Ils partagent leur préparation et leur expérience du Marathon des Sables

Mini portraits

Julien Chorier
Julien Chorier dans les dunes du Marathon des Sables au Sahara, en 2019 - Photo : Cimbaly / MDS

Le 21 avril 2023, 1200 coureurs prendront le départ du 37e Marathon des Sables (MDS) dans le Sahara sud-marocain en autosuffisance alimentaire. Distances+ sera cette année au cœur de l’événement et vous propose à cette occasion et en amont un dossier spécial MDS.

Comment se préparer adéquatement à cette longue épreuve d’environ 250 km en 6 étapes, dont une longue de 80 km, dans le désert?

Vous retrouverez dans cette série d’articles — qui seront publiés régulièrement jusqu’au terme de l’épreuve — des scientifiques, des entraîneurs, des professionnels de la santé et de la nutrition, des coureurs expérimentés et d’autres qui se lanceront pour la première fois dans l’aventure. Tous témoignent et partagent leur expérience et leurs connaissances sur ce périple hors du commun.

Même si, pour la plupart des participants, le MDS est « une grande aventure humaine davantage tournée vers les rencontres et le partage que vers la performance sportive », même si les barrières horaires sont très larges et que plus de 90 % des traileurs franchissent généralement la ligne d’arrivée, pour le commun des mortels, il ne s’improvise pas. Vous retrouverez tout au long de ce dossier des conseils pratiques pour une préparation réussie, que ce soit en 2023 ou pour les années à venir, afin que cette traversée du désert ne soit pas une semaine de souffrance.

Nous vous présentons brièvement ci-dessous les athlètes qui ont répondu à Distances+ et que vous retrouverez au fil des articles, à savoir Mathieu Blanchard, Julien Chorier, Sylvaine Cussot, Brunilde Girardet, Yvan L’Heureux, Mérile Robert et Anna Sylvestre-Treiner.


Mathieu Blanchard

Mathieu Blanchard
Mathieu Blanchard félicité par Patrick Bauer lors du Marathon des Sables 2021 – Photo : CIMBALY / MDS

Il a 36 ans. Il est ultra-traileur et aventurier professionnel et fait partie de l’équipe Salomon international.

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Mathieu a débuté le trail en 2016 en remportant sa première course à vie sur sentier, le 80 km de victoire sur l’Ultra trail Harricana du Canada au Québec. Depuis, il a enchaîné les les podiums, au Québec et autour du monde. Il est entré dans la légende à l’été 2022 en luttant pour la victoire à l’UTMB épique face à Kilian Jornet. Après sa 3e place en 2021, il a confirmé en terminant 2e, en passant sous la barre mythique des 20 heures sur le parcours officiel de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (172 km et 10 000 m D+).

En 2023, son objectif numéro 1 est la Western States aux États-Unis. Le Marathon des Sables, où il avait terminé 5e en 2021 en passant au travers du gastro-entérite, est l’une des étapes de sa préparation pour le mythique 100 miles californien. Avant cela, il a couru, sur route, le Marathon de Paris en 2 h 22 min et 36 s.

Le MDS 2023 s’inscrit par ailleurs pour Mathieu Blanchard dans une double logique puisqu’il entend bien aider l’équipe française « Terdav », composée d’athlètes performants parmi lesquels Erik Clavery (Mérile Robert a pour sa part été contraint au forfait en raison d’un problème cardiaque l’empêchant d’obtenir son certificat médical), à « aller chatouiller les Marocains ».

Son conseil : « bien optimiser son sac et faire les bons choix pour que la traversée du désert ne tourne pas au martyre avec un dos défoncé ».


Julien Chorier

Julien Chorier
Julien Chorier a terminé 11e du Marathon des Sables en 2019 et 6e en 2022 – Photo : Ian Corless

Il a 42 ans. Il est ingénieur, docteur en génie civil de formation, mais il est considéré athlète professionnel. Il est le team manager de l’équipe française Hoka depuis 2014. Il habite en Savoie.

Sa spécialité : les ultras rugueux. Il a remporté en 2023 le célèbre Ultra-Trail Raramuri au Mexique.

Julien détient l’un des plus grands palmarès français en ultra-trail. Il a notamment gagné la Diagonale des fous (deux fois), la Hardrock 100, la CCC (il a également terminé 3e de l’UTMB 2008), l’Ultra-Trail du Mont-Fuji, le MIUT…

En raison de la chaleur, du sable, du portage de sac et du faible dénivelé, le MDS se présente comme l’antithèse des conditions qu’il affectionne. Toutefois il garde un bon souvenir de sa première expérience en 2019 (11e), au point d’y retourner pour signer une performance en 2022. Il a terminé à la 6e place. Il a adoré « la super semaine sur le camp entre potes, presque coupé du monde, pour le côté aventure ». Il a aimé aussi passer du temps à préparer son matériel et à optimiser son sac.

Son conseil : « penser aux petits plaisirs qui vous aideront à tenir, comme des bonbons qui rappellent de bons souvenirs, comme une playlist sympa qui va couper la monotonie des longues (très longues) étapes. »


Sylvaine Cussot

Sylvaine Cussot
Sylvaine Cussot a terminé 2e du Marathon des Sables 2022 – Photo : MDS

Elle a 40 ans. Elle est coureuse pro et fait partie de l’équipe Asics — Irun. Elle vit désormais à La Réunion.

Sylvaine a débuté l’athlétisme à l’âge de 10 ans et, mise à part une pause pour ses études de commerce, elle n’a pas quitté ses chaussures de course depuis. Elle est passée au trail en 2012 avec succès puisqu’elle est montée sur les podiums un peu partout sur la planète, sur tous les formats.

Sylvaine affectionnait, au début de carrière d’athlète, quand les courses étaient assez roulantes et rapides, mais depuis quelques années, elle apprécie se confronter aux sentiers et circuits plus techniques. 

Elle a participé au MDS pour la première fois en 2022. « J’avais envie de voyage, d’aventure, de défis et de partage. Le MDS c’est un peu tout ça. » 

Elle a vécu une préparation un peu bancale, puisqu’écourtée et perturbée par une fracture de la clavicule en décembre 2021. Malgré un petit manque de préparation spécifique en particulier avec le sac, elle a décroché la 2e place.

Son conseil : « bien optimiser le sac, car c’est une grosse partie de la performance. Penser également à bien gérer la récupération entre les étapes, c’est indispensable pour pouvoir bien repartir le lendemain ».  


Brunilde Girardet

Brunilde Girardet
Brunilde Girardet a décidé de sortir de sa zone de confort pour affronter le Marathon des Sables – Photo : Trail du Roc de la Lune

Elle a 34 ans. Elle est ingénieure dans l’aviation civile. Elle vit à Toulouse.

Passionnée de sports plein air (trail, rando, raid, vélo, triathlon, ski de fond…), Brunilde aime particulièrement les efforts qui durent longtemps, quand ça monte fort et que les parcours sont très variés.

Elle n’aime pas le plat et la chaleur, mais elle a une grande expérience des courses à étapes avec un sac à dos chargé.

Ce sera sa première participation au MDS en 2023.

Ses motivations : le partage avec les autres participants et ce sera pour elle un nouveau défi qui la fera sortir de sa zone de confort, en particulier la vie sur le camp sans le confort habituel.

Le début de la préparation lui permet déjà de se projeter dans la course. Malgré son expérience, ce MDS sera vraiment différent de tout ce qu’elle connaît et elle doit repenser sa méthode, se renseigner sur le matériel adéquat pour le désert, apprendre à tout peser et à remplir des fichiers.


Yvan L’Heureux

Yvan L'Heureux
Le Québécois Yvan L’Heureux (à gauche) a parcouru les 250 km du MDS 2022 avec son ami Franck Daigle – Photo : Marathon des Sables

Il a 47 ans. Il est acupuncteur et spécialiste de la médecine chinoise. Il a fondé au Québec le Défi Everest, un événement sportif et caritatif qui mobilise des milliers de participants depuis 10 ans pour les faire bouger. Il se définit comme un « philanthrope humaniste » pour qui la santé des gens est le plus important. Il vit à Rivière-du-Loup au Québec.

Yvan collectionne les ultras XXL à l’image de l’Euforia, Montane Spine Race, la PTL, le Tor des Géants ou encore la TransPyrénéa.

Il participé au Marathon des Sables pour la première fois en 2022. Il s’est préparé à fond en particulier dans « sa chambre à chaleur » pour arriver très acclimaté, ne pas subir de coups de chaleur et viser un top 100. Mais sa course à la performance s’est très vite transformée en aventure humaine et amicale. Sa grande expérience en ultra lui a servi pour gérer le matériel et les phases cycliques de la forme, mais il retient que le MDS est vraiment différent de tout ce qu’il avait vécu avant ça et que les arrêts tous les jours après chaque étape peuvent être agréables et source de partage et de rencontres, mais qu’ils cassent vraiment le rythme.

Son conseil : « Bien s’entendre sous la tente. La promiscuité peut devenir vite compliquée et usante. Ne pas hésiter à dire les choses qui ne vont pas et à crever les abcès pour que l’expérience soit vraiment belle. »


Mérile Robert 

Mérile Robert
Le Français Mérile Robert a terminé 3e du Marathon des Sables en 2018 et 2021, 4e en 2022 – Photo : MDS

Il a 51 ans. Il est ingénieur informatique. Il vit à Sète.

Mérile court depuis plus de 20 ans, au départ essentiellement sur route.

Il a participé pour la première fois au MDS en 2012. Il avait entendu parler de l’événement à la machine à café de son entreprise, Groupama, qui montait une équipe. Il s’est lancé et a terminé à une très honorable 36e place. 

Depuis, il a appris et engrangé de l’expérience au point de faire partie des favoris et venir taquiner les Marocains dans leur désert. Il devait participer à son 7e MDS en 2023, lui qui a terminé 3e en 2018 et 2021, 4e en 2022, mais un problème cardiaque bénin ne lui a pas permis d’obtenir son certificat à moins d’un mois de l’épreuve.

Il aime le MDS pour le défi sportif, mais aussi pour tous les moments de partage, d’entraide, de solidarité sur le camp. L’édition de cette année aura une saveur particulière, car il va la partager avec son fils.

Son conseil : « travailler son mental sur des sorties pas sympas, en solo, et s’entraîner sur de longues lignes droites » 


Anna Sylvestre-Treiner

anna sylvestre-treiner
La coureuse parisienne Anna Sylvestre-Treiner va découvrir les chemins du Sahara en avril 2023 – Photo : courtoisie

Elle a 34 ans. Elle est journaliste. Elle vit à Paris. La course à pied fait partie de la routine de vie d’Anna. Elle sort trois-quatre fois par semaine pour se faire plaisir, pour se défouler ou pour s’échapper.

Elle a participé à peu de compétitions. Elle a un marathon à son actif (2021) qu’elle a vécu dans l’euphorie absolue » pour la citer.

Ce sera sa première participation au MDS en 2023.

Ses motivations : le voyage en lui-même, « partager l’aventure avec des potes » et tester ses limites et ses capacités.

Elle doit concilier au quotidien une vie professionnelle très chargée et une vie familiale bien remplie, puisqu’elle a une jeune enfant, mais elle est « hyper organisée » et souhaite faire de ce MDS l’une de ses priorités de l’année.

Elle aime d’ores et déjà le chemin à parcourir pour atteindre son objectif.


Lire le dossier spécial MDS

Article #1 – La préparation physique

Article #2 – La préparation nutrition et hydratation

Article #3 – La préparation matérielle

Article #4 – Gare aux bobos sur le Marathon des Sables