La TransMartinique, l’aventure familiale de Mathieu Blanchard

Mathieu Blanchard en Martinique – Photo : Vincent Champagne

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Il vient compléter son extraordinaire saison 2018 dans les Antilles, là où il a passé une partie de sa jeunesse. Il y retrouve ses parents, venus spécialement de France, en guise de prélude au temps des Fêtes et pour célébrer son anniversaire. Alors que s’élance ce soir (vendredi), sur le coup de minuit, son dernier ultra de l’année, Mathieu Blanchard est serein, et prêt à défendre son titre.

« Pourquoi je suis là? J’ai un jus de fruit de la passion dans la main, devant moi c’est le lagon bleu-turquoise de la mer, au loin le Rocher du diamant, je suis en camisole et en short en plein mois de décembre », lance Mathieu, assis à un petit bistro de Sainte-Anne, tout au sud de l’île, là où se termine la TransMartinique.

Derrière la note humoristique, il y a ce dicton célèbre ici : « c’est l’île où on revient ». Mathieu était là l’an dernier, et il avait remporté l’épreuve, qui faisait alors 138 km. Cette année, le parcours est un peu plus long, 144 km, mais il a été modifié de sorte qu’il devrait être plus rapide.

C’est ce que pense Mathieu, qui, de plus, se sent au sommet de sa forme. « Chaque entraînement que je fais, je sens que je progresse. Je pense bien que j’ai progressé par rapport à l’année dernière en tout cas ». Il pense qu’il peut faire un meilleur temps sur le parcours, qui traverse la jungle du Nord, la plaine du centre, et les cotes du Sud.

Mathieu Blanchard se rafraîchit en s'aspergeant d'eau lors de la TransMartinique 2017 - Photo : Vincent Champagne
Mathieu Blanchard se rafraîchit en s’aspergeant d’eau lors de la TransMartinique 2017 – Photo : Vincent Champagne

À regarder ses faits d’armes 2018 – il a participé à une quinzaine de courses cette année – on devine qu’il est dans sa meilleure passe, et sur une lancée. On verra bien au résultat de la TransMartinique. 

Mais de la pression, il ne s’en met pas. « Il y avait des courses majeures dans ma saison, comme l’UTMB (qu’il a terminé en 13e position), puis il y a des courses-plaisir, comme la TransMartinique. « Je suis dans un état de relaxation absolue et je me sens bien. Ça ne veut pas dire que je ne vais pas faire la course vite. »

« Je prends du plaisir dans la vitesse, alors je vais prendre un bon rythme c’est sûr », dit-il. Mathieu aime prendre les devants et contrôler la course. L’an dernier, il était parti en force et n’avait jamais perdu la tête. Nous avions pu le suivre tout au long de ses 19 h 35 de course, en observant le lent épuisement de tout ultramarathonien.

Cette année, il y aura une bonne compétition sur le parcours. Certains coureurs français sont à surveiller. Le Québécois Jean-François Cauchon est également ici pour jouer la vitesse.

Une course pour progresser

Mathieu Blanchard affronte la chaleur du jour lors de l'édition 2017 de la TransMartinique - Photo : Vincent Champagne
Mathieu Blanchard affronte la chaleur du jour lors de l’édition 2017 de la TransMartinique – Photo : Vincent Champagne

Refaire la course va permettre à Mathieu de jauger sa progression physique des derniers mois. « D’un point de vue sportif, quand on revient sur une course d’ultra-trail, ça permet de prendre de l’expérience. Je suis passé par ces chemins. Les montées et les descentes, j’ai hâte de voir comment je vais les attaquer cette fois. » Un an de plus de compétition dans les jambes, ça donne de la force. Et tant de victoires, ça donne de la confiance. 

Mais il n’improvise rien. Comme il en a l’habitude, Mathieu a préparé sa course dans les détails. Il a visualisé le parcours, revu les ravitos importants… il l’a « découpé en morceau ».

Une petite bavette lors du tout dernier ravito, à la TransMartinique 2017 - Photo : Vincent Champagne
Une petite bavette lors du tout dernier ravito, à la TransMartinique 2017 – Photo : Vincent Champagne

Après l’Ultramaraton Guatemala, un 100 km qu’il a remporté il y a trois semaines, il a pris sept jours de repos complets. Il est passé maître dans l’art de se reposer, dit-il. Après la TransMartinique, quel que soit le résultat, ce sera un vrai trois semaines sans rien faire (ou presque).

Il y a de l’émotion dans l’air. Mathieu a passé plusieurs années en Guadeloupe, tout près. Il ne voit pas très souvent ses parents. Caty, sa mère, fera de nouveau le parcours de ravitos en ravitos pour lui servir d’équipe de soutien, comme elle l’avait fait à l’UTMB. Mercredi, lors de son souper d’anniversaire – Mathieu vient d’avoir 31 ans – son père Jean-Louis lui a fait une petite démonstration de sa langue provençale pour lui dire qu’il était bien fier de son champion de fils.

Caty, la mère de Mathieu, et son père Jean-Louis, ont fait le voyage depuis la France métropolitaine pour fêter l'anniversaire de leur fils à la Martinique - Photo : Vincent Champagne
Caty, la mère de Mathieu, et son père Jean-Louis, ont fait le voyage depuis la France métropolitaine pour fêter l’anniversaire de leur fils à la Martinique – Photo : Vincent Champagne

Le départ de la TransMartinique est donné à minuit vendredi soir (23 h heure du Québec – 5h heure de Paris). Plus de 224 participants prennent le départ de cette 9e édition du plus grand trail de la Martinique. Le gagnant devrait franchir l’arche d’arrivée en début de soirée samedi.

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L’auteur est l’invité du Comité martiniquais du tourisme et du Club Manikou. Distances+ remercie La Clinique du coureur, qui a rendu possible ce reportage.

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