Olivier Gagnon (gauche) à son arrivée en deuxième position du 80 km à l’Ultra-Trail Harricana 2018 – Photo : Karine Maltais – Ultra-Trail Harricana
L’année 2018 aura été une année faste pour Olivier Gagnon avec, notamment, une seconde place au 80 km de l’Ultra-Trail Harricana. Or, l’année 2019 pourrait l’être tout autant. Au sommet de sa forme et s’entraînant avec les meilleurs coureurs du Québec, ce jeune Montréalais s’aligne vers une saison exceptionnelle et risque de conquérir plus d’un podium.
Une année 2018 exceptionnelle
Les performances d’Olivier Gagnon ont sans cesse progressé tout au long de l’année 2018. Après une cinquième position sur le circuit SkimoEast, il termine troisième au 42 km de la course The North Face Endurance Challenge de New York, à Bear Mountain, avant d’occuper la seconde marche du podium au 50 km du Québec Méga Trail.
« C’est un peu au-delà de mes espoirs! Mon gros objectif de la saison c’était Harricana. Je visais un top 5, mais je ne savais pas trop à quoi m’attendre. C’était un peu l’inconnu, puisque c’était la première fois que je parcourais la distance de 80 km. Mais l’entraînement était là et comme j’étais super bien préparé, ça a bien été », se souvient-il.
Sa seconde place au QMT lui a ouvert les portes du North American, Central American and Caribbean (NACAC) Mountain Running Championship à Loom Mountain au New Hampshire. Lors de cette compétition, en juillet dernier, Olivier a couru sous les couleurs du Canada dans la catégorie courte distance.
« L’expérience a été incroyable et super enrichissante. J’ai couru avec les athlètes américains les plus rapides de course en montagne. Ce sont des coureurs de niveau olympique. C’était très motivant et ça donne le goût de réessayer de se classer pour l’équipe dans le futur », explique-t-il avec enthousiasme.
Une vocation tardive
Contrairement à beaucoup de coureurs élites qui ont baigné, dès leur jeune âge, dans l’athlétisme ou les sports d’endurance, Olivier Gagnon est plutôt un ancien joueur de hockey.
« Quand j’ai débuté l’université, j’ai arrêté de jouer. Je suis déménagé et je n’avais plus d’équipe, se rappelle l’athlète de 26 ans. Je me suis donc mis à la course que je pratique depuis environ 5 ans. J’ai commencé directement en trail et ma toute première course a été le 28 km de l’Ultra-Trail Harricana, en 2014, qui avait alors été tout un défi! »
Médecin résident en chirurgie vasculaire, Olivier Gagnon admet que trouver le temps pour s’entraîner n’est pas toujours aisé.
« J’ai des périodes de garde assez fréquentes, aux trois jours, et ça m’occupe beaucoup. Avec mon travail, c’est plus difficile de trouver le temps pour m’entraîner. Ça varie de semaine en semaine, mais au moins, je cours souvent pour me rendre au travail », dit-il.
Habitant Montréal, il s’entraîne autant sur la route que sur les sentiers du mont Royal
« Quand je ne travaille pas le week-end, je voyage pas mal. Je vais un peu partout, explique-il. Je m’entraîne beaucoup avec Mathieu Blanchard, un de mes bons amis, et Thomas Duhamel. Ça me permet de me dépasser et d’apprendre. Quand on s’entraîne ensemble, on se suit, sauf pour les intervalles où c’est chacun pour soi et le plus rapide en avant. »
En plus de la course, Olivier est un adepte inconditionnel du skimo. « C’est un bon moyen de décharger de l’impact et c’est très cardio pour les montées alors que les descentes sont un bon entraînement musculaire. Je trouve que ça me prépare super bien à la course », affirme-t-il.
Une saison qui promet
Le gros objectif de la saison 2019 d’Olivier Gagnon sera le Grand Raid de la Réunion, en octobre prochain, où il sera avec l’équipe de la Clinique du Coureur.
« Je vais participer à la courte distance soit la course La Mascareignes de 65 km, dit-il. Pour m’y préparer, je compte faire le Trail de la Clinique du Coureur en juin, soit le 30 ou 50 km, et peut-être retourner au QMT et à l’Ultra-Trail Harricana, mais je ne sais pas encore pour quelle distance. »
Il ne vise pas nécessairement les podiums, mais aspire plutôt à améliorer ses temps. Et déjà, en ce début d’année, il est en mode entraînement intensif en vue d’atteindre cet objectif.
« Je m’entraîne pour des distances entre 50 et 80 km. Pour l’instant, les entraînements de vitesse s’intègrent mieux à mon horaire puisque je travaille une fin de semaine sur deux. Le jour où je vais augmenter mes distances, je vais devoir introduire de gros entraînement et des week-ends chocs et c’est un peu limité pour moi en ce moment », avoue Oliver Gagnon.
Il explique d’ailleurs être déchiré entre son aspiration pour les longues distances et la rapidité.
« Je suis encore jeune et je tente de faire un peu de deux, des courses sur route pour aller chercher de la vitesse même si ma discipline première c’est le trail. Autour de 50 km c’est encore des courses qu’on peut appeler rapides et où il est possible de pousser un peu plus. Pour l’instant, je me tiens dans ce créneau, mais des courses comme l’UTMB ça me semble assez trippant », conclut-il.
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