L’Ultra-Trail Harricana du Canada en 8 moments forts

UTHC 2022

Elliot Cardin a remporté le 125 km de l'UTHC 22 chez les hommes
Elliot Cardin a remporté le 125 km de l'UTHC 22 chez les hommes - Photo : Carl Vignola

DISTANCES+ À LA MALBAIE – Après deux éditions altérées par les mesures de restriction liées à la Covid en 2020 et 2021, l’Ultra-Trail Harricana du Canada (UTHC) a donné lieu à un week-end totalement festif cette année, « comme dans le temps ». Retour en quelques moments forts sur l’événement qui accueille le plus grand nombre de coureurs en sentier au Canada.

1. Elliot Cardin monte enfin sur la première marche

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Elliot Cardin au sommet des Morios, encouragé par Mathieu Blanchard – Photo : Ian Roberge / UTHC

Il l’avait annoncé : Elliot Cardin venait à La Malbaie pour la victoire. L’Estrien en était à sa quatrième tentative sur l’UTHC 125. Malgré une 2e place en 2020, il était resté déçu de deux DNF en 2019 et 2021. C’est dans l’inconfort qu’il a remporté l’épreuve, n’ayant pas eu de bonnes sensations pendant la course. « J’ai eu une journée de marde », a-t’il d’ailleurs lâché au fil d’arrivée, étonné d’avoir gagné. Il a même confié avoir parfois songé à l’abandon tant il en bavait. Il a mis 14 h 43 m 24 s pour passer l’arche d’arrivée, soit seulement 3 min de plus que le vainqueur de l’édition 2021, l’Américain David Hedges, sur un parcours légèrement modifié pour emprunter quelques monotraces techniques.

2. Une autre Canadienne-Anglaise l’emporte chez les femmes

Priscilla Forgie au sommet du mont Morios – Photo : Carl Vignola

Après la Britanno-Colombienne Jenny Quilty l’an dernier, c’est une autre Canadienne hors Québec qui l’emporte chez les femmes, soit l’Albertaine Priscilla Forgie.

Lorsqu’elle s’est présentée à l’arche de départ, elle avait l’intention secrète de battre le record de parcours, détenu depuis 2018 par Sarah Verguet-Moniz (16 h 14).

« La distance et le dénivelé ressemblaient à ce que j’ai déjà fait en compétition, a-t-elle expliqué sur le plateau de l’UTHC TV. Mais rapidement, j’ai compris que ça n’avait rien à voir. Je croyais que j’étais bonne dans les sentiers techniques, mais je vais devoir revoir ce que j’entendais par « technique ». »

Priscilla Forgie et Mylène Sansoucy ont terminé respectivement la 5e place et à la 6e place au classement général.

L’ancienne championne du Marathon de Montréal (2015) Geneviève Asselin-Demers, qui a récemment débuté le trail, se lançait dans son premier ultra de plus de 100 km. Elle a terminé 3e et 9e au général avec un grand sourire et l’intention de revenir l’an prochain.

À lire aussi : Revivez en vidéo le 125 km de l’Ultra-Trail Harricana du Canada et la victoire d’Elliot Cardin

3. La bataille a été surprenante chez les femmes, mais pliée rapidement chez les hommes

Toujours sur la distance reine de l’UTHC, le 125 km, c’est la Québécoise Mylène Sansoucy, vainqueure de l’épreuve de 80 km en 2018, qui a mené la course pendant une très grande partie de la compétition. C’est au km 108 (sur 123) qu’elle a ressenti de la fatigue et qu’elle a cessé de progresser rapidement. Priscilla Forgie est arrivée derrière et l’a dépassée, quelque peu surprise de prendre les devants.

Chez les hommes, la lutte n’a pas du tout été serrée. À mi-chemin, au ravito des Hautes-Gorges, Elliot Cardin avait 43 minutes d’avance sur son poursuivant. Au final, il a creusé un écart de 1 h 44 sur le second homme, Jacob Baril-Arnason, qui a complété en 16 h 28 (il avait déjà terminé second l’an dernier). Gabriel Sanfaçon, 6e de l’UTHC 125 en 2020, a complété le podium (16 h 31).

4. Il a fait chaud, très chaud (et humide)

C’est plutôt rare en septembre dans la région de Charlevoix : l’édition 2022 de l’UTHC s’est tenue dans des conditions estivales, chaudes et humides. Plusieurs participants ont été ralentis par la météo, qui les a surchauffés. Par exemple, le Charlevoisien Charles Castonguay, qui a déjà fait un podium sur le 80 km de l’UTHC, a confié avoir dû s’arrêter très longtemps à un ravito pour faire descendre sa température en s’aspergeant d’eau fraîche.

D’autres coureurs ont relaté avoir subi des crampes musculaires inhabituelles, voire des difficultés à respirer. Chose certaine, le nombre d’abandons a été élevé : presque 52 % des participants du 125 km se sont arrêtés en cours de route (137 personnes sur 268 partants), un record!

5. Mathieu Blanchard et Marianne Hogan ont fait le bonheur des participants

Mathieu Blanchard Marianne Hogan
Mathieu Blanchard et Marianne Hogan à l’UTHC 2022 – Photo : Ian Roberge

Les deux amis, qui viennent tout juste de terminer seconds homme et femme de l’UTMB (170 km, 10 000 m D+), étaient présents sur le site du mont Grand-Fonds et dans les sentiers tout au long du week-end, à la grande joie des passionnés de course en sentier qui ont vibré en raison de leur exploit à Chamonix. Les deux vedettes de la course en sentier au Québec ont joué le jeu et ont beaucoup donné de leur temps.

Bloqué en France pour des raisons administratives, Mathieu avait pu arriver au Québec à la dernière minute afin de remplir son mandat de président d’honneur de cette 11e édition.

Quant à Marianne, à l’arrêt pour au moins six semaines en raison d’une importante déchirure du psoas, elle s’est impliquée comme bénévole dans l’équipe des reporters pour l’UTHC TV.

6. Ludovic Collet, « la voix du trail », a chauffé les troupes

Ludovic Collet
La « voix du trail », Ludovic Collet, au départ du 125 km de l’UTHC 2022 – Photo : Ian Roberge

Après plus de 20 ans à exercer le métier de « speaker » sur une multitude d’événements en France et ailleurs, dont l’Ultra-Trail du Mont-Blanc et la Diagonale des fous, Ludovic Collet, surnommé « la voix du trail », a été omniprésent tout au long du week-end (il était venu présenter en public son documentaire « Au-delà du temps » à Montréal et à Québec les jours précédents), faisant vibrer comme jamais les participants lorsqu’il animait le départ ou l’arrivée des courses.

Perdu sur des chemins forestiers dans les profondeurs du bois en direction du départ du 125 km, le vendredi, il est arrivé à seulement une minute du décompte final. Il n’a pu faire que quelques dizaines de secondes de discours motivationnel, mais cela a été suffisant, selon les témoignages recueillis, pour en marquer plus d’un. « J’ai vécu une minute de bonheur intensif, les 300 coureurs qui prenaient le départ avaient tous le sourire, il y avait une énergie incroyable, c’était juste magnifique », a-t-il commenté à son retour de la ZEC des Martres à l’UTHC TV, la web TV de l’Ultra-Trail Harricana dans laquelle Distances+ a été très impliquée.

À noter que Ludovic Collet fait également partie de La Bande à D+, le podcast de Distances+

7. Des nouveaux visages montent sur les podiums

Samuel Poher
La victoire émouvante de Samuel Poher sur le 65 km de l’UTHC – Photo : Ian Roberge

Ils ne sont pas encore établis sur la scène nationale, mais plusieurs coureurs et coureuses québécois sont montés sur le podium des courses de l’UTHC, nous invitant par le fait même à nous intéresser à eux plus sérieusement.

Francis Malenfant, 27 ans, a remporté le 80 km chez les hommes en 8 h 15 (le temps de référence est détenu par Antoine Jolicoeur-Desroches en 7 h 06) après deux 3e place au 21 km du Trail du Massif du Sud en 2021 et au 30 km de Trail de La Clinique du Coureur cette année.

Laurence Laplante, 29 ans, a remporté le 65 km en 7 h 38, très loin toutefois du record de l’épreuve détenu depuis 2020 par Sarah Bergeron-Larouche en 6 h 04. Laurence a peu couru en trail jusqu’à présent, mais elle avait terminé à la 6e place du 42 km classique en 2021.

Valérie Arsenault, 28 ans, a remporté le 42 km St-Siméon en 4 h 41, se classant 4e au général. L’an dernier, elle s’était illustrée en gagnant le 21 km du Trail du Massif du Sud.

Benoit Didier, 30 ans, a remporté le 42 km Classique en 3 h 54 (temps de référence détenu par Rémi Poitras en 3 h 37). Avant cela, il avait gagné le 10 km du Trail du Massif du Sud en 2021 et terminé 2e du 21 km plus tôt cet été.

La triathlète Annie-Claude Rioux a créé la surprise en remportant le 28 km (2 h 46) – son premier trail – alors qu’elle n’était pas partie dans la première vague, comme le demande l’organisation aux athlètes qui visent une performance ou un bon temps et qu’elle n’est donc pas arrivé en tête. Elle a passé la ligne au Mont Grand-Fonds avec 24 secondes d’avance sur Chloé Gilbert, qui avait levé les mains au ciel près de 15 minutes plus tôt, ce qui a soulevé une petite incompréhension générale. Dans les faits, Annie-Claude Rioux s’était élancée 15 minutes plus tard que Chloé Gilbert, mais a couru 24 secondes plus vite.

8. Des coureurs qu’on attendait ont confirmé

Marilyne Nakache
Victoire de Marilyne Nakache sur le 80 km de l’UTHC – Photo : Ian Roberge

La Française Maryline Nakache a remporté le 80 km, qu’elle a mené de bout en bout. La coureuse de niveau international (victoire à la Transgrancanaria et à l’ÉcoTrail de Paris cette année) devait initialement venir au Québec pour courir, en favorite, le 125 km, mais une blessure soignée durant l’été l’a contrainte à être moins ambitieuse. Pari réussi pour elle.

Samuel Poher, malgré une commotion cérébrale subi en début d’année, a gagné avec panache le 65 km, fondant en larmes à l’arrivée tant le chemin a été long et difficile pour retrouver son meilleur niveau et remporté cette épreuve qu’il avait cochée, pour ne pas dire rêvée. Coureur très performant sur route, 8e cette année du demi-marathon de Montréal en 1 h 10 min 10 s, Samuel est attendu depuis un moment sur les épreuves de trail longue distance. L’an dernier déjà, il avait remporté le 50 km du Trail du Grand-Duc en seulement 3 h 56. Il va falloir compter sur Samuel dans les années à venir dans les compétitions de trail au Québec.

Éric Lévesque a remporté le très technique 42 km St-Siméon après 4 h 28 d’efforts (Guillaume Barry avait inauguré le palmarès de cette nouvelle épreuve en 2021, parcourue en 4 h 05). En début de saison, le fondateur de l’Ultra-Trail des Chic-Chocs avait remporté le 30 km du Trail de La Clinique du Coureur. Habitué de l’UTHC, ce spécialiste du marathon sur route écume les épreuves depuis 2019. Il avait alors terminé 2e du 42 km Classique. Il s’est classé 5e du 80 km en 2020 et 3e du 65 km l’an passé.

Martin Dagenais a gagné le 28 km après avoir remporté le 65 km en 2020 alors qu’il revenait de Chamonix où il a couru la CCC (100 km). Il a été impérial sur la fin de course, rattrapant à toute allure et déposant Christopher Levesque-Savard dans les 500 derniers mètres qui revenait lui aussi de Chamonix où il a couru l’OCC fin août (55 km). À noter que Christopher a également couru le 20 km le lendemain et qu’il a de nouveau terminé sur la deuxième place du podium.

C’est le Français Simon Paccard, champion de France de trail en titre dans la catégorie Espoir et détenteur du record de Sierre-Zinal chez les Junior, qui a gagné le 20 km (750 m D+) en explosant le temps de Samuel Gosselin-Simard (premier athlète masculin à inscrire son nom au palmarès de cette épreuve lancée à l’occasion du 10e anniversaire de l’UTHC en 2021). Il a couru la distance en 1 h 27, abaissant le temps de référence de 20 min.

Tous ces coureurs étaient attendus sur les premières marches du podium.

8. Le site a pris des airs de festival en plein air

Clay and Friends
Concert du groupe Clay and Friends à l’Ultra-Trail Harricana du Canada – Photo : David Moura

Samedi après-midi, sous un ciel et un soleil radieux, les finissants des différentes courses et leurs accompagnateurs ne semblaient pas avoir envie de quitter le site. Le groupe montréalais Clay and Friends a donné un spectacle rythmé, joyeux et très dansant, devant des centaines de personnes euphoriques. Jamais le site de l’Ultra-Trail Harricana n’avait été aussi festif.

Contenu commandité : La couverture de l’Ultra-Trail Harricana a été rendue possible grâce au soutien de notre partenaire Nissan Canada. Le fabricant japonais nous a prêté un véhicule neuf INFINITI QX60 2023 pour faire le voyage jusque dans Charlevoix. Les familles actives qui ont besoin d’espace pour trimballer tout leur matériel de camping et de sport apprécieront le large espace arrière de l’INFINITI. Ceux qui veulent aller courir dans les bois ne risquent pas de rester pris dans les petits chemins de terre grâce à ses technologies avancées de sécurité et d’aide à la conduite. De plus, l’INFINITI offre une capacité de remorquage de 6000 lb, ce qui permet d’attacher une remorque, une tente-roulotte ou un bateau. Découvrez l’INFINITI QX60.