En raison de la pandémie de coronavirus Covid-19, le Club de trail de Montréal (CTM) a suspendu toutes ses activités pour l’année, cessé de prendre des inscriptions et remboursé ceux qui avaient déjà payé. Distances+ s’est entretenu avec le président, Alexandre Koch, sur la réalité d’un club de trail en temps de crise sanitaire.
« Le club va bien, assure Alexandre Koch, et les membres aussi, du moins, on l’espère. » Les activités du CTM auraient dû reprendre en mai, mais pour la première fois de sa jeune histoire, les activités n’ont pas redémarré après la pause hivernale.
L’an dernier, le CTM comptait environ 170 membres. Le club s’entraîne au mont Royal, en plein cœur de Montréal, depuis 2014. Le CTM gère les sorties hebdomadaires du mardi, du mercredi et du jeudi, selon le nombre de leaders disponibles. Les groupes de vitesse « A », « B », « C » et « D » sont encadrés par un ou deux leaders, pour une douzaine de coureurs à la fois.
Les frais d’inscriptions servent à défrayer les dépenses pour la saison en cours. Des projets communautaires sont organisés, tels que des weekends chocs, l’achat de vêtements aux couleurs du club et des soirées dites « tailgate », où des breuvages et des collations sont offertes aux membres. Bien entendu, avec la pandémie, tous les projets prévus en 2020 sont tombés à l’eau.
Histoire d’une annulation
Entre la mi-avril et fin mai, le conseil d’administration, qui comprend six membres, s’est réuni à trois reprises pour discuter de la situation. Il a été décidé de mettre la saison en pause et de rembourser les membres déjà inscrits.
Par la suite, le CA a suivi de près l’évolution de la pandémie. Début mai, le grand Montréal était considéré comme le plus important foyer de la pandémie au Canada.
Fin mai, lorsque le déconfinement débute, Montréal est toujours fortement touchée par le coronavirus. « Il n’y aura pas de saison officielle », annoncent alors les dirigeants à leurs membres.
« Dans les sentiers de la montagne, beaucoup de gens se retrouvent au même endroit, se croisent et recroisent dans les sentiers », explique Alexandre. « On parle d’une potentielle deuxième vague… Le CTM ne veut pas être responsable d’une propagation. »
« Les membres ont bien pris le message », ajoute-t-il.
Surtout que dans les premières belles journées de printemps et d’été, le mont Royal est devenu, pour bien des Montréalais, un refuge naturel pour évacuer un peu de pression, après des semaines de confinement.
De plus, en raison de la fermeture des centres sportifs, de nombreuses personnes se sont mises à la course à pied, notamment sur le mont Royal, qui a connu une recrudescence de fréquentation.
Pour la suite des choses
« C’est trop tôt pour planifier les autres saisons », dit Alexandre. « C’est à l’hiver qu’on planifie nos prochaines saisons ».
À ses membres, le conseil d’administration « recommande de courir en prenant soin d’eux », dit Alexandre. « C’est bon pour la dureté du mental! », peut-on également lire sur le site web.
Quelques membres du club se réunissent de façon informelle, de leur propre chef, les soirs où des sorties officielles auraient dû avoir lieu, mais ces rencontres ne relèvent pas du Club. Les mesures de distanciation sociale sont exigées.
La crise ne devrait pas avoir d’impact sur la survie du club. « On est chanceux, le CTM est un organisme à but non lucratif (OBNL), ce qui fait qu’on n’a pas d’engagement financier à rendre à qui que ce soit », dit Alexandre. « Le club a cette liberté financière que d’autres n’ont pas. On n’a pas de problème à se mettre en pause. »
Malgré la pandémie, le CTM a tout de même mené son opération de solidarité annuelle, en recueillant des chaussures usagées auprès de ses membres, pour en faire don à la Maison du père, qui vient en aide à des personnes en situation d’itinérance.
À noter, l’un des fondateurs du club, l’homme d’affaires Lawrence Colsell, propriétaire de Xact Nutrition, a pris sa retraite du conseil d’administration dans les dernières semaines, après sept ans d’implication. Lawrence a été président du club pendant quatre ans.
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