Anne Champagne souhaite continuer de courir avant tout pour entretenir son bonheur en 2019 – Photo : courtoisie
Après avoir réalisé d’impressionnantes performances l’an dernier, la jeune et prometteuse Anne Champagne veut continuer d’explorer sa nouvelle passion pour la course en sentier en 2019, en mettant le plaisir au cœur de ses expériences.
En 2018, outre la Spartan Ultra Beast, qu’elle a dominé, à Stoneham, elle a remporté pour ses « débuts » dans le trail le 42 km du Northman Ultimate XC à Saint-Donat et surtout le 55 km du Bromont Ultra.
Grande sportive, Anne a pratiqué entre autres l’athlétisme, le cross-country et le triathlon avant de s’illustrer dans la course d’obstacles, mais à bientôt 25 ans, elle semble avoir découvert ce qui l’a fait véritablement vibrer.
« Je me retrouve sur les sentiers toute seule, dans un environnement qui me fait sentir libre. Juste d’y penser me donne des frissons », confie-t-elle. Pour cette thérapeute en physiothérapie, la sensation de bonheur est désormais beaucoup plus importante que les podiums et elle compte tout faire pour l’entretenir.
Sans nier les avantages que ses dernières victoires lui ont apportés, celle que nous avons récemment présenté comme « la prochaine grande coureuse de trail au Québec » est pleinement consciente des risques que peut entraîner une approche trop axée sur la performance.
Très contente de pouvoir en inspirer d’autres, elle estime que sa récente visibilité pourrait l’inciter à se mettre un peu trop de pression par rapport à ses futures performances. « J’essaie de ne pas repousser tout ça, car c’est vraiment agréable d’avoir cette visibilité, mais je ne veux pas que ça devienne malsain », dit-elle avec sagesse. Elle n’était d’ailleurs pas très à l’aise à l’idée de faire l’objet d’un nouvel article sur Distances+.
Bien gérer la pression
Ceci étant dit, peu importe le sport, elle a toujours aimé performer. C’est une blessure au bras à l’été 2017 qui lui a fait voir les choses autrement. Elle a été obligée de faire une pause, se contentant de faire de la randonnée sans penser à la victoire. À son retour à la compétition, elle n’avait pas trop d’attentes en raison de la baisse drastique de ses entraînements. C’est précisément à ce moment-là qu’elle a pris conscience de l’importance de courir pour le plaisir.
« Depuis, je veux garder cet état d’esprit, tout en donnant ce que j’ai cette journée-là, en fonction de l’environnement et de l’état dans lequel je suis à ce moment-là », affirme-t-elle, bien ancrée dans le moment présent.
Conserver cette attitude malgré les attentes et la pression sera son plus grand défi cette année. Pour ce faire, elle peut compter sur ses années d’expérience comme sportive de haut niveau, mais aussi sur ses nombreuses lectures en lien avec la course et la psychologie sportive.
Aller vers de plus longues distances
Elle croit aussi que ces apprentissages lui seront encore plus utiles au fur et à mesure que les distances de ses courses augmenteront. « Plus on va vers les plus longues distances, plus le risque que ça aille moins bien augmente et il ne faut pas que je laisse des mauvaises pensées en lien avec les attentes des autres influencer négativement mon état d’esprit » anticipe-t-elle.
D’ailleurs, cette saison, les courses qu’elle a inscrite à son calendrier lui feront découvrir des distances inexplorées, son maximum étant un 75 km lors d’une course à obstacle. Elle participera d’abord à la Pandora -24 à Prévost qu’elle disputera en équipe avec Anne Bouchard et Annie-Claude Vaillancourt, puis elle se rendra à New York en mai pour participer au 80 km de Bear Mountain, avant de se concentrer sur le Championnat canadien d’ultra-trail organisé fin juin dans le cadre du 110 km du Québec Méga Trail. Anne Champagne répondra également présente à deux grands rendez-vous de la fin de saison, le 125 km de l’Ultra-trail Harricana en septembre, et le 80 km du Bromont Ultra en octobre.
Ce projet de courir sur de plus longues distances la motive encore davantage. « Plus tu augmentes les distances, plus tu entres dans ta tête de façon incroyable, plus tu entres dans une espèce de bulle où tu es vraiment toi-même », souligne-t-elle. Elle ne cache pas non plus que cette augmentation graduelle du kilométrage lui permettra d’atteindre un autre de ses objectifs, celui de participer à long terme à des courses mythiques à l’international, comme l’Ultra-Trail du Mont-Blanc.
Continuer à faire du gros volume en explorant de nouveaux sentiers
Afin de se préparer le mieux possible, Anne fait du gros volume tout en s’entraînant en gymnase quelques fois par semaine. Ses entraînements en salle consistent surtout en des séries d’exercices de stabilisation et de renforcement et elle complète le tout par des séances de yoga qui viennent contribuer autant à sa mobilité qu’à sa préparation mentale.
Pour ses entraînements de course en tant que tels, elle aimerait bien « essayer d’être plus précise pour mieux gérer le tout ». Pour l’instant, elle mise surtout sur ses longues sorties afin d’être le plus en forme possible tout en vivant des expériences inoubliables.
« Juste partir pour la journée complète, ne pas avoir de plan et faire simplement ce que j’aime… J’en profite, j’explore de nouveaux coins de pays et c’est ce qui me fait vraiment apprécier la trail. Ça m’apporte autant des expériences incroyables que des occasions folles », explique-t-elle avec un réel enthousiasme.
En plus des diverses compétitions auxquelles elle participera au cours des prochains mois, elle compte s’aménager de longue sorties autant au Québec que dans l’Est des États-Unis. La Pemi Loop (une grosse boucle de 50 km dans les Montagnes Blanches du New Hampshire), la traversée aller-retour du parc du mont Orford, les Adirondacks et la Gaspésie font partie des destinations qui l’interpellent.
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