Antoine Guillon, Cédric Chavet et Renaud Rouanet lancent une nouvelle équipe élite de trail

Cédric Chavet et Antoine Guillon
Cédric Chavet et Antoine Guillon de l'équipe Kinetik Racing Factory à la Chapelle en Vercors - Photo : Thomas Prud'Homme

Bien connus du monde du trail français et international, les très expérimentés Antoine Guillon, Cédric Chavet et Renaud Rouanet ont intégré la toute nouvelle équipe de trail Kinetik Racing Factory, lancée en ce début 2021. Le projet est porté par l’équipementier français Kinetik Adrenalink qui mise sur l’expérience de ces « vieux briscards » de l’ultra-trail, toujours prêts à relever de gros défis et à tenir la dragée haute aux meilleurs athlètes de la discipline, notamment face aux petits jeunes qui montent.

Une « bande de potes » réunie sous les mêmes couleurs

équipe kinetic
La nouvelle équipe de trail Kinetik Racing Factory (de droite à gauche : Renaud Rouanet, Antoine Guillon, Cédric Chavet, Marie Lamblin et Robin Faricier) – Photo : Thomas Prud’Homme

Voici une courte présentation de ces trois figures de l’ultra-trail qui forment le trio de tête de cette nouvelle équipe, ce nouveau « team » en bon français :

On est en contact!

On n'envoie pas de spam :)

On est en contact!

On n'envoie pas de spam :)

  • Antoine Guillon, 51 ans, cote ITRA 833, surnommé le « métronome », fait partie de l’élite mondiale de l’ultra-trail depuis plus de 15 ans. Son palmarès est étourdissant. Sur les 81 courses référencées par l’ITRA, qu’il a toutes terminées, on retiendra qu’il a remporté 30 victoires, qu’il est monté 54 fois sur le podium, qu’il a pris 13 fois le départ du Grand Raid de la Réunion (une victoire et sept podiums) et qu’il a remporté le classement général de l’Ultra-Trail World Tour en 2015, l’année de sa victoire à la Diagonale des fous (il avait également terminé 3e du Hong Kong 100, de la Transgrancanaria et de la TDS).
  • Cédric Chavet, 46 ans, cote ITRA 804, 38 courses terminées sur 44, sept victoires, 16 podiums et récent vainqueur de l’Échappée Belle (149 km, 11 400 m D+) 2020, continue de progresser au fil des années depuis sa victoire main dans la main avec Antoine Guillon et un autre vieux briscard du trail français, Patrick Bohard, sur la TransMartinique 2012.
  • Renaud Rouanet, 43 ans, cote ITRA 786, a 20 ans d’expérience dans le trail de haut niveau. Il a terminé 58 courses, en a gagné sept et a signé 22 podiums. Il est notamment quadruple vainqueur du Grand Raid 6666 (2013, 2014, 2017 et 2019), a remporté l’épreuve Xtrem de l’UT4M (171 km, 11 400 m D+) et a terminé deuxième de l’Échappée Belle 2020, dans l’enfer caillouteux de Belledonne. Il s’illustre en effet particulièrement sur les parcours au profil très technique et les terrains cassants.

Les trois garçons étaient montés, en compagnie de Benoit Girondel, sur le podium du 100 miles Sud de France, dans les Pyrénées, à l’automne.

Cédric Chavet, le « team manager »

Cédric Chavet
Cédric Chavet – Photo : JB Roubinet

Cédric Chavet, qui est commandité par Kinetik Adrenalink depuis trois ans, a endossé le rôle de meneur, de « team manager », avec pour mission de composer l’équipe. « Le fondateur de la marque, Jean-Marie Loirat, m’a laissé carte blanche, a-t-il expliqué à Distances+. On cherchait un état d’esprit commun, c’est pour ça que je suis allé chercher des amis, des coureurs qui ne se prennent pas la tête. »

Ils se sont tous les trois connus sur les sentiers, où ils ont vécu de nombreuses aventures, « souvent à se tirer la bourre », reconnaît Renaud Rouanet. L’amitié s’est forgée au fil du temps. D’abord sur les podiums, qu’ils partageaient de par leur niveau similaire, puis lors d’invitations mutuelles sur des courses, des stages et des entraînements. 

Antoine Guillon et Renaud Rouanet, qui étaient respectivement dans les équipes Hoka et Instinct, n’ont pas résisté à la proposition de Cédric d’intégrer cette nouvelle équipe. « Pour le côté camaraderie et parce qu’il y a tout à faire », explique Renaud. Antoine adhère lui aussi à cette philosophie. « Faire partie d’un team, c’est être avec des amis », estime-t-il, tout simplement.

De jeunes loups sont de l’aventure

Marie Lamblin
Marie Lamblin – Photo : Kinetik Adrenalink

De jeunes coureurs prometteurs sont venus compléter la Kinetik Racing Factory :

  • Robin Faricier, 23 ans, cote ITRA 823, vice-champion de France Junior de course en montagne en 2017, vainqueur du Marathon du Larzac 2018 et 10e du Trail du Ventoux 2020.
  • Marie Lamblin, 30 ans, cote ITRA 577, ex-membre de l’équipe Evadict, 3e du Trail Bozelain en Savoie (19 km, 1540 m D+) en 2020 et sur le podium du 25 km du Trail des 2 Amants en Normandie en 2018 et 2019.

Ce choix permettra ainsi à la marque d’être présente sur des formats de course plus courts. « C’est important d’avoir de la jeunesse dans l’équipe pour donner de l’électricité dans tout ça », affirme Renaud Rouanet.

Passion commune pour les sentiers techniques

Antoine Guillon
Antoine Guillon – Photo : JB Roubinet

Antoine, Cédric et Renaud affectionnent tous les trois les courses techniques et « rugueuses ». Celles qui, comme ils aiment les décrire, nécessitent « du pied et de l’engagement » et où la seule performance physique ne suffit plus pour régir le résultat final, le mental, la gestion de course et l’alimentation jouant pleinement leur rôle. 

Leur parcours dans le trail se résume à de nombreuses performances, sur des trails de première catégorie comme L’Échappée Belle, mais aussi sur des courses plus confidentielles, en dehors des grands circuits comme l’Ultra-Trail World Tour ou les Golden Trail World Series, selon eux parfois « aseptisées ». Cet adjectif a d’ailleurs été utilisé par les trois coureurs lors des entrevues qu’ils ont accordées à Distances+.

Renaud Rouanet explique que ses choix de course et cette recherche du trail « authentique » ne font pas d’eux des coureurs très médiatiques, à l’heure où la cote ITRA tient une place prépondérante chez les coureurs élites. 

« J’adore les parcours techniques, ceux où ce n’est pas parce que tu n’as pas 24 km/h de VMA que tu ne vas pas gagner, s’amuse-t-il. J’ai d’ailleurs un doux rêve : que les 100 premiers de l’UTMB s’alignent sur L’Échappée Belle et que je sois au milieu pour me situer réellement. Il faudrait peut-être revoir certaines cotations. »

Un projet français en plein développement

Antoine Guillon et Cédric Chavet
Antoine Guillon et Cédric Chavet dans le Caroux – Photo : JB Roubinet

La Kinetik Racing Factory est propulsée par l’équipementier Kinetik Adrenalink, une marque française — malgré la dénomination anglophone — créée en 2008 en Bretagne par le navigateur Jean-Marie Loirat. Ces détails ont pesé dans la décision d’Antoine, Renaud, Robin et Marie d’accepter la proposition de Cédric Chavet.

Actuellement en pleine croissance, la marque souhaite inclure ses coureurs dans le processus d’évolution de ses différents équipements, un point positif pour Antoine Guillon. « Avec son approche méticuleuse de la navigation, je pense que Jean-Marie va être très à l’écoute », dit-il, lui qui est connu pour son exigence en matière d’équipement. « J’aurais certainement un rôle à jouer dans la conception des prochains sacs, se félicite Antoine, car Kinetik Adrenalink souhaite jouer à fond la carte des retours d’utilisation des athlètes. Jusqu’ici, il n’y a pas d’inertie, un coup de téléphone suffit. J’aime quand on lance quelque chose que ça puisse se concrétiser rapidement. »

Grâce à ses ambassadeurs et son équipe, la marque veut prendre un virage pédagogique axé sur la transmission. « Avec notre expérience et en tant que passionnés, ce sera un plaisir de partager » assure Cédric. Les « petits jeunes », Robin Faricier et Marie Lamblin, seront aux premières loges pour emmagasiner de l’expérience. Les membres de l’équipe ont également confié à Distances+ qu’une plateforme de contenu accessible à tous est en construction, et qu’ils y contribueraient activement.

« La discipline se cherche encore au moment où beaucoup restent sur la touche, car ils se font mal. On veut toujours plus. Il est temps partager nos connaissances et montrer qu’on peut faire autrement », conclut Antoine Guillon.

En plus des contenus digitaux, des événements pédagogiques verront le jour lorsque le contexte sanitaire le permettra.

À l’assaut de l’UTMB et du Grand Raid des Pyrénées

l'équipe Kinetik Racing Factory
Week-end de préparation pour l’équipe Kinetik Racing Factory à la Chapelle en Vercors – Photo : Thomas Prud’Homme

Si Antoine, Cédric et Renaud n’y pensaient peut-être plus, ils reviendront sur l’UTMB dans les saisons à venir. Une demande « légitime » de l’équipementier devenue « un véritable objectif » pour Cédric Chavet qui souhaite prendre sa revanche après deux abandons en trois participations.

Antoine Guillon s’est également inscrit sur la TDS et découvrira le nouveau tracé de 145 km pour 9100 m D+ (il a participé trois fois à l’ancienne version de la TDS, se classant deux fois 2e et une fois 3e). Robin Faricier participera quant à lui à l’OCC (55 km, 3500 m D+). Renaud Rouanet a quant à lui décidé d’attendre l’année prochaine, préférant courir sur le Grand Raid des Pyrénées (160 km, 10 000  m D+) dont il rêve depuis longtemps. 

Concernant les projets à court terme, Antoine et Cédric devaient participer à la Transgrancanaria 360 (265 km, 16 000 m D+) cette semaine, mais compte tenu du contexte sanitaire et des contraintes actuelles, ils ont décidé d’y renoncer au profit d’un défi qui concernera toute l’équipe fin mars : la traversée du sentier cathare de Port-la-Nouvelle, près de Narbonne, à Foix dans les Pyrénées ariégeoises, en étapes (250 km, 8000 m D+). Ce sera l’opportunité pour eux de commencer à communiquer et de « prendre la parole sur des thèmes comme la gestion d’une course à étapes, la récupération, l’économie de course », toujours dans une optique pédagogique.

Même si les rendez-vous sont encore incertains, l’équipe Kinetik Racing Factory prévoit également un déplacement en groupe sur l’Ultra-Trail du Haut-Giffre (127 km, 9150 m D+) en Haute-Savoie en juin.

Avec cette nouvelle aventure, Antoine Guillon, Cédric Chavet et Renaud Rouanet veulent montrer au monde de l’ultra-trail qu’il est possible d’être performant dans la durée. Une « petite fierté » pour les trois amis qui s’accordent à dire que si les années passées ont été belles, il reste « de belles choses à faire ». 



 

 

À lire aussi :