Trois coureurs Québécois ont particulièrement bien performé à l’une des plus anciennes courses en sentier d’Amérique du Nord, le Vermont 100, dont la 29e édition avait lieu les 15 et 16 juillet dernier. Pierre-Michel Arcand a remporté l’épreuve du 100 km alors que Mathieu Blanchard et Sébastien Roulier ont respectivement terminé troisième et quatrième sur la distance de 160 km.
Distances+ a recueilli leurs souvenirs de cette course. Voici les propos de Pierre-Michel Arcand.
C’est une consécration pour celui qui a complété l’épreuve en 9 h 51 min. « Il y avait de solides coureurs qui m’ont fait la vie dure. C’est la première fois qu’il y avait deux coureurs qui ont terminé en bas des 10 heures », raconte-t-il. Bien que conscient de ses capacités, il n’a jamais tenu cette course pour acquise. « Pour être franc, on ne sait jamais qui va être là. J’ai regardé les temps de l’année passée et je visais un 10 heures. En 2016, le gagnant avait terminé en 10 h 16 », dit-il.
Spécialiste des demi-ironman et des marathons sur route, Pierre-Michel en était à son troisième ultra. L’année dernière, il avait terminé quatrième au 80 km de l’Ultra-Trail Harricana, malgré un détour involontaire de cinq kilomètres. Sa seconde tentative, au 80 km du Bromont Ultra, n’avait pas été plus chanceuse. « Je suis sorti du tracé de la course dès le troisième kilomètre pour me retrouver dans une section à suivre les fanions en sens inverse du parcours », explique-t-il.
Après un départ canon, le peloton se dirigeait vers un record du parcours. « Au 33e km, un des coureurs en tête a commencé à accélérer dans les côtes. Je l’ai laissé partir et me disant qu’il poussait un peu trop fort. Il a gardé l’avance pendant une dizaine de kilomètres, mais quand le soleil est sorti et a commencé à plomber, je suis passé à côté de lui comme s’il était arrêté. »
Avec 25 minutes d’avance sur l’horaire prévu, son pacer, le coureur Olivier Roy-Baillargeon, n’était pas encore arrivé au ravito du 50e kilomètre. « Quand je vois le second coureur qui entre au ravito. Je me suis dit : “Mais non, mais non, faut que je reparte !” Mon pacer a fini par me rejoindre en faisant 11 km à une vitesse incroyable en montées, pratiquement en bas de 4 min au km. Un effort complètement démesuré », raconte-t-il en riant.
L’issue de la course est demeurée longtemps incertaine. « Les trois premiers coureurs, nous étions à moins de deux minutes d’écart. À tous les ravitos, le second arrivait quand on repartait. Il était tout le temps à nous mettre de la pression. À 25 km de l’arrivée, on a mis le paquet, on est descendus autour de 5 min au km pendant une dizaine de kilomètres, ajoute-t-il. On a pris huit minutes d’avance qui sont demeurées jusqu’à la fin. »
Il a terminé sa course dans une forme qui l’étonne encore. « Habituellement, j’arrive claqué au bout de mes courses, mais cette journée-là, j’aurais continué. Le 160 km ne me fait plus peur en ce moment », avoue-t-il.