Sébastien St-Hilaire a dû passer par la fameuse loterie pour avoir le privilège de prendre le départ de la mythique course californienne, dont les deux dernières éditions ont été remportées par le Canadien Rob Krar. Par chance, il a été tiré au sort du premier coup. Il compte maintenant affronter la forte chaleur et aller au bout des 160 km.
Le coureur de Montréal, habitué aux sentiers du Mont-Royal et de Prévost, s’élance à 5 h ce samedi matin de Squaw Valley, dans la Sierra Nevada (8 h, heure de Montréal), pour tenter de rallier Auburn, à 160 km de là. Le parcours est réputé roulant et peu technique par rapport aux ultra-trails européens ou de l’est du pays, mais « ça s’annonce très chaud », a-t-il souligné lors d’une courte entrevue. « 107 degrés Fahrenheit (42 degrés Celsius), ça va être un four! »
Ces conditions de course le forcent à revoir ses objectifs de temps à la baisse.
« J’ai réduit mes attentes et je vais courir conservateur la première moitié du parcours. Mon objectif premier est de terminer la course », nous a-t-il confié. D’autant qu’il a débarqué en Californie avec « un manque de préparation ».
« Je me sens bien, et je suis arrivé très reposé, mais je reviens d’un ennui avec ma jambe droite qui m’a forcé à réduire mon volume depuis six semaines. Comme c’est un 100 miles, et pas un 5 km, tout est possible. »
Sébastien pourra quand même compter sur sa grande expérience des ultras. Il a quelques belles courses à son actif, comme les 80 km du Mont Blanc, les 80 km de Bear Mountain, les 65, 80 et 125 de l’Ultra-Trail Harricana, les 100 km des Templiers, ou encore la TransRockies, une course en sentier par étapes de 120 miles au Colorado.
Une aventure en famille
Le Québécois devait s’élancer aux côtés de deux champions de l’Ultra-Trail World Tour, le Norvégien Didrik Hermansen, qui a remporté la Transgrancanaria cette année, et François D’Haene, vainqueur en janvier du Hong-Kong 100, mais le Français a été contraint de déclaré forfait au dernier moment en raison d’une blessure qui l’handicapait. Quant au double tenant du titre, Rob Krar, il n’a pas pris part à la compétition.
Selon Sébastien, ceux qui animeront la course maintes fois dominée par Scott Jurek (7 victoires) seront des habitués des sentiers roulants qui seront à l’aise avec le temps sec et la chaleur. D’ailleurs, beaucoup d’athlètes sont venus courir quelques jours avant dans les canyons plutôt qu’à Squaw en altitude.
« Pour ma part, je me suis entraîné beaucoup en yoga chaud avant le départ », a précisé Sébastien St-Hilaire.
Il est accompagné de sa femme Mélanie Labelle, et de Marie-Josée Hotte, coach au Club de Trail de Montréal. Elles vont le suivre et le « pacer » pendant la course. Même ses deux enfants sont venus encourager leur champion de papa.