David Jeker à l’UTMB pour voir courir ses héros

David Jeker à Chamonix – Photo : Vincent Champagne

UTMB2017_Autopromo

David Jeker vient de prendre le départ à Courmayeur, en Italie, de la course TDS, qui lui fera courir 119 km et 7200 m de D+. Si l’ultramarathonien entend se donner au maximum pendant sa course, il avoue candidement qu’il est ici pour une autre raison : il veut voir courir les grandes vedettes de la course en sentier, qui sont tous réunis le temps de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc.

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« La TDS, ce n’est pas une priorité », avoue-t-il à Distances+ dans un petit café près de la place du Poilu. « Je me suis dit que j’allais venir assister plutôt à la course la plus compétitive que l’UTMB aie jamais connu. »

En effet, le plateau de l’élite éblouit pour cette quinzième édition de l’UTMB. Outre la vedette Kilian Jornet, d’autres vainqueurs des éditions passées sont présents, comme Xavier Thévenard et François D’Haene. Jim Walmsley, Pau Capell, Zach Miller, Sage Canaday, Tim Tollefson, Gediminas Grinius, Caroline Chaverot, Andrea Huser, Rory Bosio et plusieurs autres : ils sont presque tous là pour la première fois. David les observera en chaire et en os.

« C’est la chance de voir la grosse démonstration que va faire Kilian Jornet. Il va vraiment montrer ce qu’il est capable de faire sur un 100 miles, dit David. Je veux voir ça. »

A priori, le Québécois, qui a vécu en Suisse pour ses études au cours des deux dernières années et demi, voulait prendre les navettes qui suivent le circuit et se poster dans les points de ravitaillement pour zieuter les vedettes. Il a toutefois trouvé à se rendre utile : il sera l’accompagnateur de la canadienne Alissa St-Laurent, qui court aussi l’UTMB.

« Je suis un fan de trail, avant d’être un pratiquant de trail, explique-t-il, dont la fameuse barbe rousse est plus fournie que jamais. Je prends le temps de lire des revues spécialisées, des entrevues avec les athlètes, ça m’inspire. L’UTMB, cette année, je pense que ça va être beau. »

Un objectif ambitieux

Cette observation de la faune du trail, elle se fera après la TDS, qui devrait se terminer, si tout va bien pour David, tard en soirée aujourd’hui. « Si je fais une très bonne course, je pense que je suis capable de faire le top 10 », dit-il, une casquette de cycliste vissée sur la tête et des lunettes de hipster sur le nez.

Pour y arriver, il devra toutefois puiser dans ses vieux acquis puisque, il le reconnaît lui-même, son entraînement des dernières semaines laisse à désirer.

C’est qu’après avoir terminé sa maîtrise en Sciences du mouvement et du sport à Lausanne, le hippie dans l’âme a décroché un emploi sur une ferme maraîchère à Saint-Jovite. Planter des légumes, les récolter, se mettre les mains dans la terre, voilà ce que le coureur de 29 ans a fait 45 heures par semaine tout l’été.

Du coup, son entraînement en a pâti. « C’est la vraie vie de travailleur. Je suis devenu comme tout le monde », alors qu’étudiant, la vie était plus relaxe dans les montagnes suisses. Habitué au volume imposant, sa plus grosse semaine de l’été n’a été « que » de 115 km, ce qui est peu pour David.

« Quand je suis en forme, je fais 20 heures d’entraînement par semaine. En ce moment, je ne sais pas, j’aime mieux ne pas regarder. »

Malgré tout, il y a quelques jours, il a pulvérisé son record personnel sur Strava sur un segment difficile dans les Alpes. « Je me dis que je ne dois pas être si ‘’désentraîné’’ que ça. »

Un David en quête de soi

Ce « retour à la terre » est fini pour David, qui a démissionné de son emploi. Il s’ennuie de l’Europe, il pense beaucoup aux montagnes qu’il a quittées. Du coup, deux mois à peine après être rentré au Québec, il pense retourner en Suisse.

En attendant, il entend développer son offre de service comme entraîneur de course. Il dit même avoir diminué ses prix.

Ce n’est pas la première fois que David se remet en question. Il y a plusieurs mois, il avait adopté le mode de course minimaliste, se débarrassant de sa montre, de Strava, rompant les liens avec son commanditaire…

« C’était une tentative de ‘’suicide athlétique’’, dit-il. Je voulais prendre de la distance de la course et de tout ce qui l’entoure. Mais je me suis rendu compte que la course était quand même très importante dans ma vie. »

La montre est revenue au poignet, et Strava a recommencé à enregistrer ses sorties.

À dix jours de l’Ultra-Trail Harricana

La course TDS, David l’entame à 10 jours de l’UTHC, dans Charlevoix, où il fait figure de tête d’affiche. En effet, il a remporté l’épreuve de 125 km en 2015 et compte bien reprendre son titre cette année. « Je pense que 10 jours, c’est suffisant pour récupérer », dit-il.

Pour ce faire, il va mettre toutes les chances de son côté en peaufinant son alimentation et en recevant des massages.

Pour la TDS, « on annonce de la chaleur, donc ça va tous nous ralentir, dit-il. Ce n’est pas une mauvaise chose, parce qu’on va moins se ‘’pêter’’, se détruire. »

Un peu plus de 1600 coureurs participent à la TDS, qui s’est élancée de Courmayeur, en Italie. Les meilleurs terminent habituellement en 14 h, soit une arrivée sous l’arche vers 20 h (14 h heure québécoise).

Cinq Québécois, tous des hommes, participent à la TDS, dont Simon Benoit, Maxime Spido, ainsi que les amis Martin Roussel et Mathieu L’Arrivée, que Distances+ a rencontré à Chamonix et à qui sera dédié un article plus tard aujourd’hui.

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