Photo : David Moore
C’est ce samedi qu’a lieu la première course de la série SkimoEast, à Stoneham dans la région de Québec. Cette année, l’organisation innove en offrant des parcours distincts pour le volet skimo et pour le volet course. Deux autres courses sont également au programme cet hiver, soit Owl’s Head en février et mont Saint-Anne en mars.
Les précédentes éditions de SkimoEast comptaient plusieurs courses en territoire américain, courses qui ont toutes été annulées pour des questions d’assurances-responsabilité. Alors que les courses à Stoneham et au mont Saint-Anne font un retour, celle de Owl’s Head s’ajoute à la liste cette année.
« À Stoneham, c’est une course en boucle. En une heure, il faut faire le maximum de fois une boucle de 3 km pour les skieurs et de 5 km pour les coureurs. Tous les participants qui compléteront une boucle avant 59 minutes et 59 secondes auront la chance d’en parcourir une nouvelle, », précise Richard Ferron, qui est un des fondateurs de SkimoEast, en plus d’agir comme directeur de course.
Des parcours distincts
La grande nouveauté cette année, c’est d’avoir des parcours distincts pour les skieurs et les coureurs.
« Ce qui est idéal pour les uns ne l’est pas nécessairement pour les autres, explique Richard Ferron. Les parcours de skimo sont principalement dans des pistes de ski et, pour un coureur, c’est pas mal moins le fun, surtout au printemps avec la glace. L’année dernière, au mont Saint-Anne, on avait coupé la course dans les corridors d’ascension, ça détruisait trop les sentiers de randonnée alpine. »
C’est le 17 mars prochain, au mont Saint-Anne, que se tiendra la dernière course de la série. Les skieurs pourront choisir entre trois courses qui offriront entre 600 m et 1600 m de D+ pour des distances qui varieront entre 8 et 18 km.
« Comme à Stoneham, c’est un parcours différent pour les coureurs, c’est un 8 km avec 630 m de D+. Ils vont monter par des sentiers très escarpés et ils vont redescendre par le sentier des Pionniers », explique le directeur de course.
Excès de vitesse
Comme l’explique Richard Ferron, organiser des courses de skimo comporte des difficultés propres à cette discipline.
« Le marquage est bien plus complexe en skimo, avoue-t-il. Avec la vitesse des descentes, c’est plus difficile de porter attention aux drapeaux qu’en course. Au mont Sainte-Anne, il y a aussi le défi du partage des pistes entre les participants et les utilisateurs de la montagne. »
L’organisation doit d’ailleurs user de stratégie pour limiter la vitesse dans les descentes.
« Le seul moyen sécuritaire, c’est de faire les descentes dans les bosses pour ralentir l’allure, car sur des pistes damées, c’est facile d’atteindre 120 km/h avec des skis de rando alpine, affirme-t-il. On a beau leur dire, mais il y a des participants en mode course qui veulent aller vite et qui font du downhill. »
Des inscriptions en hausse
Dans chacune des courses, on devrait retrouver entre 30 et 50 participants en skimo contre une centaine pour la portion course.
« Cette année, les inscriptions sont plus élevées qu’à pareille date l’année dernière. On est d’ailleurs appuyés par la boutique Le Coureur nordique. On commence à faire connaître le sport tranquillement. Au niveau des courses, la croissance du skimo est modeste, mais au niveau de la pratique, la croissance est exponentielle, c’est le fun à voir », explique-t-il avec enthousiasme.
Richard Ferron explique que beaucoup des nouveaux adeptes de skimo ne sont pas des coureurs, comme on serait porté à le penser, mais plutôt des cyclistes.
« C’est bizarre, mais mon hypothèse, c’est que c’est lié au prix d’entrée, dit-il. Un équipement de skimo neuf peut se détailler environ 2000 $. Pour un coureur, c’est beaucoup d’argent alors que, pour quelqu’un qui vient du monde du vélo, c’est plus acceptable. Tu mets 2000 $ au début pour l’équipement, mais le billet de saison de skimo au mont Saint-Anne coûte 34 $. Ça devient très abordable par la suite. »
Pour les prochaines éditions, l’organisation aimerait bien étendre l’offre de course, mais se bute à des contraintes de temps.
« On se fait approcher par les stations de ski tous les ans, mais avec notre capacité limitée – on est une petite équipe -, ce n’est pas vraiment possible. Notre but est de promouvoir le skimo. Si on fait plus de courses, on risque de seulement diluer les inscriptions. Il n’y aura pas plus de monde au total », pense-t-il.
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