SEPTEMBRE 2019 – Pendant que certaines courses voient leur fréquentation stagner ou même diminuer, la popularité de l’Ultra-Trail Harricana, qui se tient ce weekend dans Charlevoix, ne se dément pas. Avec 2200 inscriptions, 500 de plus que la précédente édition, certaines distances, comme le 42 km, affichent d’ailleurs complet depuis dix mois. Seule course canadienne inscrite sur le prestigieux circuit de l’Ultra-Trail World Tour, l’afflux de coureurs internationaux n’est pas étranger à ce phénomène.
Même si des demandes d’inscriptions affluent encore, les seules places restantes se limitent aux distances du 1 et du 5 km. L’organisation confirme d’ailleurs avoir dépassé ses prévisions.
« Il y a une grosse croissance à l’international, explique Marline Coté, directrice générale des Événements Harricana, avec 134 personnes qui viennent de 25 pays autres que le Canada et 87 Canadiens hors Québec, pour un total d’une quarantaine de nationalités représentées. C’est un bassin potentiellement infini de coureurs qui désire venir courir au Québec. Il y a l’Asie ou la discipline se développe et l’Europe où il y a un beaucoup de coureurs qui aiment combiner course et voyage ».
L’année dernière, avec 1714 inscrits et 1534 participants sur la ligne de départ, l’organisation notait qu’il avait encore largement de la place pour des coureurs additionnels.
« On veut gérer la croissance de façon mesurée, car c’est notre intention de demeurer un événement proche des coureurs, Marline Côté. Cette année, on teste nos limites, et ce n’est pas seulement de mesurer la congestion sur les sentiers, c’est aussi tout ce qui gravite autour comme le stationnement, les navettes, les bénévoles et la capacité d’hébergement dans la région. »
Des statistiques qui étonnent
En chiffre absolu, ce sont les plus grandes distances qui progressent le plus avec 200 % d’augmentation depuis 2015. Les courses de courtes distances ne sont pas en reste, puisque le 28 km demeure toujours la distance la plus populaire avec 630 inscrits.
« Sur cette distance, on a fait un système de vague officielle avec trois départs séparés afin de gérer la congestion, explique Marline Côté. On a beaucoup de nationalités représentées et ça va être intéressant de voir cette mixité sur le mont Grand-Fonds. La course en sentier est sur une vague et elle va se poursuivre encore, ce n’est pas terminé », annonce la directrice générale.
Malgré la popularité de la discipline, la taille du contingent féminin stagne sur les plus longues distances. S’il y a deux fois plus de femmes que d’hommes sur le 10 km, ces dernières ne constituent qu’un peu plus de 10 % des inscrits au 125 km.
« Les longues distances attirent surtout les plus de 30 ans. Et les femmes de plus de 30 ans ce sont des mères de famille, des professionnelles et le temps pour s’entraîner est peut-être moins présent. Curieusement, c’est plus facile pour une femme de se démarquer sur les longues distances puisque l’écart avec les hommes devient moins grand. Bien des femmes seraient surprises de leur performance et de leur capacité à réaliser ce type d’épreuve », affirme Marline Coté.
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Bénévolat et santé
Le recrutement de bénévoles va plutôt bien, même s’il manque encore une vingtaine de bénévoles pour assurer une parfaite fluidité de l’événement. Marline Côté recommande d’ailleurs aux coureurs qui n’ont pas été en mesure de s’inscrire ou qui sont blessés de considérer le bénévolat comme alternative.
« On a un généreux programme pour nos bénévoles, comme des rabais de 50 ou 75 % sur une prochaine inscription. C’est intéressant de voir l’autre côté du rideau, de réseauter avec les gens de l’équipe. On les prend par la main pour qu’ils soient prêts et qu’ils puissent vivre une belle expérience », indique-t-elle.
Pour souligner le thème de cette année, celui de la santé, Simon Benoit, médecin et coureur d’ultra, agit comme président d’honneur. Il pilotera d’ailleurs un projet de recherche avec la nutritionniste Isabelle Morin. Les participants du 125 km seront sollicités pour une étude scientifique qui vise à identifier les meilleures recommandations pour la performance et la santé des coureurs.
« On pourra voir dans le futur comment on pourrait contribuer à la recherche sur l’ultra, car c’est quelque chose qui nous intéresse, soutient Marline Côté. Comment aider les coureurs à mieux se préparer, comme bien gérer leur course avant, pendant et après. »
D’attaché politique à directrice d’événements
Marline Côté connaît bien la communauté de la course en sentier puisqu’elle s’est impliquée dans la création de plusieurs courses, dont le Trail de la nuit polaire et le demi-marathon de l’Isle-aux-Coudres en plus d’avoir démarré la tournée Trails in Motion au Québec.
« Dans les 10 dernières années, je me suis impliquée dans beaucoup de projets essentiellement pour le plaisir. Mais quand ta passion prend plus de place que ton vrai travail, il est temps de changer. J’ai été attachée politique pendant trois ans et, avec mon tailleur et mes talons hauts, j’avais l’impression de me déguiser pour travailler, se souvient-elle. Maintenant, je ressemble à ce que je suis à l’intérieur. »
Agir comme directrice générale des Événements Harricana – elle est en poste depuis un peu plus de deux ans – lui permet de vivre sa passion à plein temps. Même si durant la période estivale, qu’elle considère pourtant comme la plus belle pour s’entraîner, elle trouve difficilement le temps de courir.
« C’est un sacrifice, mais en même temps, travailler avec des gens qui partagent ta passion, des athlètes aux bénévoles, c’est super valorisant et motivant. J’ai l’impression de participer non seulement au développement d’Harricana, mais aussi de la course en sentier de manière générale », conclut-elle.
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