« Chanceuse de vivre ma passion » : l’année 2019 de Mylène Sansoucy

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Mylène Sansoucy lors de la CCC - Photo : Ultra-Trail du Mont-Blanc

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En début d’année, Distances+ présentait des reportages sur une quinzaine d’athlètes élites québécois et sur ce qui les attendait en cours d’année sur le plan sportif. Alors que se termine la saison, nous avons demandé à ces coureurs de jeter un coup d’oeil sur les derniers mois afin de nous partager ce qu’ils ont vécu de beau et de fort, ce qu’ils ont appris sur eux-mêmes, tout en reconnaissant leurs moins beaux moments et leurs réflexions. Aujourd’hui : Mylène Sansoucy.

Ma saison de course 2019 s’annonçait chargée, mes objectifs étant les courses de trail les plus longues que j’avais eu la chance de parcourir. En effet, mes deux objectifs principaux cette année étaient le Québec Méga Trail – 110 km, hôte du championnat canadien, ainsi que la CCC de 101 km, dans le cadre de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc. Des distances plus longues par rapport à celles auxquelles j’étais habituée.

J’ai ajouté certaines courses à mon calendrier de compétitions pendant l’été, pour découvrir nos beaux sentiers québécois, le tout en fonction de mes responsabilités professionnelles et des possibilités reliées à ma vie familiale.

Le début de la saison s’est avéré difficile pour moi, en raison d’une grave infection. Suite à une série de rhumes de mes enfants, j’ai été moi-même affectée par une otite-sinusite-bronchite. Je ne me sentais pas tout à fait remise lorsque j’ai pris le départ du Trail de la Clinique du Coureur (50 km) au début juin. Je suis tombée à plusieurs reprises sur le parcours et je pense que mon infection aux oreilles affectait encore mon équilibre à ce moment. J’ai tout de même terminé en 5e position chez les femmes.

Erreur sur le parcours

J’ai ensuite attaqué le QMT 110 km, trois semaines après, comme si de rien n’était. Je me sentais dans mon élément et j’ai d’ailleurs couru seule durant les dernières six heures (sur 13 h 50 de course au total). Je me suis trompée de parcours sans m’en rendre compte, entre les km 81 et 88 approximativement, en montant le mont Sainte-Anne, pour ensuite revenir sur le bon parcours et terminer sans avoir réalisé que je m’étais trompée.

Cela me semble tellement absurde lorsque j’y repense, mais ce qui est fait est fait, j’ai tourné la page. Cette expérience m’a tout de même permis de faire une bonne introspection sur l’affaiblissement des capacités cognitives suivant plus de 10 h de course intense en continu. C’était un apprentissage pour moi. Une chose est sûre : je ne suis pas déçue de cette course. Je garde en mémoire qu’il s’agit d’un bel accomplissement.

La CCC, un « baume »

Mylène Sansoucy à son arrivée sur la CCC, à Chamonix - Photo : courtoisie
Mylène Sansoucy à son arrivée sur la CCC, à Chamonix – Photo : Ultra-Trail du Mont-Blanc

La CCC a été un baume sur mon cœur. D’ailleurs, j’aimerais en profiter pour remercier mon employeur, WSP, une firme d’ingénierie au sein de laquelle j’œuvre avec fierté depuis 2016, plus précisément avec l’équipe du groupe Environnement. J’ai reçu une commandite de WSP pour participer à la CCC cet été et cette aide, bien plus que financière, s’est révélée un souffle d’encouragement venant de mes collègues et de mes supérieurs.

Réussir la CCC en terminant dans le top 20 des femmes, alors que les coureurs les plus expérimentés dans ce genre de terrain s’y trouvent, est un résultat qui a été au-delà de mes espérances. Tout au long de la course, je pensais être entre les trentièmes et cinquantièmes femmes. En fait sur la ligne de départ, j’ai trouvé que les coureuses avaient l’air tellement fortes, j’étais impressionnée. Mais j’ai couru la CCC comme à mon habitude, en me répétant que c’était « ma course » et que je devais respecter mon rythme.

Mon plan de match a bien fonctionné. Je n’ai eu aucune aide extérieure pendant la course. J’étais à Chamonix avec mon conjoint et nos jumeau-jumelle qui ont eu 4 ans au début du voyage, alors je préférais qu’ils profitent tous les trois de cette belle journée sans faire des heures de route pour me voir passer à la course avec un simple coucou. J’ai donc été seule avec moi-même durant ce beau 15 h 15 de course, mais tout mon monde était avec moi en pensée. C’est fantastique comme sensations!

Une fin de saison en dents de scie

Je préfère ne pas revenir sur l’Ultra-Trail Harricana, une autre page de mon été en dents de scie qui est tournée pour de bon…

J’ai terminé cette belle saison de compétition sur une note positive, avec le Trail du Grand-duc [qu’elle a remporté NDLR]. J’ai adoré cette course et bravo aux organisateurs pour les modifications apportées à l’événement cette année. Le parc de la Jacques-Cartier est un endroit fantastique et les organisateurs de l’événement ont su en tirer profit pour l’édition 2019.

Finalement, je me sens chanceuse de vivre ma passion pour la course à pied et d’avoir la forme pour accomplir et apprécier ce genre de course d’ultra-trail… une expérience à la fois!

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