Jean-François et Élisabeth Cauchon veulent aller vite à la TransMartinique

Jean-François et Élisabeth Cauchon – Photo : Marc Mercier/Team Cauchon
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DÉCEMBRE 2018 – Au moment de publier ce texte, samedi matin, la TransMartinique est en cours depuis quelques heures. Le Québécois Jean-François Cauchon, l’un des meilleurs coureurs de trail de la province, est dans les sentiers. Sa soeur Élisabeth l’accompagne de ravito en ravito avec parcimonie, car elle se garde des forces pour sa propre compétition, le Défi bleu, qui démarre ce soir à 22 h.

Pour le petit frère de la « Team Cauchon », la TransMartinique clôture une saison fructueuse. L’ingénieur de 25 ans de Québec a remporté deux 100 miles, la Sinister 7 et le Bromont Ultra, ainsi que le 125 km de l’Ultra-Trail Harricana. Trois compétitions sur lesquelles ne courait pas son compétiteur Mathieu Blanchard.

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Les deux champions se retrouvent pour un ultime combat à travers la jungle tropicale, la chaleur et l’humidité des Caraïbes, ainsi que les odeurs de la mer.

« J’aimerais ça accoter Mathieu, mais pas à tout prix, dit Jean-François. Si je peux faire un boutte avec lui, ce serait le fun. Mais je vais le laisser prendre le lead – il part toujours trop fort pour moi – et je vais faire mon plan de match à moi, c’est ça mon objectif. »

Mathieu Blanchard et Jean-François Cauchon lors du souper pré-départ vendredi soir à Grand'Rivière - Photo : Vincent Champagne
Mathieu Blanchard et Jean-François Cauchon lors du souper pré-départ vendredi soir à Grand’Rivière – Photo : Vincent Champagne

La compétition entre les deux athlètes est tout sauf agressive. « On vit une aventure amicale ensemble, confirme Jean-François. Ça nous pousse l’un l’autre à se dépasser soi-même. Je lui ai demandé : c’est quoi le gros challenge, c’est la chaleur? Le dénivelé? Il m’a tout expliqué : la bouette, les arbres à travers le chemin, puis tu embarques dans les champs et il fait chaud, après c’est la plage et tu cours dans le sable ». On sent qu’il a hâte.

« Je me suis basé sur le temps que Mathieu a fait l’an passé, dit Jean-François. Je veux me pousser, mais en même temps, il faut avoir du plaisir. »

Les frère et soeur Cauchon en expédition en Martinique - Photo : Team Cauchon
Les frère et soeur Cauchon en expédition en Martinique – Photo : Anne-Sophie Blais/Team Cauchon

Et du plaisir, le Team Cauchon en a pris, en arrivant quelques jours à l’avance, afin d’explorer la belle Martinique de sentier en sentier. Le frère et la soeur, qui s’entraînent ensemble, ont gravi la montagne Pelée et couru la presqu’île de la Caravelle. Charmés, faut-il le dire.

Élisabeth le confirme : « J’adore voyager. Ce que j’aime, c’est qu’on arrive un peu d’avance dans le pays pour s’acclimater et s’adapter. En courant, on en découvre plus! » L’an dernier, toute la famille Cauchon s’était rendue à Chamonix pour voir Jeff courir l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, et arracher la 31e position.

« C’est pour prolonger un peu la saison qu’on est venu, confie Jean-François. Ça nous permet de faire une grosse course en décembre, parce qu’au Québec, ce n’est plus vraiment possible. On n’a pas d’objectif avant l’année prochaine. »

« C’est sûr que lorsque Jeff a envie de faire une course, j’aime ça suivre, dit Élisabeth. Ça mélange ma passion pour le voyage et la course, c’est un mix parfait. »

Élisabeth Cauchon en exploration à la Martinique - Photo : Team Cauchon
Élisabeth Cauchon en exploration à la Martinique – Photo : Jean-François Cauchon/Team Cauchon

L’infirmière de 27 ans a choisi le Défi bleu et ses 58 km comme dernière grande course de la saison. Ce parcours occupe la dernière portion de la TransMartinique, qui, elle, fait 144 km. 

« Je viens dans l’objectif de m’amuser. Je n’ai aucune idée, on est en Martinique, je ne connais pas le calibre, je ne connais pas les gens qui courent. Un top 3 ce serait bien, mais on verra », dit-elle.

Elle en est capable. Cette année, elle a fini troisième au 70 km du Québec Méga Trail, deuxième au Trans Vallée X et deuxième au 125 km de l’Ultra-Trail Harricana, sa plus longue distance à vie.

« Je n’y vais pas confortable, go. Si ça peut donner de quoi de bon, je vais être contente, dit Élisabeth. Mais j’y vais pour moi, pas pour la compétition avec les autres. »

Lorsqu’il va terminer sa grande course quelque part samedi en début de soirée, Jean-François pense qu’il aura encore assez d’énergie pour rester éveillé toute la nuit – une deuxième consécutive – pour suivre sa soeur sur le parcours. On parie quoi?

*

L’auteur est l’invité du Comité martiniquais du tourisme et du Club Manikou. Distances+ remercie La Clinique du coureur, qui a rendu possible ce reportage.

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