Sébastien Roulier pourrait revenir de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB) avec l’une des meilleures performances québécoises de l’histoire de cette course. Du moins, c’est son objectif. Découvrez un peu plus cet ultra athlète à surveiller.
Un mot : intensité
Dans les sentiers comme à l’hôpital, la vie de Sébastien Roulier rime avec intensité. Ce médecin pédiatre, directeur des soins intensifs de pédiatrie au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, ne court pas pour relaxer. Ce ne sont pas ses 25 ascensions du mont Orford en 24 heures l’an dernier qui nous font dire ça!
Ses débuts à la course remontent à 1999. Devant un ami nouvellement marathonien, il réalise que la discipline est accessible à qui le décide. En 2000, il court un premier marathon en 3 h 36, et le termine en se disant : « pu jamais! ».
C’était méconnaître les effets de la course. Il s’y remet quelques semaines plus tard avec le désir de s’améliorer. Il boucle son 3e marathon en moins de 3 heures et devient un abonné du marathon de Boston.
Le coureur de l’Estrie découvre la course en sentier en 2011. Sa première course dans cette discipline n’est rien de moins qu’un ultramarathon de 80 km. « Je courais régulièrement de 50 à 70 km en entraînement pour mes marathons, alors pourquoi ne pas participer à des courses organisées? », dit-il pour expliquer son cheminement.
L’éveil des sens est une révélation pour lui. À partir de ce moment, il délaisse de plus en plus le bitume pour les roches, les racines et la boue.
Un chiffre : 135
Depuis 2008, c’est la distance moyenne que l’athlète de 42 ans court chaque semaine, pour un total annuel d’environ 6000 km.
La base de sa stratégie pour s’améliorer et performer se résume en trois mots : courir, courir et courir. Entre ses longues heures de travail et la garde partagée de ses trois enfants, il réussit à optimiser son temps au maximum, si bien que, cette année, il s’enligne pour atteindre 7000 km.
Cela étant dit, sa stratégie ne se limite pas qu’à accumuler les kilomètres. Il multiplie aussi les situations (intempéries, manque de sommeil, rareté d’oxygène), les entraînements et les courses pour accumuler de l’expérience, tant sur le plan physique que psychologique. « J’essaie de contrôler tous les facteurs contrôlables ».
Un objectif : top 20
Avec une préparation bien peaufinée, une détermination à toute épreuve et un potentiel hors du commun, Sébastien Roulier se sent prêt à affronter les 170 km et près de 10 000 m de dénivelé positif de l’UTMB. Son objectif, qu’il dévoile avec assurance : « courir en 24 heures et faire un top 20 ». Ça en ferait l’une des meilleures performances québécoises que le mythique UTMB ait connue.
L’athlète sait qu’aucune course ne se compare à l’UTMB, mais il a tout de même l’impression de savoir un peu à quoi s’attendre. Il a côtoyé des coureurs de fort calibre dans deux championnats mondiaux de trail et il a couru dans les Alpes. Il visualise sa course en se répétant de ne pas partir en fou, de maintenir le rythme, d’être prudent et de ne pas être trop agressif dans les montées.
« Pour le reste, j’irai au fil de ce que la montagne m’offrira », projette-t-il.
Quelques unes des performances de Sébastien Roulier
28 ultramarathons complétés
- 10 victoires sur des distances de 80 à 160 km, dont Bromont Ultra en 2015, Estrie 50 en 2014 et La Chute du Diable en 2014 et 2015
- 6 autres podiums, dont une 2e place au Virgil Crest 100 mile en 2014 et une 3e place au Vermont 100 Mile Endurance Run en 2015
- 8 autres « top 10 », dont le Vermont 100 Mile Endurance Run (2013 et 2014) et l’Ultra Sky Marathon de l’Ultra-Trail du Mont Albert (2016)
51 marathons complétés
- 9 victoires, dont une en poussant une poussette!
- 25 marathons couru en moins de 2 h 45
- 10 fois le marathon de Boston
Défi « Courir pour Leucan du mont Orford au mont Everest en 24 h » en 2015
- 25 ascensions/descentes du mont Orford (155 km et 12 250 m D+)
Athlète masculin de l’année 2013 remis par l’Association canadienne des ultramarathoniens