Simon Benoit au congrès annuel sur la médecine et la science dans les sports d’endurance – Photo : courtoisie
C’est au début mai que se déroulait, à Castellón en Espagne, le Congrès mondial annuel sur la médecine et la science dans les sports d’endurance, en marge des Championnats du monde de trail 2018. Simon Benoit, alias « Doc Benoit » de Distances+, y participait avec l’espoir d’en apprendre davantage sur les dernières découvertes de l’année en matière de médecine de la course d’endurance.
« Ça faisait un bout de temps que je souhaitais participer à ce congrès, qui se déplace chaque année dans une nouvelle ville », explique le médecin de la région de Montréal. Ayant été mandaté par l’Association québécoise des médecins du sport du Québec pour préparer une présentation sur les particularités du suivi physique et psychologique des athlètes d’ultra-endurance, il a finalement sauté sur l’occasion de mettre à jour ses connaissances.
« Il n’y a pas tant de recherches que ça qui sont réalisées sur les épreuves d’ultradistance. Ça ne fait pas longtemps qu’on fait des études sur le sujet et nos connaissance en la matière ne sont pas parfaites. On est rendus à faire le point sur ce qu’on comprend », estime celui qui est aussi un grand amateur de ce type de courses.
Les 9 et 10 mai, l’athlète et médecin a pu assister à deux jours bien chargés de conférences et d’ateliers sur différents thèmes tels que les marqueurs de performance, la fatigue musculaire, la biomécanique de course et la nutrition.
« Doc Benoit » était particulièrement curieux d’assister aux conférences sur l’hydratation données par Marty Hoffman, un chercheur connu mondialement pour ses connaissances de la physiologie du rein, de même que celles de Grégoire Millet, spécialiste et professeur en physiologie du sport, qui a fait des études poussées sur la fatigue musculaire.
Au niveau personnel, il anticipait avec fébrilité les présentations sur les prédicteurs de performance. « Qu’est-ce que tu peux vérifier comme marqueurs, par exemple dans ton entraînement, pour faire en sorte que tu sois à ton peak au moment de l’événement? La caféine, est-ce une bonne idée ou pas vraiment une bonne idée? Et la vitamine D et B2? On essaie encore d’élucider les mécanismes de crampes, comment on peut faire pour les traiter, les prévenir. C’est passionnant. On se pose encore beaucoup de questions », affirme Simon Benoit en entrevue.
Il croit d’ailleurs que les professionnels de la médecine du sport devraient baser leurs recommandations en se fiant à la fois sur l’information scientifique et l’information de terrain, recueillie avec l’expérience des entraîneurs et des coureurs. « La vérité se situe quelque part au milieu de la science et l’expérience », juge le médecin. « Il y a donc aussi toujours des débats d’idées sur ce qui devrait faire consensus, par exemple au niveau de la gestion de la sécurité dans l’organisation d’événements ».
Ouvert à tous, le congrès a accueilli une centaine de médecins de partout dans le monde, mais aussi des biologistes, des entraîneurs, des chercheurs en physiologie de l’exercice et même des athlètes. David Jeker, entraîneur et athlète d’ultramarathon québécois, participait d’ailleurs lui aussi à ce congrès.
Bien que Simon Benoit participait pour des raisons professionnelles et par intérêt personnel à ce congrès, il espère avoir l’occasion de partager ses nouvelles connaissances dans divers réseaux, par exemple dans le cadre de conférences avec La Clinique du Coureur, avec qui il collabore déjà. Il envisage également rédiger de nouveaux articles sur le site de Distances+.
Le médecin et athlète coureur a profité de son séjour en Espagne pour s’élancer sur la course MIM, un parcours de 60 km avec 3300 m de dénivelé positif organisé dans le cadre de la 7e édition de la Castellón Penyagolosa Ultra.