Voici 10 bonnes façons de ruiner sa course

enfant qui pleure après sa course
Il y a plusieurs façons de rater sa course et de pleurer toutes les larmes de son corps. - Photo : Michal Jarmoluk

Quel coureur n’a pas rêvé de voler pendant la course, de n’avoir que des bonnes sensations ou de monter sur le podium? Or, très souvent, les petites erreurs s’accumulent et mènent à des expériences désagréables. Voici, sur une note humoristique, dix façons de bien réussir… à échouer dans sa quête d’une médaille, avec quelques conseils pour éviter de se tromper. 

Utiliser du matériel tout neuf le jour de la course

La préparation pour l’épreuve de trail est parfaite. Le plan d’entraînement a été respecté et la période d’affûtage s’est bien passée. Mais, même s’il a déjà entendu dire qu’il ne faut pas porter du matériel neuf le jour d’une compétition, le coureur veut mettre toutes les chances de son côté. Il se laisse avoir, par exemple, par la promesse d’une paire de chaussures qualifiée « des plus rapides sur le marché ».

Ainsi chaussés de ses nouveaux souliers, les « meilleures chaussures du monde » commencent à le faire souffrir après quelques minutes de course.

C’est la même chose pour les vêtements. L’étiquette d’un t-shirt neuf peut devenir une torture après quelques heures. 

Il faut toujours essayer à l’entraînement toutes les pièces d’équipement avant de les mettre pour une course.

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Arriver au départ au dernier moment

Le jour de la compétition, la routine avant la course implique plusieurs petites tâches importantes :

  • Le transport vers le site de compétition; 
  • La récupération du dossard ou de la puce électronique;
  • La re-re-re vérification du matériel;
  • Le passage obligé aux toilettes (en même temps que tout le monde); 
  • L’exécution d’un échauffement approprié pour l’épreuve;
  • Le temps nécessaire pour se préparer mentalement.

L’organisation va quelques fois suggérer une heure d’arrivée : ce n’est pas pour rien.  

Il faut prévoir suffisamment de temps pour exécuter toutes ces tâches afin d’être prêt pour l’effort à venir. Sueur, temps et argent ont été investis, pourquoi mettre en péril cette course à cause d’un retard?  

S’entraîner seulement quand il fait beau

Courir sous la pluie ou quand il fait trop chaud, ou quand il fait trop froid, n’est pas agréable. Mais, le jour de la course, la température est imprévisible, surtout au printemps et à l’automne.

S’il ne fait pas beau, l’idéal est de ne pas modifier son plan d’entraînement, afin d’être prêt à affronter toutes les conditions possibles.

Un bémol cependant : mieux vaut éviter les chemins glacés, les orages et toutes les conditions qui peuvent engendrer des blessures.

Toujours s’entraîner sur la même surface

enfants qui courent dans l'eau
S’entraîner dans les flaques d’eau aussi, comme les enfants! – Photo : Orhan Kaya

Durant une course de trail, on met le pied sur plusieurs types de surfaces : de beaux sentiers en poussière de roche, des sentiers plus difficiles avec des racines et des gros cailloux, ou encore une portion de gazon ou une route asphaltée.

Chaque surface implique de légères différences dans le travail biomécanique. C’est pour cette raison que les séances d’entraînement devront toucher à chaque surface afin d’optimiser la performance.

Ne pas s’entraîner à faire des descentes

Devant une épreuve avec un dénivelé positif impressionnant, il est tout naturel d’investir beaucoup de temps à travailler les montées. Mais tout ce qui monte doit redescendre.

Les descentes, bien que plus faciles au niveau cardio-vasculaire, imposent un stress musculaire (excentrique) très important. D’autant plus qu’elles requièrent plus d’habiletés techniques que les montées. 

Ne pas se préparer aux descentes peut s’avérer catastrophique pour la performance finale. 

Transporter trop de choses

sac à dos
Ce n’est pas un coureur, mais si ce l’était, il aurait vraiment trop de stock. – Photo : Saiid Bel

Chaque gramme transporté demande un « micro-pourcentage » d’effort. Plus les grammes s’accumulent et plus la demande énergétique augmente. 

Il est important d’apprendre à connaître ses besoins (hydratation et nourriture) durant les entraînements et selon les conditions climatiques, afin d’apporter le strict nécessaire pour chaque étape de la course. 

Il est aussi primordial de bien connaître l’emplacement des stations d’aide sur le parcours et ce qui y est offert pour planifier ce qui doit être transporté.

Manger quelque chose de nouveau la semaine ou la veille de la course

Si l’épreuve phare de la saison a lieu dans une région exotique de la planète, il peut être tentant de goûter à des plats locaux. Mais l’estomac pourrait ne pas apprécier cette nouvelle expérience culinaire.  

Cela peut facilement ruiner l’épreuve. Dans la semaine qui précède l’évènement, il faut garder un régime alimentaire connu. 

Pour la même raison si l’épreuve a lieu à la maison, ce n’est pas le moment d’essayer une diète supposément miraculeuse pour la performance sans l’avoir précédemment expérimentée.

Ne pas manger pendant ses entraînements

Lors d’une épreuve qui demande plus de quatre heures d’effort, il faudra manger pour avoir suffisamment d’énergie. 

La digestion est plus lente durant un effort, car le sang est mobilisé pour oxygéner les muscles. Il est important de faire des tests durant les longues sorties, car cela permet de connaître les aliments qui conviennent le mieux, ainsi que la quantité à absorber pour rester confortable. 

Ne pas avoir d’objectif(s)

Avoir un « but », c’est un moteur qui dirige l’entraînement. Le coureur qui débute dans le sport aura probablement comme cible d’atteindre le fil d’arrivée. Le plus expérimenté aura des objectifs plus précis. 

L’important est d’avoir un objectif clair et réaliste. Au fil des semaines, il est important de se le rappeler pour garder la motivation. 

On peut, par exemple, indiquer son but sur la page d’accueil du téléphone ou de l’ordinateur, se faire un mémo sur le bureau au travail ou sur le réfrigérateur. Tous les moyens sont bons.

Ne pas se préparer mentalement aux moments difficiles

Dans une épreuve, surtout si elle est longue, il y a des moments de découragement qui peuvent altérer la performance, voire mener à l’abandon.

Bien avant le départ, il faut réfléchir à quelque chose de motivant. Ce sera une phrase, une image, une chanson, un mantra qui sera utilisé quand l’esprit entrera dans une spirale négative. 

Ça peut être la pensée d’un ami malade qui donnerait tout pour avoir la chance de faire la course ou simplement une séquence d’un film inspirant. 

Le but est de retrouver la confiance et faire disparaître les pensées négatives.

En conclusion

Beaucoup d’éléments sont incontrôlables durant une course en sentier, mais pour éviter d’échouer dans sa quête, le coureur doit contrôler ce qu’il peut contrôler et éviter les erreurs évitables.


Jean-Frédéric Fortin est triathlète depuis 30 ans et entraîneur depuis 23 ans. Il est l’entraîneur-chef du club de triathlon Hippocampe, à Saint-Hubert. Passionné par la performance humaine, il a eu la chance de travailler avec des athlètes de tous âges et de tous les horizons.


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