L’Échappée Belle tient son pari après avoir tout imaginé

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Sur le parcours de l'Échappée Belle - Photo : Thomas Vigliano

Dans une saison perturbée par la pandémie de COVID-19, l’Échappée Belle, qui traverse les magnifiques panoramas du massif de Belledonne, dans la région de Grenoble, se présente comme le trail de reprise le plus attendu. La compétition s’élance ce week-end.

La course, réputée pour sa technicité, est devenue une référence nationale, voire internationale. Forts d’une belle édition 2019, marquée notamment par le record de parcours de François D’Haene sur l’ultra de 149 km et 11 400 m D+ (en 23 h 55), les organisateurs se sont démenés pour maintenir l’événement. Ils ont imaginé tous les scénarios et adopté des mesures spéciales, adaptées à la situation sanitaire.

Les préparatifs pour l’édition 2020 allaient bon train, jusqu’à l’allocution présidentielle du 16 mars dernier, où le confinement a été décrété. « On a eu tous les types de réactions au sein de l’équipe, raconte Florent Hubert, président de l’association Échappée Belle. On a décidé d’y aller pour prendre de l’expérience face à une situation qui peut durer dans le temps. »

Après une période de réflexion, il a été décidé que rien n’empêchait l’organisation de continuer à préparer l’événement, tout en anticipant ce que pourrait être la situation sanitaire le jour J.

« Nous avons mis en place des dates butoirs, pour voir l’évolution et se donner le maximum de chances que la course puisse avoir lieu » dit M. Hubert, tout en précisant que la sécurité des participants est restée au coeur des préoccupations.

Divers scénarios pour maintenir l’aventure

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Photo : courtoisie

Pour tenir le pari de tenir les trois épreuves (149 km et 11 400 m de D+, 87 km et 6100 m de D+, 62 km et 4700 m de D+), l’organisation a pris comme point de départ une situation hypothétique drastique.

« Cela nous permettait de partir du pire pour alléger le dispositif au fur et à mesure des annonces et nouvelles conditions », explique Florent Hubert.

Parmi les simulations imaginées, il y avait celle de ne tenir qu’une seule course, celle de créer une épreuve en totale autonomie ou encore de produire un parcours ne traversant qu’un seul département, au lieu de deux, pour alléger le travail nécessaire à l’obtention des autorisations. 

Ce n’est qu’après une analyse financière que le seul scénario possible a été retenu, soit celui de maintenir les trois courses. « Ça n’était pas le plus facile, mais nous nous sommes rendu compte que de retirer une course rendait l’événement non viable »,  explique Florent Hubert. 

« En cas d’annulation, nous voulions que le coût soit raisonnable pour les coureurs, au-delà des frais déjà engagés que nous aurions pu supporter ». Ce dernier a été plafonné à 20 % du montant de l’inscription, quel que soit le motif.

« Le scénario le plus fou, et qui nous plaisait bien, était quand même l’Échappée Belle en totale autonomie, et seulement sur le parcours de 149 km », concède-t-il toutefois.

Des mesures exceptionnelles

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Photo : courtoisie

Afin de pouvoir maintenir le rendez-vous, l’organisation a dû faire preuve d’adaptation pour répondre aux règles sanitaires.

« L’enjeu crucial a été de réfléchir comment casser les points de croisements et de rassemblements », dit M. Hubert.

Une charte, soumise à l’acceptation de chacun, a été envoyée par courrier électronique à chaque participant. Les dossards sont à retirer sur des créneaux définis. Une option permettant l’envoi postal a même été mise en place pour éviter les attroupements.

Les départs, masqués, se feront par vagues de 100 coureurs toutes les demi-heures, en fonction des côtes ITRA. Les ravitaillements seront réduits et moins fournis, obligeant à plus d’autonomie. Un fléchage sera aussi mis en place pour fluidifier au maximum les passages.

Les coureurs ne pourront être accompagnés que d’une seule personne sur les points de rassemblement, les meneurs d’allure restant autorisés pour la partie sportive.

Les gestes barrières et les mesures de distanciation sociales devront bien évidemment être respectés. L’application de traçage « StopCovid » devra être téléchargée sur les téléphones et toute déclaration de la maladie pré ou post course devra faire l’objet d’un signalement auprès de l’association Échappée Belle.

Les podiums se feront à l’issue des courses, au fil des arrivées, afin d’éviter tout rassemblement lors d’une cérémonie de clôture, qui elle, a été annulée.

La conférence de presse, rassemblant près de 150 personnes, a elle aussi été supprimée pour faire place à un suivi en direct contenant des interviews réalisés à l’avance.

Des commissaires de courses seront présents sur chaque zone critique afin de s’assurer du bon respect des règles en vigueur. « Cette année, nous serons plus proches d’une épreuve essentiellement sportive que d’un événement global et festif », dit Florent Hubert.

Spectacle garanti

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Photo : courtoisie

Grâce à tous ces efforts menés par toute une équipe de passionnés, Florent Hubert estime qu’il s’agira sans doute de « l’édition la plus musclée, et que le chrono moyen sera sans doute plus élevé qu’à l’habitude ».

On note la présence des frères Ferrari, de Jean-Marie Thévenard (ainsi que de son frère Xavier en tant que meneur d’allure), de Martin Kern, de Sangé Sherpa, de Caroline Chaverot, de Mimmi Kotka ou encore de Sébastien Chaigneau, le parrain de l’épreuve.

« Nous aurons également un regard important sur la fin de course, car ce sont des participants très méritants, qui n’ont pas forcément les mêmes conditions que la tête de course lors des ravitaillements. Ils font preuve d’une force de caractère impressionnante » conclue Florent Hubert.

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