Mathieu Blanchard, l’athlète masculin Distances+ 2018

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Mathieu Blanchard mérite le titre d'athlète Distances+ de l'année pour la deuxième année consécutive - Photo : Vincent Champagne

En 2018, Mathieu Blanchard a imposé sa cadence. L’athlète français installé au Québec a survolé la plupart des parcours sur lesquels il s’est aligné, quelle que soit la distance. Il a représenté dignement la course en sentier québécoise à l’international et fait rayonner la discipline dans la communauté du trail. Pour ses accomplissements lumineux, son leadership et son état d’esprit remarquable, l’équipe éditoriale de Distances+, le magazine québécois de la course en sentier, lui décerne le titre d’athlète masculin de l’année, pour la deuxième fois d’affilée.

L’ingénieur montréalais de 31 ans avait en effet déjà impressionné en 2017, en s’imposant dès ses débuts sur le circuit de la course en sentier.

Mais, en 2018, il a ouvert les vannes, remportant la majorité des épreuves auxquelles il a participé, en plus de fracasser plusieurs records de parcours. Selon le classement international de l’ITRA, si Mathieu Blanchard courait sous le drapeau canadien, ce qui sera bientôt le cas, il se classerait en troisième position (cote 837) des athlètes de trail au pays, derrière Rob Krar (895) et Nick Elson (861).

Il a commencé l’année en force en remportant l’ultra de 154 km des Traces du Nord Basse-Terre en Guadeloupe, passant à travers une jungle impénétrable en 29 h 31.

En mai, il a remporté en moins de 7 h le 80 km du The North Face Endurance Challenge New York à Bear Mountain, en améliorant son temps de 31 minutes par rapport à l’année précédente.

Il est ensuite parti courir l’Ultra-Trail des Açores, un archipel portugais au milieu de l’Atlantique. Malgré une blessure, survenue dans les jours précédant le départ du 125 km (5000 m D+), et qu’il se soit perdu pendant la course, il a réussi à monter sur la troisième marche du podium.

Il a enchaîné, après quelques séances de chiropratique, avec le tout nouveau 50 km du Trail de La Clinique du coureur, qu’il a remporté en étant talonné de près par le très rapide Maxime Leboeuf.

S’en est suivi le Québec Méga Trail et son nouvel ultra de 100 km, que Mathieu a gagné, en 10 h 20, avec plus d’une heure d’avance sur son poursuivant, le très persévérant Elliot Cardin.

Parti sur sa lancée, rien ne semblait pouvoir arrêter Mathieu, qui a été le premier à passer coup sur coup les lignes d’arrivée du 60 km du tout nouvel événement Trail Académie dans la région de Québec, du 20 km MEC Tremblant, et du Trans Vallée X.

À la fin du mois d’août, Mathieu Blanchard s’est rendu Chamonix, dans les Alpes, pour l’objectif majeur de sa saison, qui a marqué d’une pierre blanche la jeune histoire du trail québécois, puisqu’il a réalisé l’exploit de terminer en 13e position de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, où se donnent rendez-vous chaque année les plus grands noms de l’ultra.

Ce résultat, qui a classé Mathieu Blanchard parmi l’élite internationale, a ému la communauté, notamment lors de son arrivée main dans la main avec son petit frère amputé d’une jambe, et suscité un grand intérêt au-delà des circuits habituels de la course en sentier.

Ce résultat lui a valu une belle couverture médiatique, ce qui a contribué à faire découvrir la course en sentier au grand public.

Pour le simple plaisir d’affronter le champion Rob Krar, Mathieu a pris le départ du 28 km de l’Ultra-Trail Harricana une semaine après l’UTMB. Les jambes encore lourdes, il a tout de même terminé deuxième.

Et il ne s’est pas arrêté là. Il a remporté la course MEC Kaaïkop et a longtemps mené l’Ultra-Trail Atlas Toubkal au Maroc avant d’être victime d’une migraine dévastatrice en raison de l’altitude. C’est la première fois que Mathieu ne finissait pas une course.

De retour au Québec, il s’est classé deuxième au tout nouveau Marathon du mont Royal, qui a pris la relève du défunt Tour du mont Royal Brébeuf. Puis, il a repris l’avion vers l’Amérique centrale où il a remporté l’Ultramaratón Guatemala.

C’est dans les Antilles françaises que Mathieu Blanchard est allé fêter la fin de cette saison extraordinaire. Alors qu’il dominait largement la TransMartinique, dont il était le champion sortant, il a concédé la victoire après avoir emprunté un mauvais itinéraire en raison d’une erreur que l’organisation a reconnue.

Devant la possibilité de reprendre la première position à l’issue de la course, il a préféré laisser les honneurs à Jean-François Cauchon, qui a travaillé très fort et qui méritait lui aussi la première marche du podium. D’ailleurs, Distances+ salue les performances de très haut niveau du coureur de Québec, qui a gagné de grandes courses lui aussi cette année (160 km de la Sinister 7, 125 km de l’UTHC, 160 km du Bromont Ultra).

Au-delà de tous ses accomplissements sportifs, Mathieu Blanchard a été tout au long de l’année un ambassadeur de la course en sentier. Que ce soit à travers les réseaux sociaux, des conférences ou son implication au sein de l’organisme Unis pour le sport (animation d’échauffements pré-course), il a assumé un rôle de leader et de modèle au sein de la communauté.

Le tout avec une attitude respectueuse, un bel esprit sportif et dans la camaraderie.

Mathieu Blanchard donne du sens à la course en sentier. Il a développé une philosophie personnelle autour de sa pratique, qui se traduit par un amour de la nature, qu’il souhaite communiquer.

Comment sont sélectionnés les athlètes Distances+ de l’année?

L’équipe éditoriale de Distances+ analyse les résultats sportifs des athlètes d’ici et les remet en contexte en cherchant la signification de ces résultats au-delà de la simple liste des exploits. 

Puis, les membres du jury observent d’autres critères plus généraux tels que la progression de l’athlète, sa démarche sportive et son esprit de compétition, son éthique, ses qualités humaines et son engagement dans la communauté. 

La distinction vise à souligner l’apport exceptionnel d’un athlète masculin et d’une athlète féminine à notre discipline et à son rayonnement.

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