Trois coureurs Québécois ont particulièrement bien performé à l’une des plus anciennes courses en sentier d’Amérique du Nord, le Vermont 100, dont la 29e édition avait lieu les 15 et 16 juillet dernier. Pierre-Michel Arcand a remporté l’épreuve du 100 km alors que Mathieu Blanchard et Sébastien Roulier ont respectivement terminé troisième et quatrième sur la distance de 160 km.
Distances+ a recueilli leurs souvenirs de cette course. Voici les propos de Mathieu Blanchard.
Pour son premier 160 km à vie, l’intention de Mathieu était de débuter prudemment. « En boucle, je me disais : ne pas partir vite. Mon autoconseil s’est écroulé en 5 secondes. Nous avons passé les premiers km entre 4:00 et 4:10 au km », se rappelle-t-il.
Au km 35, il se retrouve seul avec Brian Rusiecki à mener la course. « J’apprends qu’il en est à sa sixième participation tout en détenant le record de parcours. Je me sens rassuré de courir avec lui, raconte-t-il. Nous passerons les 100 km juste en dessous de 9 h 05 : “Hey Brian ! On n’est pas trop vite là ? ” »
Mathieu s’est même retrouvé à mener la course pendant une heure. « Moi, très sincèrement, jusqu’à 130e km, j’étais hyper frais, ça me faisait même peur, ça m’étonnait. C’était peut-être l’excitation, le fait de courir avec Brian avec lequel j’avais de bonnes discussions », dit-il.
Puis tout s’écoule au 130e kilomètre. « J’ai eu un point sur le côté du tendon d’Achille, à ne plus pouvoir poser le pied. J’étais alors complètement éprouvé physiquement et mentalement. Dans ma tête je me suis dit : “je ne peux plus courir” et j’ai commencé à broyer du noir », explique-t-il.
La fin de la couse a été un véritable calvaire pour Mathieu. « J’ai fait des marathons à fond et au 35e km, tu frappes un petit mur, tu as mal aux jambes, mais jamais intense à ce point-là. C’était vraiment profond. Je regardais le chemin et mon prochain objectif était la prochaine petite pierre », dit-il.
Il est conscient qu’un 160 km est une épreuve difficile. « Même Brian Rusiecki (le gagnant de la course), qui a déjà couru une dizaine de 100 miles, était complètement mort à la fin. » Malgré les difficultés, cela ne devait pas l’empêcher de récidiver. « Jusqu’à hier, je n’avais pas l’intention de refaire un 100 miles, mais je suis déjà plus ouvert aujourd’hui. Probablement pas cette année, car j’ai d’autres courses à l’horaire », explique-t-il.
Au final, il garde un souvenir impérissable du Vermont 100. « Il n’y a pas grand-chose sur YouTube ou Facebook sur le Vermont 100. Je me disais : “c’est un tout petit évènement perdu quelque part.” La raison, c’est qu’il n’y a absolument aucun réseau Internet ou cellulaire sur le site. L’évènement est énorme et c’est une super organisation, explique-t-il avec enthousiasme. C’est 350 coureurs justes pour le 100 miles, 500 bénévoles, plus les familles. Il y avait plus de 1000 personnes sous le grand chapiteau. »
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