Les Québécois très bien représentés à l’UTMB

Photo : Vincent Champagne

Pas moins de 19 Canadiens participent à partir de ce soir à l’emblématique Ultra-Trail du Mont-Blanc, où le plus beau plateau de l’histoire de ce sport sera regroupé sur la ligne de départ. Derrière Kilian Jornet, Jim Walmsley, François D’Haene et Xavier Thévenard pour ne citer qu’eux, nous suivrons entre autres le coureur d’élite québécois Jean-François Cauchon et l’Albertaine Alissa St Laurent.

« Je ne ressens pas de stress, j’ai confiance en mon entraînement et je suis prêt mentalement », nous a confié Jean-François, qui a pris le temps de courir plusieurs jours avant la course sur le Mont-Blanc avec sa soeur Élisabeth, qui l’accompagne seulement, puisqu’elle sera dans quelques jours au départ du 65 km de l’Ultra-Trail Harricana du Canada (UTHC).

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Le vainqueur du 125 km de l’UTHC 2016 a l’intention de terminer en 27 h, probablement loin derrière le vainqueur, qui devrait arriver après environ 20 h d’une course de 168 km et 9800 m de dénivelé. Le parcours a en effet été raccourci de 3 km en raison de la météo.

La météo l’inquiète un peu, mais sans plus. « Je suis bien équipé et j’ai mis mon linge dans des Ziploc », a-t-il précisé. Il a toutefois dû s’acheter une nouvelle veste parce que la sienne a été refusée par les organisateurs, très scrupuleux sur le matériel obligatoire imposé aux coureurs qui affrontent le Mont-Blanc. Mais ce n’est pas ça qui va perturbé Jean-François Cauchon, qui semble heureux d’être à Chamonix pour poursuivre son expérience du haut niveau.

Alissa St-Laurent

Quant à Alissa St-Laurent, elle est présentée comme une favorite de l’UTMB. Si l’on s’en tient au classement international, elle est la sixième prétendante à la victoire, derrière Caroline Chaverot, Nuria Picas, Magdalena Boulet, Andrea Huser et Kaci Lickteig. Elle sera assistée à quelques endroits de la course par le coureur québécois David Jeker, qui a couru la TDS plus tôt cette semaine.

Hélène Dumais

Distances+ a pu s’entretenir durant la semaine avec plusieurs autres ultramarathoniens en sentier venus spécialement du Québec, comme Hélène Dumais, qui est arrivée juste après avoir couru la Survival Run Canada à Squamish, en Colombie-Britannique. L’aventurière est coutumière de ce genre d’enchaînements. Elle n’a ceci dit aucune autre ambition que de rallier la ligne d’arrivée. 

Richard Turgeon et Éric Deshaies

Richard Turgeon a une relation spéciale avec l’UTMB. En 2011, il est venu en vacances à Chamonix à la fin du mois d’août. Il ignorait que c’était en même temps que l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, qu’il a découvert à cette occasion. Le hasard faisant bien les choses, ça lui a donné envie de se mettre à la course en sentier. En 2013, il a participé au Marathon du Mont-Blanc, puis à l’Ultra-Trail Harricana. Il a désormais une quinzaine d’ultras à son actif, mais « il n’y a rien qui accote l’UTMB, assure-t-il. Chaque course a son charme, mais l’UTMB, c’est comme faire le Tour de France ou jouer la Coupe Stanley. Et puis, on n’a pas d’endroits comme ça au Québec. »

Comme l’an dernier, Richard Turgeon partagera très probablement les chemins avec son ami Éric Deshaies. Tous les deux sont de Gatineau. Mais ils espèrent cette année être ensemble aussi à l’arrivée. « Richard voulait un pacer, mais j’ai abandonné après 109 km à la Fouly l’année dernière », a expliqué celui qui a par le passé été champion du monde de double Ironman, et qui s’est notamment classé 14e au Marathon des sables.

Le problème, c’est que Richard n’est pas complètement remis d’une entorse au genou gauche. « Je suis en train de récupérer, je ne sais pas comment il va tenir, mais je serai limité c’est sûr, a expliqué Richard Turgeon. Ça fait un mois et demi que je ne cours pas beaucoup, je fais juste des montées du Mont-Tremblant. » Il semble toutefois avoir envie d’aller au bout. « De prime abord, je voulais battre mon temps de l’an passé (37 h 19), mais maintenant je veux juste finir sans endommager mon genou. Ça va dépendre des descentes. »

Ce qui préoccupe son ami Éric Deshaies, c’est la météo, et surtout que le parcours soit modifié. Pour lui, c’est une question de principe, s’il y a des changements de tracé, il devra revenir parce qu’il n’aura pas vraiment terminer cette course mythique, qu’il a préparé notamment en prenant part à une course en Suisse de 110 km pour 9000 m de dénivelé. « Là-bas, j’ai vomi, c’est toujours ça quand je dépasse 15 h de course, mais cette fois-ci, j’ai constaté que je ne pouvais finir. Donc, je suis capable de finir l’UTMB. »

Éric Breton

Un autre coureur québécois d’expérience passera sous l’arche ce soir. Il s’agit d’Éric Breton, qui a déjà couru la Diagonale des fous et le Tor des Géants. Il estime que sa connaissance des ultras très montagneux devrait l’aider. Il estime que l’UTMB est plus roulant et moins technique que les deux autres. Quant à la météo, « peu importe ce qu’il se passe, ça ne me gêne pas », nous a-t-il assuré, détendu, après avoir vu ses trois enfants participer aux courses pour les plus jeunes.

« Je n’ai pas vraiment couru depuis que je suis ici, seulement une vingtaine de kilomètres en repérage avec Jean-François Cauchon. Je suis en famille alors je privilégie ça. J’ai fait du rafting, on est allés voir le glacier… Mais j’ai l’intention de me donner au max. J’espère courir en 34 h. »

Alexandre Scott

Enfin, un jeune coureur de 30 ans, Alexandre Scott, participera à sa première course en Europe. Il est excité par « les paysages, les grosses montées et surtout les grosses descentes. Ça a l’air vraiment à pic », dit-il.

Son principal objectif, c’est de finir l’UTMB pour avoir la possibilité d’être sélectionné à la Western States ou la Hard Rock 100, les deux ultras qui le font rêver.

Pour le reste, « je n’ai pas idée du temps que je vais mettre, mais disons que j’aimerais être au niveau des autres Québécois de mon calibre, comme Richard Turgeon et Éric Deshaies. C’est à eux que je vais me comparer à l’arrivée. » Ces trois là pourraient donc faire un bout de chemin ensemble.