C’est ce samedi que s’élance la toute première édition du Béluga Ultra Trail dans le parc national du Fjord-du-Saguenay, malgré le contexte de pandémie, avec un arsenal de mesures sanitaires qui devraient permettre aux coureurs de vivre une expérience en toute sécurité.
C’est du moins l’espoir de l’organisatrice Marie-Christine Dion, qui ne cache pas avoir eu des craintes depuis le début de la crise du coronavirus. « On a jasé beaucoup avec les organisateurs de course au Québec, entre autres avec Marline Côté de l’Ultra-Trail Harricana, qui a été ma mentore dans tout ça », révèle Marie-Christine.
« Avec le format de course que l’on a, je suis pas mal confiante que tout est sécuritaire », ajoute-t-elle.
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Afin de respecter les normes de la sécurité publique, il n’y aura jamais plus de 250 personnes sur les différents sites. Pour les départs, il n’y a pas de problème, puisque l’épreuve avec le plus grand nombre de participants, le 30 km, compte seulement 150 inscrits.
L’enjeu principal reste l’aire d’arrivée, à Tadoussac, où tous les coureurs convergent. Ils seront appelés à quitter les lieux rapidement. Mais les départs des différentes épreuves ont tous lieu sur des sites différents. Les coureurs partiront par vague, sept à la fois.
La remise des dossards se fait de façon à ce qu’il y ait toujours le moins de gens possible sur place, et les sacs des quelque 500 participants ont déjà été préparés.
« C’est une première édition non pas sur le thème de la performance, mais sur celui du plaisir », est le message que souhaite faire passer Marie-Christine Dion, qui est aussi derrière l’Ultra-Trail du Lac Kénogami, le Duathlon du Pano et l’événement « Courir en trail au féminin ». « Il y aura probablement de l’attente dans les ravitos », par exemple, prévient-elle.
Un paysage unique
La plus longue course de cette édition inaugurale est un 45 km, qui emprunte le sentier Le Fjord. « C’est le plus beau sentier au Québec, selon Marie-Christine. C’est un beau coin que peu de gens connaissent. »
Sur cette distance, sur laquelle s’élanceront 95 coureurs, il faudra surveiller le Bromontois Elliot Cardin, qui a inscrit l’épreuve à son calendrier, malgré le fait qu’elle se tient une semaine à peine après le 125 km de l’Ultra-Trail Harricana (UTHC), et où il a terminé à la deuxième place derrière David Savard-Gagnon.
Elliot, qui dit avoir encore les jambes « raquées », fera face à un opposant sérieux en la personne de Martin Dagenais, un nouveau venu en trail qui a remporté le weekend dernier le 65 km de l’UTHC.
Chez les femmes, notons la présence de Chantal Audet, qui a fait troisième sur le 80 km de la dernière édition du Québec Méga Trail, à l’été 2019.
Sur le 30 km, le coureur à battre est Samuel Poher, qui détient le « Fastest Known Time » [FKT] sur le Sentier Le Fjord, en mode « assisté ». Il l’a complété en juillet, en 4 h 43 m 26 s.
Le Béluga Ultra Trail offre également des courses de 16 et 5 km, ainsi qu’un 1 km pour les enfants. Puisque tout le monde emprunte le même parcours, la difficulté a été de répartir les coureurs pour éviter qu’un peloton se forme en un point donné.
L’adoption « d’un demi-béluga »
Les organisateurs se sont associés à une cause environnementale : la protection du béluga. Chaque course porte un nom poétique (Baleine blanche, Dauphin blanc, Bébéluga trail…), et 5 $ par inscription est remis au Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins, afin « d’adopter » un béluga. Les fonds recueillis devraient permettre de couvrir les frais d’un « demi-béluga », blague Marie-Christine Dion.
Avec ses collègues, elle espère créer un événement rassembleur et unique. « C’est difficile d’attirer sur nos événements du Saguenay les gens hors de notre région, c’est pour ça qu’on a voulu faire une compétition qui soit plus qu’une course, mais plutôt une sortie dans une région du Québec », explique l’organisatrice.
L’an prochain, 250 dossards de plus seront mis en vente, avec une nouvelle épreuve d’un genre « qui n’existe pas au Québec », affirme Marie-Christine, qui la dévoilera samedi.
« J’ai vraiment hâte, les papillons s’installent comme si c’est moi qui allais courir », conclut-elle.
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