« Ne pas perdre le nord », « partir tous azimuts », « être déboussolé », « être désorienté »… de nombreuses expressions de la langue française prennent tout leur sens dans l’esprit des adeptes de la course d’orientation (C.O.). Distances+ vous propose de découvrir cette discipline particulièrement ludique et accessible à tous, qui présente de nombreux atouts pour séduire les traileurs.
La première approche de la discipline est assez basique. Savoir que l’aiguille de la boussole indique le Nord est un bon début. La suite est adaptée au niveau de « l’orienteur ».
« Un peu comme en ski, des circuits de couleur ont été mis en place depuis quelques années, explique Virginie Blum, présidente du club de l’ASO Sillery, dans la Marne, un des clubs les plus importants du Grand Est de la France. On commence par le vert pour le plus facile et on passe ensuite au bleu, jaune, orange, violet et noir. Chaque couleur correspond à un niveau de progression à la fois technique et physique. Sur un circuit vert, les balises sont placées sur les chemins à chaque croisement et plus le niveau augmente, plus le circuit est exigeant jusqu’au noir où les visées sont lointaines et les repères quasi inexistants. Ce système permet de regrouper les orienteurs selon leur niveau et non selon leur âge. »
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Un sport peu onéreux
Et il n’y a pas besoin de casser sa tirelire en équipement pour se mettre à la course d’orientation. Dans la plupart des épreuves, les organisateurs prêtent des boussoles contre une petite caution ou une pièce d’identité (pour les plus mordus, une simple boussole ne coûte pas cher).
Des chaussures de trail classiques suffisent pour affronter les terrains techniques. Il est recommandé de se couvrir les jambes pour éviter de se blesser en coupant à travers la végétation, et donc parfois les ronces, ou encore éviter les morsures de tiques par exemple (les orienteurs utilisent des chaussettes guêtres), et en route pour l’aventure.
Savoir lire une carte
La carte remise au départ est spécifique à la course d’orientation. Des petits cercles rouges numérotés indiquent l’emplacement et l’ordre des balises à trouver. Si le haut niveau réclame une lecture particulièrement fine de la carte, quelques bases sont à connaître pour bien appréhender la découverte de la discipline :
- L’orientation : le Nord est indiqué par une flèche et par des traits verticaux. Cet élément permet d’orienter sa carte en s’aidant de la boussole.
- L’échelle : elle permet de déterminer les distances à couvrir entre deux points. Par exemple, une carte au 1/10000e signifie qu’un centimètre sur la carte représente sur le terrain 10 000 cm soit 100 m. Si la carte indique 2,5 cm jusqu’à la prochaine balise, l’orienteur aura ainsi 250 m à courir. Les appareils électroniques étant interdits, la connaissance de la longueur de sa foulée permet d’évaluer le nombre de pas qui seront nécessaires pour parcourir ces 250 m (avec évidemment des variations sur la longueur de la foulée selon l’impact du relief, en montée ou en descente).
- L’équidistance : elle indique la différence d’altitude entre deux courbes de niveau. Plus les courbes sont rapprochées, plus la pente est raide. Mieux vaut parfois faire un petit détour que de tailler droit dans la pente.
- Le « code couleur » : la carte d’orientation utilise ses propres codes avec des symboles et des couleurs propres à chaque caractéristique du terrain. Les couleurs donnent de précieuses indications sur la nature de la végétation. Les parties non boisées sont dessinées en jaune. La représentation de la forêt change selon sa pénétrabilité. Le blanc indique un espace boisé où l’on peut courir facilement et plus le vert est foncé, plus la forêt est dense et difficile d’accès. Tout ce qui concerne l’hydrographie (rivière, lac, ruisseau, source, marais, etc.) est en bleu. Le relief (colline, butte, ravin, trou, dépression, etc.) figure en marron. Chemins, routes, ponts, passerelles, clôtures, murs et d’une façon générale tous les éléments dus à l’homme apparaissent en noir.
La bonne méthode
Lorsqu’on débute, la course d’orientation est avant tout de l’observation du terrain. Sur les tracés « faciles », la boussole devient pratiquement inutile une fois la carte correctement orientée. Quelques techniques permettent néanmoins d’éviter de « jardiner » (tourner en rond dans le jargon des orienteurs), à l’approche de la balise.
« Sur les parcours un peu plus techniques, l’orienteur va viser la balise et, avec sa carte, définir un “point d’attaque”, explique Virginie Blum. Il s’agit d’un point le plus proche possible de la balise. Cela peut être un rocher, une limite de végétation, un croisement de chemins, etc. Il doit être facile à repérer de loin. »
« Si la distance est longue, ce qui augmente les risques de dévier du bon axe, il est nécessaire de déterminer ce que l’on appelle des “points d’appui”, poursuit-elle. Ce sont aussi des repères que l’on détermine sur son chemin. De point d’appui en point d’appui, on arrive ainsi au point d’attaque et donc à la balise. »
« Ce qui est important, c’est de ne pas changer d’avis en cours de route, ajoute Virginie Blum. C’est une des vertus de la course d’orientation. Il y a des choix à faire. C’est une bonne école pour les enfants qui ont parfois du mal à s’assumer et à prendre des décisions. »
Une fois arrivé à la balise, l’orienteur poinçonne son carton ou sa carte pour valider son passage. Sur certaines compétitions, les orienteurs disposent d’un « pointeur », sorte de doigt électronique personnalisé qu’il suffit de glisser dans un récepteur. Il existe même désormais sur des épreuves de sprint des pointeurs « sans contact » pour gagner quelques secondes.
La technique POP
Petite astuce également très utile pour lire une carte, même en dehors d’une course d’orientation, par exemple pour les traileurs à la découverte de nouveaux terrains de jeu : la règle du « POP ». PLIER la carte pour n’avoir sous les yeux que la zone concernée (et ne pas s’embarrasser avec une carte encombrante dans les mains), ORIENTER la carte pour toujours avoir une correspondance entre ce que l’on voit devant soi et la carte, et positionner son POUCE sur la carte à l’endroit précis où l’on se situe afin de pouvoir se repérer en un rapide coup d’œil.
Un effort qui se rapproche du fartlek
À part pour les plus expérimentés qui ne s’arrêtent pratiquement jamais et réussissent à lire leur carte et choisir leur itinéraire tout en courant, une course d’orientation est une succession de courses (plus ou moins longues selon la difficulté du circuit). Les traileurs y retrouveront les sensations du fartleck.
Les terrains souvent escarpés demandent également une bonne proprioception, un bon pied et de la puissance pour mieux absorber les pentes. Des caractéristiques bien connues des coureurs à pied.
En France, plus de 220 clubs accueillent les pratiquants et organisent des épreuves (répertoriés par département sur le site de la Fédération française de course d’orientation, la FFCO).
Au Québec, selon la Fédération québécoise de course d’orientation, il y a les Ramblers à Montréal (Ramblers), l’Orienteering Ottawa, le Loup Garou OC à Gatineau l’Azimut, les Vikings dans Les Laurentides, l’Accro O Sport en Estrie, le Gringos’s running club à Québec et les Défis Taqawan en Gaspésie.
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