Pierre-Michel Arcand veut aller au bout de « l’enfer vert »

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Pierre-Michel Arcand - Photo : courtoisie

DISTANCES+ EN GUADELOUPE — Les coureurs Pierre-Michel Arcand, Mathieu Blanchard, Anne Champagne, Caroline Côté, Johan Trimaille et Annie-Claude Vaillancourt ont quitté l’hiver québécois l’espace de quelques jours pour participer à l’Ultra Trace de Guadeloupe, anciennement nommé Traces du Nord Basse-Terre (TNBT). Distances+ a sondé leurs ambitions, leurs impressions et leurs appréhensions quelques jours avant le départ.

Vous les retrouvez dans six articles. Voici celles de Pierre-Michel Arcand :

L’ancien triathlète de Verdun est ultra-motivé par le combat de boue que lui offre sur un plateau l’Ultra Trace de Guadeloupe. Ce qui fait triper Pierre-Michel à l’idée de courir un 100 miles dans la forêt tropicale, « c’est le côté sauvage exceptionnel, s’enthousiasme-t-il. Il n’y a rien sur cette course qui s’approche de près ou de loin de ce que l’on trouve au Québec. On est complètement ailleurs. Traverser une île antillaise à la course en passant à travers la jungle, le tout d’une seule traite, c’est assez unique comme expérience. Je ne connais pas grand monde qui a connu un truc similaire. » 

Comme la plupart des participants québécois, celui qui a remporté le 100 km du Vermont 100 en 2017 et qui a terminé deuxième l’an dernier au 50 km du Québec Méga Trail et au 160 km Capes 100 en Nouvelle-Écosse entamera sa saison de course en Guadeloupe.

Il a repris l’entraînement tardivement, le mois dernier, mais intensément, précise ce coureur-navetteur, membre du groupe de coureurs C.U.T.E. de Montréal. « J’ai augmenté mon volume de 20 % par rapport à mes autres ultras. »

Pierre-Michel a quand même fait « quelques séances de vélo stationnaire en boostant le chauffage et en roulant très habillé ». « J’en ai sué ˝une shot˝, souligne-t-il. Ce ne sera pas assez, c’est sûr, mais ça va faire parti de la ˝game˝, j’imagine. »

Quand on lui demande s’il a des craintes, il répond avec son habituel sens de l’humour : « Mes craintes? Je suis bourré de craintes. J’ai peur de partir plus de trois jours sans mes enfants, j’ai la chienne que ma blonde angoisse parce qu’on a fait garder les enfants. Et j’ai peur de devoir rassurer constamment ma blonde pour ne pas qu’elle s’inquiète pour moi pendant la course… »

Il faut dire que lorsque Pierre-Michel Arcand s’élancera dans les 50 km de la traversée de Basse-Terre, entre les villes de Goyave, au centre de l’île, et de Pointe-Noire, sur la côte caribéenne, son amoureuse risque d’être sans nouvelle de lui pendant une petite éternité. L’athlète Mathieu Blanchard se souvient que cette section, qu’il surnomme « la Troisième Guerre mondiale », lui avait pris 12 heures.

Son objectif est modeste : « finir cet enfer vert! »

À l’issue de ce périple antillais, Pierre-Michel songe à s’éloigner de la boue et s’offrir une performance sur marathon, sur route.

Boueux, glissant et harassant 

Le parcours de 154 km suit des « traces », c’est à dire des sentiers à peine défrichés, pleins de racines, qui permettent de traverser à pied la montagne ou la forêt tropicale.

Sans qu’il ne s’agisse d’une course d’orientation, certaines portions requièrent une vigilance de tous les instants pour ne pas chuter et un mental d’acier pour accepter de beaucoup marcher et de progresser au ralenti (Mathieu Blanchard a avancé à un peu plus de 5 km/h l’année de sa victoire).

D’autant que de nombreuses sections sont boueuses et glissantes. Et ce sera tout particulièrement le cas cette année, puisqu’il a beaucoup plu ces derniers jours dans cette région de la Basse-Terre, située au nord-ouest de la principale île de l’archipel de la Guadeloupe.

Vue sur la mer des Caraïbes 

Le 154 km, qui forme une boucle, ne s’éternise pas seulement dans la luxuriante forêt tropicale, même si les « raideurs », comme on les appelle ici, risquent d’y passer des heures et des heures, il longe aussi le littoral caribéen et quelques belles plages sur l’équivalent d’un demi-marathon entre les villes de Deshaies et de Sainte-Rose. La traversée de champs de canne à sucre, avec laquelle est fabriqué le rhum local, est également au programme.

Les coureurs devront aussi composer avec les brumes de sable, venues du Sahara, qui dégradent la qualité de l’air des Antilles présentement.

Le départ du 154 km est donné le vendredi soir à 18 h 30, heure de Pointe-à-Pitre, (17 h 30, heure de Montréal et 23 h 30 heure de Paris).

Le 83 km s’élance pour sa part à 7 h le samedi matin (6 h au Québec et midi en France métropolitaine).

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