Bien que la région de l’Abitibi-Témiscamingue soit un paradis pour les amateurs de plein air, les montagnes s’y font rares pour les coureurs friands de bonne « grimpe ». C’est donc aux collines Kékéko qu’ils aiment se rendre pour profiter d’un maximum de dénivelé en prévision de leurs compétitions ou simplement se retrouver en forêt à quelques minutes de la ville.
Kékéko, qui signifie « épervier » en algonquin, est un site naturel situé à une dizaine de kilomètres de Rouyn-Noranda. On y retrouve plus de 40 km de sentiers pédestres praticables autant en été qu’en raquettes l’hiver. Les plus braves s’y aventureront en ski hors-piste. Le site offre également un très grand potentiel d’escalade. Culminant à 480 mètres, le massif se classe parmi les plus hauts sommets de la région.
C’est au début des années 1990 que Joseph Jacob, un Français d’origine ayant été séduit par les splendeurs de la taïga, eut l’idée de faire découvrir le site exceptionnel des collines Kékéko. Épaulé par un groupe de bénévoles, il a ouvert et balisé une série de sentiers de courte randonnée permettant l’exploration des plus beaux coins de la montagne.
Des parcours pour tous les goûts
À partir du stationnement principal situé sur la route 391, les coureurs seront invités à prendre le petit chemin Kékéko, l’artère principale qui fait environ 3 km, où ils croiseront plusieurs fourches. Le premier embranchement à gauche mène à l’incontournable sentier du Ruisseau. Vous aurez 1 km à faire avant d’arriver au cours d’eau qui s’écoule en multiples petites cascades du haut de la montagne. Une belle ascension dans la douce mélodie de l’eau vous amènera un peu plus haut sur le chemin principal.
Vous pourrez aussi emprunter le facile sentier de l’Orignal, qui longe un grand mur rocheux, puis monter par le chemin de l’Aventurier.
Les bons grimpeurs voudront plutôt prendre le Réflecteur, sans doute le sentier offrant le ratio de dénivelé le plus important du parc. Le Prospecteur sera également prisé pour son faux plat qui ne laisse pas le muscle cardiaque indifférent.
Ces sentiers d’environ 1 km chacun mènent tous au Nid de l’Épervier, un observatoire construit sur les bases d’un ancien panneau réflecteur. De là, vous pourrez prendre une pause pour admirer le chemin avant de repartir.
Le détour vers le panoramique Despériers en vaut la chandelle. Il s’agit d’une virée vallonnée d’environ 2,5 km en périphérie du lac qui propose de beaux coups d’œil sur le bassin et ses rives.
Vous avez envie de poursuivre votre sortie et d’ajouter 4 ou 5 km? Vous pourrez bifurquer vers l’est via la Boucle 1 et atteindre la Boucle 2 ou encore aller faire un tour dans l’ouest rejoindre le sentier de la Faille qui longe le lac Hector et offre différents points de vue. Une autre belle montée vous attend avant de gagner le Transkékéko, revenir vers le lac Despériers et retrouver le stationnement depuis le chemin principal ou reprendre le magnifique sentier du Ruisseau pour bien terminer votre balade.
Bien que les autres chemins soient très attrayants pour les randonneurs, la présence d’éléments techniques les rend moins compatibles avec la course.
Le Transkékéko
Sentier linéaire d’une quinzaine de kilomètres, le Transkékéko traverse les collines d’est en ouest. Soit on laisse une voiture à la fin du parcours, soit on fait l’aller-retour. Bien qu’il ne possède pas de montée continue, le parcours varié vous fera monter et descendre pour atteindre un total de 600 m de dénivelé positif.
Vous y croiserez petits lacs, cascades et falaises et découvrirez la belle diversité de la flore abitibienne. Bien que ce sentier soit prisé des coureurs, ils doivent s’y prendre tôt à l’été ou plus tard à l’automne pour l’emprunter en raison des fougères qui deviennent un véritable obstacle en pleine saison estivale. En hiver, il faudra prévoir les raquettes et, surtout, partir tôt pour ne pas se faire prendre par la noirceur.
En route vers un parc régional
Sans parler d’expansion, le site pourrait devenir le premier parc régional en Abitibi-Témiscamingue. Ce nouveau statut offrirait un peu de répit aux bénévoles dévoués « Les Amis du Kékéko » et assurerait la protection et la continuité du site en y limitant l’exploitation de l’industrie, afin que Kékéko demeure un lieu paisible et pur pour les coureurs, les randonneurs et surtout la faune et la flore qui en font un site d’exception.
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