La troisième édition du Bromont Ultra : pour le dépassement et la philanthropie

Photo : courtoisie

Se remplir les poumons d’air frais et les yeux de couleurs, c’est la beauté des courses en automne. Ce weekend, les 8 et 9 octobre, les coureurs du Bromont Ultra (BU) donneront tout ce qu’ils ont dans le ventre. L’organisation, elle, donnera tous ses profits à de bonnes causes.

Pour son fondateur, Gilles Poulin, le BU est la grande fête de fin d’année de la course en sentier. C’est un festival de course sur 48 heures, où les plus petits courront le samedi, les plus grands choisiront une course le samedi ou le dimanche et les plus fous trotteront pendant deux jours.

Dépassement

« L’approche du Bromont Ultra est communautaire plutôt qu’orientée sur la compétition. C’est une expérience plus qu’une course. Beaucoup de familles et d’équipes participent. Ça crée une atmosphère d’entraide et une ambiance festive », explique Gilles, l’organisateur en chef.

Un mot clé revient souvent lorsqu’on discute avec lui : dépassement. Ce n’est pas un hasard si les distances sont supérieures aux classiques 1, 5, 10, 21 et 42 km. En parcourant 2, 6, 12, 25, 55, 80 ou 160 km, le principal dépassement est celui de soi-même. « Plus de la moitié des coureurs vont parcourir leur plus longue distance à vie. Ça donne un petit quelque chose de spécial à la course, un défi qui amène une nervosité et une effervescence », confie Gilles, lui-même ultramarathonien. On sent déjà la fébrilité dans sa voix au téléphone.

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Photo : courtoisie

Philanthropie

La raison d’être du BU est de contribuer à changer le monde en se dépassant, un pas à la fois. C’est comme ça que tout a commencé.

En 2009, Gilles, qui figurait alors parmi les rares ultramarathoniens au Québec, s’est inscrit à une course de 50 mi (80 km) avec pour objectif de faire une levée de fonds de 50 000 $. Il a finalement amassé plus de 60 000 $! Il a créé la fondation Ultragiving, puis il a recommencé l’année suivante. Et la suivante, et l’autre ensuite.

En 2013, après avoir participé à deux courses de 100 mi et amassé 100 000 $, il a lancé le projet BU avec ses acolytes, Alister Gardner, Audrey Laroquette, François Monette, Marc Hébert, Michel Matteau et Annie Rousseau. « Je voulais transformer la levée de fonds que je faisais seul en une affaire de gang. Le potentiel de levée de fonds devenait énorme et incontournable! », raconte-il.

Aujourd’hui rendu à sa troisième édition, le BU continue de redistribuer tous ses profits, et 50 % du tarif d’inscription va directement à la collecte de fonds. Les participants ont leur mot à dire dans cette redistribution en choisissant parmi les quatre causes associées à l’événement (Fondation québécoise de la maladie cœliaque, Fondation des sports adaptés, Société de la sclérose latérale amyotrophique du Québec et Reach Out to Humanity). Ceux qui collectent au moins 5 000 $ peuvent même l’offrir à la cause de leur choix.

Moins de 10 % des coureurs font une levée de fonds supplémentaire. Gilles aimerait voir ce pourcentage augmenter. « C’est la mission du Bromont Ultra et on souhaite que les gens le voient comme ça. » Si tout va comme prévu, il est même possible que l’événement devienne entièrement subventionné afin que 100 % des coûts d’inscription soient redistribués.

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Photo : courtoisie

Des parcours pour tous

Le volet des courses en équipe est important pour le BU, puisqu’un peu moins de la moitié des coureurs sont dans cette catégorie. Des équipes composées de
5 à 10 personnes se partagent 80 ou 160 km. On y retrouve même des participants ayant des limitations fonctionnelles. Gilles a raison de dire que « ça donne des histoires et des performances très touchantes ».

Les distances de 2 et 6 km offrent une initiation aux enfants et aux coureurs peu expérimentés. Les sentiers relativement peu techniques, mais hautement bucoliques ont pour but de donner la piqûre aux petits nouveaux. Les parcours de 12 et 25 km élèvent la barre, mais ils demeurent accessibles. Des sentiers larges et faciles aux sentiers étroits plus techniques, les coureurs auront droit à des sections de défis et à d’autres de répit (relatif!). « Ce sont de belles initiations à ce que sont les ultras », précise Gilles.

Quant aux parcours de 55, 80 et 160 km (deux fois la boucle du 80 km), le dénivelé positif, les montées abruptes, les roches, les racines et les chemins forestiers mettront autant les quadriceps que le mental à l’épreuve. Mais si ça peut en encourager certains, le BU affirme sur son site que « la souffrance est plus facile en nature »!

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Photo : courtoisie

Participation : quantité et qualité

Gilles valorise l’expérience avant les performances. Il admet que le BU n’est pas la principale destination de l’élite mondiale, mais il se dit néanmoins très fier, car « les grands du Québec y sont tous passés : Alister Gardner, Jeff Gosselin, Florent Bouguin, Sébastien Roulier, Joan Roch, Patrice Godin, Sébastien St-Hilaire, Bruno Ducharme, Pierre Lequient et plusieurs autres ».

Le BU connaît une croissance depuis trois ans et s’attend à un record de participation cette année (plus de 1 200 coureurs) et à une collecte de fonds record aussi (déjà près de 100 000 $), « surtout si la météo est de notre bord, puisqu’environ 20 % des coureurs s’inscrivent le jour même ».

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