Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux lundi, l’organisateur du Bromont Ultra Gilles Poulin a annoncé l’annulation complète de son événement prévu les 10 et 11 octobre prochain.
Avec une certaine émotion dans la voix, M. Poulin explique la difficulté de déterminer qui peut ou ne peut pas participer au populaire événement des Cantons-de-l’Est.
Il s’agit d’un revirement de situation puisque, vendredi dernier, l’organisation prévoyait aller de l’avant, en demandant aux participants provenant de zones orange ou rouge de ne pas se déplacer à Bromont.
« Il faut être cohérent. On a des coureurs qui viennent d’ailleurs du Canada, et ils n’ont pas de [code de] couleurs là-bas, dit Gilles Poulin dans son message enregistré dimanche. Je « deale » comment avec eux? Je « deale » comment avec les gens qui sont 100 % confinés à Montréal et qui voudraient venir, mais qui ne peuvent pas, parce qu’ils sont dans une zone orange? Comment on fait pour discerner? C’est impossible d’appliquer quelque chose de cohérent. La décision s’est imposée dans notre groupe d’organisateurs. »
« On annonce notre premier DNF en tant qu’organisation, poursuit-il. Dans le cas des coureurs, ce sera un DNS, Did Not Start. On s’en excuse, on aura donné tout ce qu’on peut. Pour avoir connu une couple de DNF dans ma carrière de coureur, ce n’est jamais le fun, ce sont des décisions difficiles à prendre, mais en bout de ligne, il faut se rendre à l’évidence, on a des orteils pétés, on a du « shaffing » aux endroits que ce n’est pas le fun… »
Le Bromont Ultra avait déjà annulé ses plus petites distances, pour les confier à l’univers virtuel, mais devait tenir, avec une série de mesures sanitaires très strictes, ses courses de 55 km, de 80 km et de 160 km.
La demande faite aux participants provenant de zones orange n’était toutefois pas une interdiction complète, M. Poulin estimant la semaine dernière qu’il était du devoir de chacun des participants d’être « responsable » et d’évaluer sa propre situation personnelle.
Plusieurs athlètes élites québécois devaient participer au Bromont Ultra, dont Elliot Cardin, qui vit à Bromont, et qui devait s’élancer sur le 160 km, sa plus longue distance à vie, ainsi qu’Anne Bouchard, récemment déménagée à Bromont, elle aussi engagée sur le 160 km, une distance qu’elle a remportée en 2017.
Selon les médias québécois, le gouvernement provincial s’apprête à annoncer le passage en « zone rouge » des régions de Montréal et de Québec, alors que s’intensifie la deuxième vague de la pandémie. Plus de 750 nouveaux cas ont été enregistrés lundi, contre presque 900 dimanche.
La grande majorité des événements de trail au Québec ont été annulés cette année. Si l’Ultra-Trail Harricana et le Béluga Ultra Trail ont pu se faufiler au début du mois de septembre entre les deux vagues, une série d’annulations a été annoncée pour les compétitions de la fin septembre et de l’automne, tel que le Big Wolf Backyards Ultra, le Trail du Grand-duc et Défie le sentier Soucy.
Le Québec Méga Trail et le Défi des couleurs Simard, qui doivent aussi se tenir le week-end du 10-11 octobre, doivent faire connaître leur décision sur la tenue ou non de leur événement cette semaine. D’ores et déjà, le Québec Méga Trail a indiqué sur sa page Facebook que si les mesures sanitaires actuelles ne changeaient pas, cela « rendrait très difficile voire impossible » la tenue du QMT 50.
Le trail du parc national du Bic, prévu le 1er novembre, n’a pas encore fait connaître ses intentions. Une réunion est prévue mardi matin entre les organisateurs et la direction de la Santé publique à ce sujet.