Record de participation, record de spectateurs, record de météo : les organisateurs sont comblés après cette nouvelle édition du Pentathlon des neiges. « Ce n’est pas un « sans tache », mais presque », se targue François Calletta, directeur général de Groupe Pentathlon.
L’achalandage des foules a particulièrement été important cette année, avec une estimation d’environ 40 000 personnes selon François Calletta, un chiffre que confirmeront toutefois les sondages réalisés par une firme externe. « Il y avait du monde les six jours. C’était bondé tout le temps », dit-il.
Des retombées positives pour le défi « intégration sociale »
Au-delà de la popularité toujours grandissante de l’événement, c’est la croissance et les retombées du volet intégration sociale dont l’équipe est le plus satisfaite. « On est très très fiers. Ça montre que le Penthatlon, le sport, c’est accessible à tous, c’est inclusif », explique François Calletta.
Le défi « intégration sociale » permet aux adultes et aux enfants atteints d’une déficience intellectuelle, d’un trouble du spectre de l’autisme ou d’un trouble de santé mentale de participer au Pentathlon avec leurs proches. Au moins une personne, souvent deux et plus par équipe, est aux prises avec une difficulté quelconque.
À l’instar du défi « Familles et amis », le défi « intégration sociale » n’utilise pas le chronomètre. Il n’y a pas de premier, pas de dernier, et donc pas de classement. Les règles sont plus souples aussi. « Les équipes font le Pentathlon chacune à leur façon. Certaines font les cinq disciplines, mais la plupart font ce qu’elles veulent. Il y a même une équipe qui a envoyé quatre patineurs en même temps cette année », illustre le directeur général.
Ce sont ainsi 500 participants qui ont pris part ou bien au défi « familles et amis » ou au défi « intégration sociale », qui avaient lieu en même temps, dimanche dernier, 1er mars, sur les Plaines d’Abraham.
Des défis corporatifs très populaires
Parmi les 17 défis différents offerts dans le cadre du Pentathlon, ce sont de leur côté les deux défis corporatifs courte distance en équipe, soit le défi corporatif Langlois avocats et le défi courte distance Boréale, qui gagnent la cote de popularité aux côtés des tournois scolaires primaire et secondaire.
De l’autre côté du spectre, les défis longue distance ont cependant le potentiel d’accueillir encore beaucoup plus d’athlètes, particulièrement chez les femmes, où le taux de participation a été plutôt faible. Au défi longue distance en solo, le samedi 28 février, seules quatre femmes ont pris le départ sur les quelque 48 participants.
« Patiner est le plus grand défi », croit François Calletta pour expliquer la participation relativement faible sur les défis longues distances en solo. « Nous n’avons pas beaucoup de patinoires pour pratiquer le patin de vitesse. C’est un frein c’est sûr. Le jour où il va y avoir une patinoire à Montréal, ça va aider », juge le directeur général, qui souhaite aussi soutenir le développement d’autres événements hivernaux du genre ailleurs au Québec et dans le monde. « Plus il y aura d’autres événements qui vont se développer, plus il y a de gens qui vont l’essayer », croit-il.
Christopher Busset épate la galerie sur le Pentathlon solo longue distance
Les longues distances ont toutefois l’effet d’offrir tout un spectacle, comme celui qu’a livré Christopher Busset, qui a remporté la première place du Pentathlon solo longue distance le samedi 28 février. L’habitué du Pentathlon venait de décrocher une médaille d’argent la fin de semaine précédente, sur la Coupe du monde ITU de Triathlon d’hiver, volet Élite.
Celui qui détient le titre de champion national de raquettes, depuis sa victoire sur le 10 km du Snownergie, plus tôt en février, est un triathlète accompli, avec plusieurs Ironman à son actif. Il a d’ailleurs fait un top 10 au Ironman Mont-Tremblant en 2019, au devant de grand athlètes de l’international.
« Ce qui est intéressant avec le Pentathlon, c’est que c’est très très stratégique », explique le triathlète de 28 ans originaire de Saint-Romuald, qui a aussi un bagage en patin de vitesse. « La façon dont tu gères les transitions, ça peut faire toute la différence. Tu ne peux pas être excellent dans tout et le niveau d’énergie est important, comment tu pousses à chacune des épreuves ».
Une tempête qui a rendu les conditions plus difficiles
Cette année, la particularité a été selon lui que le « drafting en vélo » n’était pas autorisé en raison des conditions enneigées suite à la tempête de neige qui s’était abattue sur Québec deux jours avant l’épreuve. Le « drafting » est une technique consistant à se mettre dans le sillage de celui qui précède pour profiter de l’effet d’aspiration et économiser de l’énergie. La neige molle a aussi rendu les conditions un peu plus lentes que d’habitude à la course et à la raquettes.
« Ça a joué dans la game, c’est sûr, croit l’athlète qui aurait malgré tout fracassé un nouveau record de parcours. « Ça a impacté Maxime (Leboeuf) à la première épreuve, parce que c’était chacun pour soi. Il fallait pousser les watts pour pouvoir avancer ».
Mais malgré la compétition féroce parmi les premiers soupirants à la victoire, où on comptait aussi Julien Lachance, Jean Paquet et Sarah-Bergeron-Larouche, on pouvait sentir le respect mutuel et la saine dynamique entre les athlètes samedi, sur le site. « J’ai une certaine rivalité avec Maxime depuis plusieurs années », admet Christopher, « mais je suis toujours très content de le voir. Durant le parcours, il y avait une super belle dynamique ».
À quoi pourra-t-on s’attendre pour le Pentathlon en 2021? François Calletta n’était pas encore prêt à s’avancer dans les détails. « Je ne pense pas qu’il y aura grands changements. On a des idées en tête qu’on va explorer c’est sûr. On va regarder comment on peut continuer à bonifier parce qu’on n’a pas le choix de se renouveler pour ne pas que ça s’épuise. Mais le coeur ne changera pas. Les gens sont déjà très satisfaits », conclut le directeur général.
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