L’Ultra-Trail du bout du monde : pour aller courir entre mer et montagne

Photo : Roxanne Tanase

Au loin, que des vagues et l’infini du ciel et de la mer mélangés. Lorsque les coureurs arriveront au « bout du monde », ils pourront prendre une grande respiration et contempler l’horizon bleuté. Peut-être même voir des baleines. L’Ultra-Trail du bout du monde, qui se tient demain pour la toute première fois au parc Forillon, en Gaspésie, promet l’émerveillement.

C’est l’argument de vente principal des organisateurs, la compagnie Land’s End Expedition Racing, qui, avec l’Ultra-Trail du Mont-Albert et la TransGaspesia, commence à s’installer sérieusement dans le petit monde de la course en sentier au Québec.

L’enthousiasme est grand dans la voix de Roxane Tanase, directrice adjointe aux opérations. Elle décrit le parcours avec énergie, souhaitant vraiment que les gens découvrent la course qu’elle prépare avec tant de passion.

« Je fais des courses pour faire découvrir la Gaspésie, dit-elle. Cette région, c’est juste trop beau, et le parc Forillon, c’est l’un des plus beaux sites au monde! »

Quatre distances sont offertes aux coureurs, soit 10, 20, 35 et 50 km. « L’élévation n’est pas très haute, explique Roxane, mais les points de vue sont malgré tout extraordinaires. » En matière de dénivelé positif, les coureurs du parcours de 50 km vont quand même emmagasiner un bon 2 300 m de D+ dans les jambes
(1 660 pour ceux du 35 km).

Ils vont surtout se retrouver sur cette longue bande de terre d’une quinzaine de kilomètres qui va déposer ses pieds dans le golfe du Saint-Laurent. D’où le « bout du monde », que l’on peut aussi expliquer par le mot amérindien « gespeg », dont le sens se rapprocherait de « bout », « fin » ou « extrémité ».

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Photo : Roxanne Tanase

Participation modeste

Si les organisateurs sont emballés, il reste que les inscriptions sont au-dessous des attentes. Normal, pour une première édition, rappelle Roxane. « C’est la même fin de semaine que le marathon de Montréal. Il y a eu le Raid international Gaspésie et la course Gaspesia 100 au cours des dernières fins de semaine, ainsi que l’Ultra-Trail Harricana et, bientôt, le Bromont Ultra », énumère-t-elle.

Ce sont malgré tout un peu plus de 300 personnes qui étaient inscrites au moment de l’entrevue, et Roxane était sûre que de nombreuses personnes allaient s’inscrire dans les quelques jours précédant la course.

Ces coureurs ne viennent pas que de la Gaspésie, même si une grosse partie de la clientèle provient de la Baie-des-Chaleurs. Il y a en effet des coureurs de Montréal, de Sherbrooke et du Lac-Saint-Jean, assure Roxanne. Pour la première édition, il n’y a pas beaucoup de têtes d’affiche. Mais la coureuse Jessy Forgues, qui a remporté l’Ultra-Trail Harricana chez les femmes au début du mois, a confirmé sa participation au bout du monde.

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Photo : Roxanne Tanase

Partenariats

C’est Parcs Canada, détenteur du parc Forillon, qui a fait les premiers pas vers Land’s End Expedition Racing, explique Roxane. « Ils voulaient prolonger la saison touristique en Gaspésie et souhaitaient que les gens viennent voir les couleurs automnales. » La proposition tombait à point nommé pour l’équipe, qui envisageait justement de développer un nouveau circuit.

Tout comme au parc national de la Gaspésie, où se tient l’Ultra-Trail du Mont-Albert, et qui appartient à la Société des établissements de plein air du Québec, l’organisation ne peut pas faire tout ce qui lui plait. « Nous avons de gros protocoles à suivre », dit Roxane.

« Ce ne sont pas des sentiers super larges au parc Forillon. Il y a beaucoup de sentiers étroits dans ce parc, alors je ne sais pas si on va vraiment vouloir dépasser les 600 ou 700 coureurs dans le futur », ajoute-t-elle.

Cette première édition sera donc celle des apprentissages et des tests, avec une équipe qui a déjà appris beaucoup de ses autres épreuves. Cela sera utile, puisqu’en 2017, attention, il y aura une nouvelle course de 135 km, révèle Roxane. Elle partira de Petite-Vallée et empruntera le sentier international des Appalaches.