Johan Trimaille : un 154 km en Guadeloupe après son premier 100 miles réussi à La Réunion

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Johan Trimaille a terminé 3e du 125 km de l'Ultra-Trail Harricana en septembre 2019 - Photo : UTHC

DISTANCES+ EN GUADELOUPE — Les coureurs Pierre-Michel Arcand, Mathieu Blanchard, Anne Champagne, Caroline Côté, Johan Trimaille et Annie-Claude Vaillancourt ont quitté l’hiver québécois l’espace de quelques jours pour participer à l’Ultra Trace de Guadeloupe, anciennement nommé Traces du Nord Basse-Terre (TNBT). Distances+ a sondé leurs ambitions, leurs impressions et leurs appréhensions quelques jours avant le départ.

Vous les retrouvez dans six articles. Voici celles de Johan Trimaille :

Johan fait partie des athlètes du Québec qui ont marqué l’année 2019, avec entre autres une troisième place à l’Ultra-Trail Harricana et une 17e place à la Diagonale des fous. Il n’avait pas franchement prévu de prendre part à une grosse compétition en plein hiver, mais il y a des invitations qui ne se refusent pas. Il était au repos complet quand il a pris sa décision de participer à l’Ultra Trace de Guadeloupe, environ un mois et demi avant la course.

« Il m’a fallu être créatif pour m’entraîner, car en plus du repos j’avais un petit bobo au pied à soigner, a-t-il expliqué. Comme il me fallait augmenter très vite mon volume en très peu de temps, j’ai beaucoup transféré mon entraînement en ski de fond. Au point où je faisais beaucoup plus de ski que de course sur route et de raquette réunis. Par contre, j’ai gardé mes séances d’intensité sur piste couverte et dans les escaliers dehors. Entre le ski alpin, la course sur piste, la course en raquettes, la route et le ski de fond, ce n’est pas facile de savoir sur quel volume on est, donc j’y suis pas mal allé au feeling. On a vraiment de la chance, car l’hiver, à date, est magnifique. J’ai vraiment pris du plaisir à l’entraînement à me promener un peu partout dans les parcs et à changer de sport parfois trois fois par jour. »

Johan se prépare comme il peut au choc thermique, car il appréhende la chaleur. « J’essaye de m’habiller toujours un peu plus pour avoir chaud et m’habituer. Je fais mes séances d’intensité aussi sur piste couverte chauffée avec une veste d’hiver. Ça fait la job au fur et à mesure des répétitions la veste devient de plus en plus lourdes. »

Johan Trimaille s’attend à une course très difficile. « Ce qui m’inquiète le plus, c’est l’humidité et les précipitations qui peuvent rendre le terrain non courable. J’ai aussi la crainte de ne pas être prêt musculairement, car je n’ai pas fait de descentes en trail depuis La Réunion. J’en ai fait en raquette, mais la neige nivelle tout donc il n’y a plus vraiment de technique et beaucoup moins d’impact. »

Il estime que « c’est impossible d’être au top pour la première course de la saison en seulement un mois », alors le plaisir sera le maître mot. Il aimerait aussi améliorer sa gestion de course et, dit-il, ne pas faire les petites erreurs qu’il a commises sur la diagonale.

Le reste de la saison de Johan est assez indécise. Elle « va se faire au fil de l’eau », car en plus de son travail dans la restauration, il vient de créer son entreprise qui devrait voir le jour à la fin du mois. « Pour le moment, je ne suis engagée que sur le 5 km route de la Clinique du Coureur et sur le 50 km du Trail de la Clinique du Coureur ». Pour le reste, c’est indécis, mais il est tenté de faire le voyage au Maroc cet automne pour courir l’Ultra-Trail Atlas Toubkal.

Boueux, glissant et harassant 

Le parcours de 154 km suit des « traces », c’est à dire des sentiers à peine défrichés, pleins de racines, qui permettent de traverser à pied la montagne ou la forêt tropicale.

Sans qu’il ne s’agisse d’une course d’orientation, certaines portions requièrent une vigilance de tous les instants pour ne pas chuter et un mental d’acier pour accepter de beaucoup marcher et de progresser au ralenti (Mathieu Blanchard a avancé à un peu plus de 5 km/h l’année de sa victoire).

D’autant que de nombreuses sections sont boueuses et glissantes. Et ce sera tout particulièrement le cas cette année, puisqu’il a beaucoup plu ces derniers jours dans cette région de la Basse-Terre, située au nord-ouest de la principale île de l’archipel de la Guadeloupe.

Vue sur la mer des Caraïbes 

Le 154 km, qui forme une boucle, ne s’éternise pas seulement dans la luxuriante forêt tropicale, même si les « raideurs », comme on les appelle ici, risquent d’y passer des heures et des heures, il longe aussi le littoral caribéen et quelques belles plages sur l’équivalent d’un demi-marathon entre les villes de Deshaies et de Sainte-Rose. La traversée de champs de canne à sucre, avec laquelle est fabriqué le rhum local, est également au programme.

Les coureurs devront aussi composer avec les brumes de sable, venues du Sahara, qui dégradent la qualité de l’air des Antilles présentement.

Le départ du 154 km sera donné ce vendredi soir de Petit-Bourg à 18 h 30, heure de Pointe-à-Pitre, (17 h 30, heure de Montréal et 23 h 30 heure de Paris).

Le 83 km s’élancera pour sa part à 7 h samedi matin (6 h au Québec et midi en France métropolitaine) de Pointe-Noire.

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