L’entraînement croisé, autrement dit la diversification des pratiques sportives, est essentiel pour les coureurs de trail et d’ultra parce que ces activités de transfert permettent d’ajouter des heures de préparation physique et mentale sans augmenter la charge mécanique induite par la course, ni le risque de se blesser parce qu’on en fait trop, trop souvent. En la matière, le vélo de route et le vélo tout-terrain (VTT) sont déjà très populaires auprès des traileurs, mais ils pourraient être séduits par le « gravel bike », en français le vélo de gravier, le vélo toute-route ou encore le vélo de route tout-terrain. Distances+ vous présente les avantages de cette nouvelle discipline.
D’abord, cette variante du cyclisme est sans doute l’option d’entraînement sur roues qui s’apparente le plus, philosophiquement, à la course en sentier.
L’un des attraits principaux de ce type de vélo (voir les caractéristiques techniques plus bas) est qu’il ne nécessite pas d’avoir un niveau très élevé pour l’apprécier. Il est facile à utiliser.
Contrairement au vélo classique, vous pouvez profiter du vélo toute-route sur une grande variété de pistes, même les plus techniques. Empruntez une route en gravier, un chemin de forêt ou de montagne ou un sentier de VTT et sortez même, pourquoi pas, des sentiers battus sans trop vous soucier de l’état du terrain. Il suffit d’un peu d’entraînement seulement pour s’habituer et passer à peu près partout grâce à ses pneus larges, les matériaux utilisés pour la fabrication du cadre et ses nombreuses vitesses.
À la différence du vélo de montagne, le gravel bike peut facilement atteindre plus de 30 km/h sur des sentiers en terre battue ou sur l’asphalte, dépendamment de votre niveau de forme physique. Et il est idéal également pour faire une simple promenade ou se rendre au travail.
Entraînement croisé
Croiser son entraînement de course à pied avec des sorties en vélo de route tout-terrain permet de coupler le renforcement musculaire du bas du corps et d’améliorer sa flexibilité en « reposant » certaines articulations, mais aussi d’intégrer un entraînement cardio soutenu ou à haute intensité, qui sera profitable en bout de ligne pour la course.
Le cyclisme est une excellente activité de transfert, mais certains craignent de chuter et de se blesser. L’auteur de ces lignes pourrait écrire un roman sur les conséquences des accidents de vélo de montagne et de route, mais il n’a jamais eu d’accident en vélo de gravier.
Par ailleurs, lorsque l’hiver approche, ou lorsqu’une période de confinement est imposée, votre vélo s’installe aisément sur un support pour l’entraînement en intérieur.
Un vélo plus accessible financièrement
Les vélos de route et de montagne coûtent facilement plusieurs milliers de dollars (ou d’euros) parce que le cadre est entièrement en carbone, qu’ils sont équipés d’une transmission à 11 vitesses, d’un système de freinage hydraulique ou encore un système de changement des vitesses électronique.
Le vélo de gravier est plus accessible financièrement. Neuf, un gravel polyvalent et fiable prévu uniquement pour l’entraînement peut se détailler à 1250 $. Il vous en coûtera moins de 2500 $ pour un vélo de compétition.
Si vous avez un budget limité, privilégiez un cadre en acier, des freins à disque mécaniques et un engrenage plus simple à 9 ou 10 vitesses.
Vous pouvez aussi opter pour un vélo de seconde main, mais le gravel bike étant un produit relativement récent, il sera peut-être difficile à dénicher et le choix pourrait être limité.
Le gravel bike, en résumé…
Globalement, un vélo de route tout-terrain fait tout bien, mais ne fait rien parfaitement, à part rouler sur les routes de gravier, évidemment !
Idéalement, il sera constitué des éléments suivants :
- Cadre en carbone et fourche en acier, ou ;
- Cadre et fourche en acier, ou ;
- Cadre en aluminium et fourche en carbone, ou ;
- Entièrement en carbone (si gros budget)
- Axes traversants de 12 mm
- Freins à disque mécaniques (actionnement par câbles plutôt qu’à hydraulique)
- Transmission simplifiée (10 vitesses ou « one-by ») : une vitesse à l’avant et onze ou douze à l’arrière).
Si le monde du cyclisme et ses technologies sont nouveaux pour vous, un certain niveau de recherche sera de mise. Ceci étant dit, le mieux est de trouver un magasin de vélos avec des employés sympathiques et instruits qui sauront vous conseiller sur l’ajustement, mais surtout qui ne porteront pas de jugement sur votre budget.
Roy Kok est ultra-traileur, écrivain et adepte du run commute à Vancouver, en Colombie-Britannique (Canada). En 2014, il a décroché le titre de champion canadien de trail (80 km). En 2016, il a été recruté par l’équipe de trail du Canada avec qui il a participé au Championnat du monde d’ultra-trail à Braga, au Portugal.
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