du Semnoz et offre ses couleurs à celui qui laisse ses empreintes enneigées au passage.
À l’heure où la lumière hésite, le pas, lui, se fait régulier et il dicte le rythme au coureur qui étend sa foulée sur la neige.
Ils ont entrepris une ascension qui se termine à la pointe lumineuse, histoire, peut-être un peu, de voir la lumière autrement.
Courir vers le lointain pour enjamber les montagnes pendant que le ciel se transforme.
Quand on court, on danse. On danse avec la terre, avec le ciel et avec ceux qui nous entourent.
Le Semnoz offre la vallée d’Annecy, comme un trésor, aux coureurs qui suivent le tracé.
Une vive descente est amorcée, en route vers les Deux Alpes, chemin qui brille déjà de tous ses feux.
Comme un serpent de lumière, la file des coureurs s’étend sur la plaine, en route vers le creux des montagnes.
L’amorce d’une descente, en partance du Col de Semnoz, est guidée par les faisceaux lumineux qui s’étalent de près ou de loin.
Avec les coureurs, des gribouillis de lumière s’étendent dans la nuit et elle prolonge les traits de couleur que créent leurs lampes.
Une pluie de confettis enneigés est lancée comme une surprise alors que les pas traversent une zone où la neige est lancée en canons.
À la nuit tombée, les coureurs font de leur parcours sur les Deux Alpes une longue traînée qui prolonge la lumière jusqu’aux espaces éveillés, déjà, par ses signaux.
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